Tome 1: Certains l'aiment froide, Episode 7 : Armaggeddon, Martyrs et Prédicaments (Alexei)

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Sa réplique est immédiate et dite avec le même ton, si ce n'est plus jovial.

"Non, celle qui vous a permis de grandir, de financer vos études dans un temple et de devenir membre de la caste la plus privilégiée de Centile.

Vous savez, celle qui se brise comme le verre d'une station de train ? Celle qui a libéré une partie du peuple Niroyien de l'oppression d'un autre peuple Niroyien, appellé les Xyots... Quant à Dolérian, elle est biiiiiien loin d'être détruite, mais bref... je ne suis pas là pour donner un cours de géopolitique ou de correction sémantique.

Le fait est, Monsieur Orlov, que je crains que vous ne soyez pas le mieux placé pour revêtir les habits de la colombe."

Il a une moue gênée qui cherche à se faire imiter, pour mieux tomber d'accord tacitement.

Il se rapproche un peu pour te demander de te pencher tandis que sa voix se fait plus faible. Il a un mouvement des mains qui indique qu'il change de sujet.

"Maintenant... je vois bien que, comme beaucoup d'électeurs, vous voulez savoir le menu de mes réformes. Vous serez heureux d'apprendre que celui-ci n'est pas secret, mais bien connu du grand public de par mes nombreuses interventions médiatiques... Pire, elles semblent recueillir le suffrage des Centiliens dans leur majorité.

Et encore pire ! Ces annonces... je compte les appliquer.

Je n'irai pas dans le détail car je n'en ai pas le temps et je doute vous voir un jour remplir un bulletin de vote. Mais l'une de ces réformes consiste à réintroduire un très vieux concept dont Centile n'avait plus entendu parler depuis l'Ere I : ..."

Il surarticule toujours de cette voix basse.

"La liberté de culte..."

Il se recule avec une longue inspiration pour observer ta réaction.

"Pardonnez donc, dans ces circonstances, que j'insiste pour reposer ma question auprès de quelqu'un que l'on a pu qualifier "de fanatique religieux" : puis-je compter sur vous pour ne plus troubler l'ordre et la paix de Centile ?"

La liberté de Culte ? Cet homme est sérieux ? Et ca devrait être lui l'élu de Galu ? Mon visage affiche clairement un mélange de surprise et d'indignation.

"Et vous dites avoir peur que JE trouble l'ordre et la paix de Centile ?"

J'ai du mal à me contenir de lui retourner une baffe à ce politicien alors que j'ai l'impression de percevoir des fils invisibles dans le "programme" politique de cet homme vouté en face de moi. L'indignation et la surprise laisse alors place un visage perplexe et commencant à me lancer dans une réflexion pour contenir un minimum ma colère.

"Non ..." dis je tout d'abord

Je laisse un instant de plus à mon rythme cardiaque pour redescendre un peu avant de continuer mes paroles et surtout les préciser.

"Monsieur Damaranth, je ne pourrais pas laisser cette Centile en paix. Laissez moi vous expliquer pourquoi je vous prie"

Je prends une respiration pour que les arguments se placent dans ma tête. Je n'aime guère les politiciens, c'est sûr, mais cet homme a le mérite de venir me parler face à face. Je lui dois au moins le calme ... je NOUS dois le calme dans une discussion qui semble concerner non pas moi mais aussi des milliers de vies.

"Il y a quelques heures, j'aurais eu peu d'arguments à vous opposer. J'aurais eu vraiment l'air d'un fanatique religieux tel qu'on m'a dépeint, d'ailleurs. Mais le fait est que ce que j'ai vu, Sénateur ...

J'ai vu ce à quoi mène l'incroyance. Pas que je les juge, mais j'ai vu vers quelles horreurs elles peuvent donnée. J'ai vu la Prêtresse Kadare devenir une tortionnaire. J'ai vu un ange devenir un barbare. J'ai vu un scientifique devenir la discorde. Au delà de l'incroyance, ils blasphémaient. Ils portaient tout leur maux sur la Déesse. Ils considéraient qu'elle faisait mal son travail parce que tout le monde n'est pas heureux ou en bonne santé. Ils péchaient par ignorance ou par arrogance. Ils pensaient pouvoir faire mieux et l'ont prouvé en sacrifiant des vies, se jugeant meilleur Dieu que Kaen.

En Centile, le monde où les dieux naissent, avec cette liberté de culte, combien de temps faudra-t-il pour qu'un Gardien se proclame Dieu ? Combien de temps avant qu'un autre suive son exemple ? Combien de temps avant que cent autres ne se disputent la place au travers de leur armées de fidèles ? Combien de temps le SII pourra-t-il gérer la menace ?

