Tome 1: Certains l'aiment froide, Episode 7 : Armaggeddon, Martyrs et Prédicaments (Alexei)

"Tu as raison El'Ca..." dis je presque défiant El'Ca

Un silence semble tomber alors que je sens leur esprit et déjà leur pensée. Je les pressens en train de secouer leur tête et de confirmer à quel point je suis fou. Et pour l'occasion, je ne peux pas vraiment leur en vouloir.

"Je peux pas accepter la mort. En toute honnêteté, je sais même pas si je cherche la victoire ... Si j'ordonne, c'est pas parce que je suis un chef. Je planifie, je tente de voir les opportunités, les chances, même faible de sortir de là sans avoir à perdre le moindre d'entre vous. Je tente de contrer le destin. Pourtant je suis prêtre, je sais que le destin est écrit et que le Multivers a déjà prévu comment on allait périr ... pourtant je combats. Je suis né comme ca.

Dans le quartier de mon enfance, on disait à mon frère et moi qu'on avait le sang des Orlov. Un sang de tueur, de voleur, d'anarchiste, de brigand et, pire, d'avocat, un sang gorgé de chaos. Comme si ca pouvait se transmettre par les gênes ... c'était moins facile de penser que notre père nous matraquait la gueule tout les soirs où il se murgeait, c'est sûr...

A chaque fois que j'ai eu des emmerdes, c'était à cause de ce sang débile qui me poussait dedans. On m'a envoyé au monastère parce que j'avais protégé mon frère du poing de mon père. Et on m'a envoyé en taule parce que Kadare sacrifiait les votre au dessus du Puits. Je suis mort parce que j'ai pensé à des Dolériani plutot qu'à ma pomme ... à chaque fois ... j'ai perdu ce que j'aimais.

A chaque fois, dans ma vie, le destin m'a montré que combattre, que ne pas lacher, qu'avoir des convictions c'était une connerie et pourtant j'abandonne pas. Comme j'ai pas abandonné pour Jir'A. J'ai combattu alors qu'en fait, Jir'A lui même avait accepter son sort

Il y a pas une heure, j'ai cru que je pouvais retarder l'inévitable, retarder Jialle ... Et au final, tout cela n'avait été qu'un déplacement de plus sur leur putain d'échiquier pour tuer celle en qui j'ai une foi indestructible"

Je suis abattu, physiquement et maintenant moralement devant tant de désespoir.

"Pendant une minute de combat, j'ai eu sur les épaules la vie de millions de personnes. Et en cet instant, j'ai pas tant prié la Déesse