Bien sûr, je ne doute pas que vous voyez, dans cette dissolution du Culte, un moyen de renforcer le pouvoir de l'Etat et des politiciens. Mais, croyez moi, il vient un jour où les lois des hommes laissent place aux lois des dieux. Imaginez 10 Orlov, 100 Orlov ou 1000. Vous plierez ou vous réprimerez. Et c'en sera fini de la "paix et l'ordre de Centile""

Je laisse quelques secondes un blanc, pour reprendre ma respiration après cette tirade que j'espère avoir réussi à tenir sans avoir de véhémences et sans m'emporter. Je dois rester maitre de moi pour que mes propos aient plus de poids. Je dois lui montrer ce qu'est un vrai croyant. Une personne qui croit encore en la Déesse, en sa Sagesse et sa Présence, envers et contre tout. Il est temps de conclure

"Mais nulle ne semble comprendre ce qui fait de Kaen une Déesse. Ce n'est pas sa force, ses pouvoirs ou encore sa longévité qui font qu'elle est ma Déesse. Qui font que j'ai juré de donner ma vie pour défendre son Culte, même contre lui même. Elle est notre Déesse parce qu'elle veille sur nous. Elle ne nous protège pas des balles ni des glaives mais nous donne le courage de les affronter. Elle ne nous demande pas de nous agenouiller pour sa grandeur mais de nous relever face à la douleur et l'échec. Elle ne nous protège pas de la mort mais elle nous montre comment défendre la vie. Elle fait rayonner ce qui est bon au milieu du chaos nous habite...

Ce sont peut être des paroles de fou, comme se plaisent à le dire nombre de personne. Mais je crois en cela. Je ne vous empêcherai pas de faire passer vos motions. Je n'en ai pas le pouvoir. Si Galu estime que vous êtes digne de lancer Centile dans une nouvelle aire, j'accepterai sa décision. Mais, recherché ou pas, rien ne m'empêchera de me dresser contre des menaces, dieux ou pas, si j'estime qu'ils risquent de faire du mal à des innocents..."

A mon tour de voir comment réagi ce politiciens. Je ne m'attends pas à le voir accepter ou contredire directement. A vrai dire, tout ce discours n'a que deux but. Le premier est de lui faire comprendre que si son idée peut paraitre intéressante, il devrait y réfléchir à deux fois avant de la lancer. Et la deuxième, c'est que je ne vise pas uniquement les possibles religions. J'ai abandonné ma famille et mon amour pour la foi. Je n'abandonnerai pas la foi pour une paix égoïste.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Son faciès reste toujours aussi charmant que ses traits disgracieux le permettent. A ton emportement répond son calme infrangible :

"Vous me voyez, Monsieur, très heureux de voir que nous poursuivons le même but et souhaitons la protection des citoyens avec la même ardeur.

Comme je l'ai dit, je ne suis pas ici pour faire montre de mon savoir, et encore moins pour remporter un débat d'idées devant nulle audience, ni contradicteur à l'expertise reconnue.

Toutefois, il me semble important de vous inviter à corriger un point dans votre diatribe : il y a des choses qui vous empêcheront d'aller contre ce que vous aurez, seul, estimer comme une menace. Comme il y en a eu avant que je n'entre dans mes fonctions et comme il y en aura quand je les quitterai. Ces choses, Monsieur Orlov, elles s'appellent la loi des hommes, comme vous le dites, qui depuis des siècles n'a eu de cesse que de se renforcer pour concilier les voies divines et les droits des plus humbles.

Elles s'appellent le peuple centilien, qui s'est uni dans la condamnation de la violence suite aux divers attentats et qui défendra toujours son droit à se défendre par les moyens qu'il aura choisi, plutôt que d'espérer une intervention divine ou empreinte de messianisme.

Aussi, je vous prie de me croire, quand je vous dis que les Centiliens vous remercieront pour vos intentions mais fustigeront fermement et systématiquement vos actions. Car on ne peut défendre le peuple qu'en faisant partie du peuple, Monsieur Orlov."

Il emprunte un air plus docte dans la fin de ses propos, doigt pointé vers nul part, comme s'il tenait la seule idée qu'il voulait exprimer au milieu de son flot de paroles.

"Et c'est là que nous différons. Et même, si vous me permettez cette extension, c'est là que je diffère de toutes les personnes à bord de ce vaisseau et que je trouve toute la légitimité à prendre les fonctions auxquelles j'aspire. Une légitimité qu'aucun d'entre vous ne peut attaquer, souiller ou remettre en cause.

Car je suis plus proche des Confédérés - Centiliens comme non-Centiliens d'origine - qu'aucun d'entre vous n'a jamais ne serait-ce qu'essayer de l'être, exception faite, peut-être, de la personne qui se trouve dans la pièce d'à côté.

Le dégoût du politique n'est pas un luxe autorisé à ceux qui ont préféré l'ostracisme au combat citoyen."

Il se rend soudain compte de la fermeté excessive de son ton et tente de se radoucir.

"Je pense que nous avons éclairci l'un pour l'autre nos positions.

Comme je l'ai dit, sans audience, je vous concèderai bien volontiers la fierté du dernier mot, ainsi qu'il ne m'en coutera rien. Faisons donc vite pusique nous avons, ce me semble, tous deux des responsabilités à tenir au plus vite."

Il semble prêt à quitter les lieux sitôt que tu l'auras libéré, bien que tu sentes que son attention ne soit plus qu'anecdotique qu'autre chose.

J'écoute la réponse du Sénateur, exprimant son propos comme j'exprime le miens. Exprimer les avis selon son angle n'est pas forcément inutile. Difficile, pour lui, de ne pas tous nous mettre dans le même bateau. Mais c'est aussi là la puissance de la Déesse dans sa vision. Je tends la main au Sénateur, un visage non pas apaisé (car trop de choses se sont passé ces dernières heures pour être calme) mais assez serein pour montrer l'absence de haine envers lui. Je lui tends alors une main amicale.

"Nul dernier mot, Sénateur, nul vainqueur et nul fin. J'espère que demain, nous pourrons continuer notre débat au couvert des regards et nos combats pour le peuple. Si vous me le permettez, je souhaiterai juste profiter du Culte encore unique pour dire une petite prière"

Sa main toujours dans la mienne, je fais une inclinaison tout droit venu de la Glorieuse Xi'Or avant de conclure par ces mots

"Déesse bénie cette rencontre et cette poignée de main. Cet équilibre duquel, je le souhaite, naitra une Centile plus forte et plus juste. Homme politique et homme de foi. Homme de Lumière et Homme des Ombres. Leader et ennemi de la nation. Puisse nos différences se compléter comme tu nous l'apprend dans le Psaume chapitre X Verset 3. Et si nous devons travailler l'un contre l'autre, que ce soit mieux faire grandir l'enfant que tu as baptisée Centile... Amen"

Nul dernier mot, nul vainqueur et nul fin, seulement un espoir. L'espoir que, quoiqu'il arrive, lui et moi nous nous respections et puissions parler. Deux camps non pas séparé par la haine, mais par le devoir et l'envie de rendre les mondes meilleurs. Il le fera par le haut, par les citoyens et les lois. Je le ferai par le bas, par ceux que la loi oublie et que personnes ne veut voir, comme les Niroyens de ce petit village. Je me rappelle de ce que j'avais lu sur lui et je trouvais vraiment que tout s'emboitait tellement bien. Lui l'homme d'en bas qui s'est hissé au plus haut rang. Moi le privilégié qui s'enfonce dans ce qu'ils appelle la fange de la Confédération.

Je lui lache la main, un petit sourire sur mon visage avant de me diriger vers la porte où se trouve Galu. Le mausolé du Preux est une terre bien étrange pour discuter, je dois l'avouer. Mais quel autre endroit était le plus indiqué pour parler quand la Guerre approche. Et même si je pleurs la mort d'un grand homme comme Marmin. Je ne peux m'empêcher de sentir la main de la Déesse sur nous. Nous, un groupe d'ennemi de la Confédération. Rebelle, criminels de guerre, fanatiques, blasphémateurs, qui d'autre auraient pu rêver d'une meilleur brochette pour s'attaquer à une Déesse (même si c'est Jialle). Et qui d'autre aurait pu trouver un Sénateur aussi marqué par la vie pour donner un nouveau souffle à cette Centile que nous voulons tous défendre ? Alors que je pousse la porte, je repenses aux Psaumes que j'ai cité.

*Loué soit tu, diversité. Adapte nous face à l'obstacle. Produis les idées qui grandisse les âmes. Rend apte à comprendre le Multivers. Equilibre la balance de nos vie -Psaume Chapitre X Verset 3*

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il ne répond pas "amen" lui aussi mais lâche ta main avec le soulagement de toucher à la fin de votre entretien. Il n'a guère plus qu'un signe de tête en guise de salut pour prendre la direction opposée à la tienne.

Le Sage ouvre la porte avant que tu ne touche la poignet. Son regard a cette détermination formidable que rien ne semblerait pouvoir arrêter. Il te regarde en coin et commence à marcher en t'invitant à sa suite.

"Le groupe de Linorien autour de Sextan va participer à la libération des otages avec Telagan.

Avec les autres pirates fraîchement arrivés, vous serez en charge de coordonner l'assaut aérien et de récupérer le commando d'intervention avec les otages. Rappelez-vous donc que rôle sera essentiellement de protéger nos unités au sol, jusqu'à ce que le commando ait fini sa mission.

Ensuite, il vous faudra percer jusqu'au coeur de la Salle des Mille-Mondes pour briser l'enchantement qui protège Jialle.

Y a-t-il autre chose sur lequel je peux vous renseigner Alexeï ?"

Il marche vite. Son esprit est ailleurs, donnant probablement de nombreux ordres en même temps.

Le Sénateur semble accepter ma petite prière avec autant de joie que j'accepte sa motion de liberté de Culte. Comme quoi on se ressemble bien plus qu'on ne pourrait le croire. Alors qu'il disparait, et que je m'approche de la porte du mausolée, je manque de me faire percuté par la sortie de Galu. La surprise passée, je le suis alors qu'il semble se mettre à transmettre des ordres et me met au courant de ses directives. Me laissant l'occasion de poser des questions alors qu'il marche d'un pas décidé, je lui demande :

"Quelques question, Disciple Galu, en effet. Quelle sera la stratégie d'engagement, d'exfiltration et ce que vous comptez offrir à mes hommes pour leur implication dans ce plan ?"

Toujours à ses cotés, sans le regarder, je continue de marcher à ses cotés attendant une réponse de sa part. Si je considère que je vais aller au combat pour l'équilibre du Multivers, je sais aussi que ce qu'il ressortira de cet assaut montrera les Linoriens et certains Niroyens comme des ennemis de Centiles. S'ils sont d'accord pour me suivre, il n'est pas question que je les laisse dans la merde si je tombe au combat

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Galu interrompt sa marche pour te fixer avec une sévérité qui te donne le vertige.

" 'Ce que je compte leur offrir'... De la sueur, du sang et des amis à enterrer, voilà tout ce que j'ai à leur offrir. Et une chance de défendre leur monde de l'incursion d'une Jialle qui aura à coeur de balayer l'incarnat-lié de celui qui a eu l'insolence de lui survivre.

Mais le premier qui viendra me réclamer tout autre salaire n'aura qu'à suivre les flèches vers la sortie !"

Sa phrase en forme de coup de fouet s'éteint en même temps qu'il reprend sa marche.

"La stratégie d'engagement consiste à tenir le plus longtemps possible. Tenir sur les zones d'antimagie qui auront été limitées. Pour le débarquement, j'en fais mon affaire.

L'équipe de Telagan a pour mission de sortir les prisonniers de la zone de miriate où ils se trouvent. Alors, je pourrai les transporter à bord de notre vaisseau.

Inutile de faire un briefing plus détaillé. Les scénarios possibles sont nombreux jusque là, et bien que j'en ai étudié une très très grande partie, il y a encore trop d'aléatoire pour que je puisse être plus précis sur la grande stratégie. Concernant la tactique de chaque régiment, elle appartient aux chefs de régiments dont vous faites partie.

Il va falloir que vous vous adaptiez vite et bien, coordoner vos troupes sans les disperser. Comme je sais que vous avez du mal à respecter à la lettre de trop nombreuses lignes de conduite, je ne vous en donne que deux pour commencer : protéger les unités au sol et ne vous approchez pas de la salle des mille mondes avant mon signal.

Rompez Alexeï !"

Pour lui, la conversation est terminée mais il est encore à portée d'oreilles néanmoins.

Galu a une autorité qui en est presque effrayante. J'en tremble presque alors qu'il me dit clairement qu'il ne donnera rien a personne. Il continue ses instructions avec un calme qui me ferait alors presque tout accepter, comme un effet "bad cop good cop". Mais son ordre "Rompez" m'envoie une décharge étrange qui me réveille subitement. Je le vois s'éloigner lentement ... surement l'effet de l'adrénaline qui coule dans mes veines. J'ai contenu la colère autant que je le pouvais pendant la discussion avec Telagan, et j'ai réussi à ne pas la réveiller face au Sénateur Damaranth. Mais son ordre me renvoi à son choix entre l'Amour et la Foi. Je bouillonne ... je suis à deux doigt d'exploser. Je sens le métal autour de moi en train de vibrer alors que la magie qui m'habite s'agite encore mais je la calme en tapant du poing sur le mur. Le bruit résonne dans le couloir.

"CA NE MARCHE PLUS COMME CA DISCIPLE !" hurlai-je alors que je fonce vers lui pour me mettre face à lui.

Face à face, j'avais besoin de lui dire mes quatre vérités. Disciples ou pas, il n'en était pas moins un être d'émotion, faillible comme nous tous. Il pouvait faire des erreurs et en avait déjà fait. Pas question de lui obéir comme un pantin, plus maintenant.

"Vous pensez que je m'évertue pour maintenir mes hommes dans une cohésion pour vos plans ? Je les maintiens ensemble parce qu'ils ont besoin de cela. Parce qu'ils ont besoin de savoir qu'ils peuvent compter les uns sur les autres. Pour vous ce sont des pions. Pour moi ce sont des amis qui vont entrer dans le combat le plus important de l'histoire du Multivers.

Ils ne le font pas pour vous, ni même pour moi. Ils le font pour les gens qui comptent pour eux. Ils le font parce qu'ils n'ont pas le choix, parce que personne ne veut le faire à leur place. Vous pouvez être fière de votre Centile, Disciple Galu, mais si, par un miracle dont seule la Déesse a le secret, nous réussissons à sauver le Multivers, ils ne seront pas accueillis en héros.

Ils seront traqués comme moi, comme des terroristes, enfermés et ce n'est pas Jialle qui les détruira mais une Centile à la recherche de nouvelle proie pour nourrir son appétit constant. Centile aime punir les coupables, quand bien même ils sont innocent, comme mon frère"

Fusillez moi du regard, Disciple, je n'ai pas l'intention de flancher. Pas avant d'avoir fini. Je réunis mes forces psychique qui semble se solidifier autour de mon corps, comme un mur. Je prends ma respiration avant d'enchainer.

"Je ne suis pas idiot, Disciple, j'ai remarqué combien il serait commode que vous nous laissiez nous faire capturer une fois que la Jialle sera neutralisée. Je sais aussi qu'un bon stratège, doit savoir sacrifier des pions pour la victoire. "Tout commandant doit inspirer la loyauté envers ses hommes. Que même s'il leur demande de se sacrifier, il le feront pour le bien de tous" (Marmin Chapitre IV Verset 2). Mais aujourd'hui vous avez poussé vos pions trop loin.

J'ai vu votre plan lorsque vous nous avez réuni Staft, Telagan et moi, et je l'ai accepté parce que j'avais foi. J'ai vu vos manigance et votre ressentiment lorsque vous avez tenté de nous pousser à la faute, et je l'ai accepté parce que j'avais toujours foi. Félicitation, j'ai renoncé à l'amour pour le bien de la mission. Mais c'est pas pour le bien de votre Mission, Disciple, mais le bien de la Mission que la Déesse nous a tous donné"

Je souffle un peu alors que j'ai réussi à déballer le plus gros avant de reprendre, mon visage non plus tiré par la colère mais par la tristesse. La tristesse d'avoir perdu quelqu'un que j'aime. La tristesse d'envoyer des gens à la mort en leur tenant la main.

"Je vous demande pas de l'argent, ni même d'être rassuré. Inspirez nous la loyauté. Je sais que certains risque de mourir. Je suis préparé à donner ma vie pour sauver chacun d'entre eux moi même. Mais je voudrais que ceux qui pourraient en réchapper puissent espérer un avenir meilleur. Je ne vous demande pas un monde, comme Gabriel, ni même d'agir sur la politique Centilienne. Je ne souhaite que trois choses en contrepartie. La libération officielle de mon Frère, un Kadmar et la technologie de Portail pour les Linoriens et les Niroyens. Que quelqu'un puisse continuer le combat si nous échouons"

Trois paiement : Un témoin, un avenir pour le Culte et un avenir pour les non-Centiliens. La liberté pour les Linoriens et les Niroyens, la véritable liberté, celle que les prêtres possèdent. Celle que les Centiliens ont usé et abusé au point que la Déesse ait du créer le Culte. Si Staft et Telagan se sont targué d'être des pions. Si nous le sommes véritablement, je refuse que cela soit gratuit et sans conséquences. Que l'on nous oublie comme tout le linge sale de Centile. Ma posture devient moins agressive, moins abattue. Je me place presque comme lorsque j'étais Primus, droit, le regard baissé. Une posture soumise, certes, mais elle signifiait aussi mon humilité face aux épreuves que la Déesse nous envoie.

"Dois je, suivre les flèches, Disciple ? Dois je quitter le navire avec mes hommes ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Son attention est toujours chronique tant il a de choses à régler en même temps. Il finit une tâche sur sa tablette avant de te répondre. Il a lent non de la tête qui oscille entre l'incrédulité et la déception.

"Tu t'entendez parler, Alexeï ?

Ce que tu demandes, n'est pas à négocier avec moi, mais avec Centile. Avec son peuple et ses lois. Quand bien même je concéderais à utiliser de mon influence en ta faveur, tout cela n'aurait aucun légitimité, ni morale, ni légale. Bien que tu le nies, ce que tu me demandes c'est d'influer sur la politique centilienne pour t'accorder un privilège.

On le faisait à une époque. Mais tu as 600 ans de retard, Alexeï.

Je ne suis pas un Dieu. Je ne suis pas la Déesse. Je ne me soustrais pas aux lois des hommes quand il s'agit de régler des problèmes personnels.

Quelle insulte. Quel odieux procédé !

Liberer ton frère ? Est-il plus innocent que Locke Eckhart arrêté pour un pamphlet ? Devrais-je le faire relâcher lui aussi ? Et les centaines d'autres dans son cas ? Dois-je intercéder aussi ?

Et le Cadmar et le secret des portails pour deux peuples aléatoires ? Mais bien sûr ! Et pour Dolérian je fais quoi ? Il le mérite moins ? Et Coorte ? Et les Horazoniens ? Et les Soh-Yonites ? A eux aussi l'accès au Multivers ? Ils ne l'ont pas moins volé ! Combien de millions de peuples sont autant légitimes, voire plus ?

Parce qu'ils te suivent toi ? Alexeï Orlov, le grand répartiteur des dons et des grâces ? Marrant que ça tombe comme par hasard sur ton incarnat-lié."

Il empoigne le manche de son sceptre fermement et s'approche encore un peu.

"Tout ce que tu puisses espérer, c'est de ramener la paix sur Centile. Mais si tu comptes monnayer tes exploits contre une grâce présidentielle, si tu te bats dans l'espoir d'un paiement en technologie centilienne, alors tu ne vaux pas mieux que toute la merdaille de mercenaires que nous nous apprêtons à affronter.

"Bienheureux celui qui combat pour ce qui est juste sans attendre de rétribution, la grâce de la Déesse lui sera accordée" Livre de Kaen, Prophétie aux Estiventiens, Chapitre X, verste 10-14." "

De rage, il t'empoigne.

"Ne commence pas à jouer aux citations religieuses avec moi fiston, c'est moi qui les ai écrites !"

Il te lâche tout ausssi rapidement.

"Ne confonds pas ma sagesse pour du calme, car j'en ai plus qu'assez d'être indulgent par principe. Alors comporte-toi en soldat de Kaen ou bien suis ces putain de flèches.

Je préfère mourir en marchant dans les pas de Kaen que de gagner en en déviant."

Pour le coup, il s'éloigne vivement, écoeuré.

"Et vous ne confondez pas ma foi avec de l'aveuglement. Ce n'est pas parce que vous avez écrit les livres de Kaen que vous êtes dépositaire de sa sagesse"

Le ton monte et j'attrape moi aussi sa tenue. Pas question de terminer sa discussion. Je n'ai pas eu peur d'affronter Jialle, pas question que j'ai peur du Sage.

"Vous vous entendez aussi, Disciple ? Influer sur la politique vous écoeure mais influer sur une bande assez con pour accepter de combattre pour vous, ca, ca passe ? Et le Sénateur Damaranth, lui, est apparu comme par enchantement sur ce vaisseau ? Il passait surement par là pour dire bonjour, pas vrai ?

La Rage de Telagan, le manque de travail d'équipe de Staft, mon amour pour Mathilde, ca vous emmerdez dans votre plan. Ne croyez pas que je ne me souviens pas avoir envoyé une liste d'équipement nécessaire pour la mission précédente. Vous l'avez mis à la poubelle. Vous vouliez nous mettre sous pression. Vous avez préférez jouer les susceptible pour donner une leçon à tout le monde. Là pour l'occasion vous influencez sans vergogne.

Légalité, légitimité et morale, hein ? Où étaient ces grands mots lorsque l'autre Jialle a été tué ? Où étaient ils lorsque vous avez transformé le village des Niroyens en la plus grande zone de tempête de tout le Multivers ? Où ils étaient quand j'ai du affronter Jialle en combat singulier ?"

Ma colère est de nouveau palpable. Elle recouvre tout ce que j'ai appris lors de mon éducation de prêtre. Disciple, il n'est autre qu'un commandant qui s'aveugle par un honneur qui n'existe pas sur ce vaisseau. Ce vaisseau de meurtriers, de criminels, d'ennemis de l'humanité.

"Légalité, légitimité et morale... un par un je les abandonne pour être le "Soldat de Kaen" comme vous m'appelez. Tout comme vous êtes en train de les abandonner. Et nous le faisons parce que personne d'autre ne peut le faire. Il ne nous reste que la morale et déjà elle est en train de vaciller. Si ca ne tenait qu'à moi, je donnerai à tout les peuples le droit de voyager à travers les incarnats.

Pourquoi seulement les Centiliens à la base, parce qu'ils sont sage ? Parce qu'ils sont puissants ? Pourquoi je souhaite seulement les Niroyens et les Linoriens ? Parce que je ne vois pas les Dolériani, les Coortéens ou les Soh-Yonites sur ce navire. Ce n'est pas eux qui vont mettre la vie de ceux qui les aiment en danger pour régler un conflit qui dure depuis 600 ans. J'ai tout accepté de vous, parce que je pense que c'était juste. Pas légal, pas légitime, seulement juste, moi ca m'a suffit.

Et aujourd'hui, c'est pas une rétribution que l'on vous demande, c'est un don. Un don venant de vous. Un don qui montre que non plus le Disciple, mais l'homme que vous êtes, croit en leur capacité à faire le bien, comme le croit la Déesse, comme ils ont envie de vous le prouver dans quelques heures. Je ne souhaite pas un acte de rétribution de Centile ou d'un Disciple. Je souhaite juste une preuve de foi. Ayez foi en moi et en mes hommes et je traverserai la Source encore une fois s'il le faut"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Lorsque tu l'attrapes, tu sens dans la seconde qui suit une main t'attraper par derrière pour t'éjecter aussitôt à l'autre bout du couloir. Ton enchantement de protection t'évite d'encaisser la moindre blessure bien que le plancher porte les stigmates de ta chute.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], fraîchement téléporté, se tient entre toi et le Sage, bientôt rejoint par les autres Epées de Marmin. Tu finis ton discours à bonne distance alors que tous et toutes affichent des mines belliqueuses, la main sur la ou les gardes de leurs sceptres, prêts à les dégainer à la moindre encartade.

Sans te quitter des yeux, ils bougent à peine la tête pour orienter une oreille vers le Disciple, comme pour demander quels sont ses ordres. Galu te regarde avec un écoeurement encore plus évident.

"Tu te plantes à tellement de niveaux, sur tellement de points que j'en suis fatigué d'avance à l'idée de te corriger. Mais je ne gaspillerai pas cette énergie pour la même raison que je n'essaierai pas d'enseigner les échecs à un pigeon."

Il a plusieurs non de la tête et se met à faire les cent pas, perpendiculairement au sens du couloir.

"Devrons-nous l'expulser du vaisseau. Lui et les Linoriens ?" demande un prêtre plus trappu, à la peau orangé.

Galu met du temps à répondre avec toujours quelques regards assassins d'à peine une seconde.

"De toute ma vie, jamais un centilien ne m'a parlé ainsi...

- Devons-nous le tuer ?" demande le plus grand de tous avec ses trois sceptres dans le dos. Le Sage met plus de temps que tu ne l'aurais cru pour dire :

"Bien sûr que non. Bien sûr... Bien sûr."

Il hésite plusieurs fois à s'adresser à toi mais semble renoncer systématiquement jusqu'à ce qu'il lâche seulement.

"Rappelle-toi que nous sommes dans cette situation à cause de toi. Ta dette est colossale et tu viens demander créan.... Raaaah !"

Il claque de la langue en se ravisant. Te parler ne sert à rien pour lui désormais. Sa respiration s'accélère, il montre les dents.

"Je devrais te tuer. Sinon, je devrais te jeter hors de cette armée. Sinon, je devrais te renvoyer avec ta clique sur Linor, à attendre comme des maudits que Jialle vienne vous détruire.

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?!" demande-t-il en ne se parlant plus qu'à lui-même.

"Pourquoi lui Kaen ? Pourquoi ? Qu'as-tu vu en lui ?... Le savais-tu ? Cherchais-tu à le protéger ?... Bien sûr que tu le savais ! Bien sûr, bien sûr."

Ses yeux se ferment à s'en péter les paupières. Il a l'air presque sincèrement en conversation avec elle.

"N'ai-je pas été bon ? Ne t'ai-je pas servi de bout en bout depuis toujours ? Pourquoi me mettre à l'épreuve ainsi ? Qu'ai-je fait pour mériter que tu me tortures ainsi en me noyant dans l'imbécilité ??"

Sa respiration forte devient plus douloureuse et ses yeux fermés cherchent davantage à contenir des larmes. Comme s'il venait de comprendre quelque chose ou d'apprendre une mauvaise nouvelle.

"Je suis désolé, Kaen. Pardonnez-moi. Pardonne-moi. Je suis désolé de ne pas avoir pu te protéger. Je sais, c'est de ma faute. L'Artisan s'est joué de moi. Jialle a été plus prompte que moi. Je suis désolé. Je suis désolé."

Il tombe à genoux, prostré, bras ouvert, ne s'adressant à personne d'autre qu'à sa déesse.

"Je suis désolé. Je suis désolé. Je suis désolé. Je suis... je t'ai failli. J'ai fait des erreurs. Je n'ai pas été assez bon, je n'ai pas été là quand tu avais besoin de moi. Je suis désolé. Je t'en supplie. Je t'en supplie..."

Le front contre le sol, poings posés à côté de sa tête.

"Je t'en supplie, pardonne-moi Déesse. Je suis tellement désolé. Mais pas ça... pas ça... Ce serait renoncé à tout. Par pitié, ne me force pas à obscurcir le monde... Ce serait... aller contre tout, ce... serait..."

Ses sanglots se calment un peu maintenant que le gros du flot est sorti. Il parle plus lentement d'une voix soufflé.

"Je suis désolé. Je suis désolé."

Lors d'un tressautement se mêle un unique éclat de rire triste à sa douleur profonde.

"J'imagine que c'est toi Jialle qui m'inflige ça... déjà tu pervertis la course du destin... oui... je reconnais ta marque... on détruit les hommes avec leurs propres armes. Me contraindre à l'absurdité imbécile... ça fait tellement mal."

Il renifle et finit par se relever en essuyant ses joues même si tu sens que son coeur n'a pas fini de se creuser sous le coup qu'il a reçu. Il relève puis baisse la tête en faisant des petits oui résignés.

"C'est la dernière fois que tu gagnes Jialle, je t'en fais le serment. Tu as joué ton dernier coup de maître.

Pardonne-moi Kaen. Je suis tellement désolé."

Il se retourne enfin seulement vers toi, l'oeil morne. D'un balaiement de la main dans le vide, il semble t'accorder la faveur que tu demandes.

"Tout ce que tu veux Orlov, tu l'auras. Va, jettes les bases de la perte de Centile et cimente-les de ta stupidité d'enfant idéaliste. Puisque la Déesse le veut.

Et va aux diables..."

L'un des Prêtres-Guerriers pose sa main son épaule et le téléporte au loin. Tu doutes qu'il ait joué la comédie. Galu tiendra sa parole. Les autres prêtres qui sont restés se détournent de toi à leur tour, probablement frustrés de ne pas t'avoir infligé une correction méritée.

L'obéissance militaire et le respect de la hiérarchie ont du bon parfois. Si tous se conduisaient comme toi, tu ne serais sûrement plus en vie en cet instant.

Alors que le Sage m'accable de tout les mots, j'avoue que je n'en mène pas large. Encore plus quand il prend pour témoin la Déesse. Les prêtres-guerriers entre lui et moi, allié à la colère que je ressens, pousse mon corps à me mettre en position de combat. Mais je ne le dois pas. Je retiens mon corps qui me hurle de préparer au combat. Mais je dois avoir Foi. Je dois montrer que je ne suis pas là pour l'abattre, je suis là pour le contrer dans sa tentative. Ma confiance en Galu avait fondu alors que des fils semblaient apparaitre à mes yeux. Et ces prêtre-guerrier, tous prêt à m'abattre en un assaut, étaient tous reliés comme je l'avais été par le passé.

Je crains la mort, je la crains plus encore maintenant que je dois sauver des millions de vies, mais je dois l'affronter. C'est aussi pour cela que je n'ose regarder les dégats que ma projection et ma magie défensive a provoqué au mur derrière moi. Je ne dois succomber au doute ou à la peur, pas maintenant. La plainte de Galu à Kaen me touche. Je me sens horrible, affreusement ingrat envers le Père de la technologie Centilienne. Mais c'est alors que j'entends de sa bouche une pensée qui me rejoignait. "Kaen savait".

Ainsi je ne suis pas le seul à croire qu'elle avait tout prévu. Elle savait que j'échouerai à abattre Jialle et qu'elle se mettait délibérément en danger en m'envoyant. Elle savait que cette bataille allait devoir se terminer ainsi. Elle avait placé toutes ses pièces pour l'avenir. Alors que le Sage disparait dans une téléportation et que les prêtre-guerrier me fixe, je prends la posture de salutation, faisant le lotus avec ma main. Ils pourraient prendre cela comme une insulte, mais, au fond de moi, j'y vois ce que l'avenir est en train de devenir. D'un coté les forces de "l'Ordre", obéissant et disciplinés, de l'autre les forces du "Chaos".

Jamais je ne serais un Gardien. Jamais je ne règnerai sur un Sanctuaire. Jamais mon nom ne sera lavé de Centile. Mon nom ne doit pas être lavé. Gabriel, Telagan, Staft, tout les rebelles et moi même sommes un mal nécessaire. Des personnes qui doivent être craintes et traquées. Nous sommes le chaos, nous sommes le contrepoids de la balance de l'équilibre du Multivers. Une balance que Kaen ne voulait pas troubler. C'est pour cela qu'elle ne pouvait tuer Jialle. Elle a utilisé Jialle pour mettre fin à une Guerre qui aurait détruit Centile. Elle a mis fin à une Guerre pour la libérer. Galu dit que nous avons une créance envers Kaen ? C'est vrai. Cette créance nous la paieront tous en devenant l'ennemi devant lequel les Centiliens s'uniront et grandiront.

Malgré le fait que Galu ait décidé de m'accorder ce que je souhaitais, je ne me sens guère vainqueur pour autant. Ce que j'ai gagné c'est la possibilité de façonner l'avenir. Il reste beaucoup à faire et il y a aussi énormément à combattre. Toutefois, malgré le sentiment de honte d'avoir poussé le Disciple Galu, je trouve le réconfort dans l'une des phrases que Maitre Ishi m'avait dit lorsque j'étais encore un gamin enragé par Centile "Seul Kaen peut prédire ce qui nous arrivera. Tout ce que nous pouvons faire, c'est de croire en elle, de croire en nous même et d'essayer d'accomplir sa volonté". Mes pas me font alors partir dans le sens opposé du Sage (si on peut dire qu'il est parti dans une direction). Il est temps d'aller retrouver mes frères d'armes pour leur transmettre les ordres de Galu pour la bataille et de nous rendre au Briefing général. Il est temps pour nous d'essayer de changer le Multivers.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

----------

Le commando originel des Linoriens est avec Telagan. Te voilà désormais à la barre du Pandora alors que tu as fini le briefing tactique de tes hommes. Tu sens que toute l'armée se contracte alors qu'un compteur à rebours indique le moment du saut. Les dix dernières minutes sont un mélange d'échange de regards et de longs souffles lâchés pour évacuer un peu de la tension qui continue de s'accumuler. Tous les pirates sont apprêtés à leur poste, canonniers comme pilote des petits chasseurs. Un peu plus de vingt personnes sous tes ordres directs, les autres te rejoindront bientôt... s'ils survivent.

A cinq minutes avant le saut, la voix de Galu se fait entendre de tous. C'est d'abord son souffle qui se fait entendre dans le micro, signe qu'il n'a pas forcément autant préparer [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] mais aussi signe de sa sincérité.

"Je sais que certains d'entre vous se demandent comment ils en sont arrivés là. Pourquoi ils sont encore là, au côté d'ennemis d'antant, pour affronter une bataille aux contours floues et dont la victoire apportera un gain incertain.

Je ne suis pas là pour vous dire comment le monde va changer si nous sortons vainqueur. Je n'en ai, en vérité, aucune idée. Et ce n'est certainement pas moi qui vais l'écrire.

Je ne suis pas là pour vous demander d'avoir la Foi ou d'accomplir la Volonté de Kaen. Je comprends qu'il soit tellement difficile aujourd'hui de s'en remettre à une personne, ou une force, qu'on ne comprend plus à cause de tout ce qu'elle nous a enlevés, sans même un début de raison auquel se raccorcher."

Les puissants moteurs de votre vaisseau commencent à vrombir pour faire trembler toute sa structure.

"Je suis là pour vous demander d'être pour une fois, rien que cette fois, de vrais héros. De vous comporter comme les modèles que, nous autres Disciples, n'avons peut-être pas su être. Des héros, des gens qui ne sont pas forcément dotés des plus grands talents mais qui prendront tous les risques pour protéger des millions d'inconnus. Même ceux qui ne méritent pas d'être sauvés. Des hommes qui se lèvent et se battent quand leur peuple est menacé, sans demander d'autre rétribution que la satisfaction d'avoir répondu présent à l'appel. De s'être mis debout quand tant d'autres auraient baissé les bras. "

Des arcs électriques partent de l'avant du vaisseau, comme des tirs dans le vide, qui commencent à dessiner un immence portail de sceaux par lequel vous vous apprêtez à passer tout entier. Le cercle s'élargit encore et encore sans montrer ce que vous trouverez de l'autre côté.

"Aujourd'hui est le jour où la traitrise, la cruauté et l'égoïsme ne sont plus séduisants. Le jour où vous réalisez que vous êtes tous, collectivement, la Volonté du Multivers. Que le Destin est ce que vous décidez d'en faire ensemble. Que rien ne peut vous arrêtez tant que vous pousserez tous dans la même direction. "

L'appareil fait mouvement faire l'avant et son nez commence à passer au-travers du portail, bientôt suivi par le Pandora toujours attaché à son ventre.

"Je crois en vous tous, plus qu'en moi-même."

Lorsque vous réapparaissez, vous êtes à peine un kilomètre au-dessus du sol. Tu identifies clairement la zone au-dessus de la Salle des Mille-Mondes. Un édifice large d'un kilomètre en centre d'une cuve autour de laquelle des centaines de milliers de centiliens se sont amassés pour contempler la mise à mort de Meshia et Basdé. Il n'y a pas énormément de mercenaires au sol, sûrement dû au fait que la plupart ont été blessé durant votre précédente bataille. En revanche, tu aperçois très bien l'armada galactique de Miguel stationné au-dessus de la Salle sacrée.

C'est à ce moment que le Pandora est détaché du bâtiment principal. Immédiatement après votre sortie, une bombe est larguée au sol, à l'aplomb du vaisseau qui se trouve encore à bonne distance de la Salle des Mille-Mondes. La zone est parcourue de collines qui forment le pourtour de la cuvette. Un réseau de route et de ponts permet d'accéder au centre de la zone où se trouve le gros de la foule.

Lorsque la bombe explose au-dessus du sol, elle disperse une matière rougeâtre sur plusieurs zones que tu sais être des zones anti-magie.

L'armada de Miguel fait rapidement mouvement alors que des chasseurs de Galu et ton Pandora s'élancent dans les airs et que plusieurs groupes d'infanteries sont téléportés au sol sur le sommet des collines pour commencer à occuper la zone.

Spoiler: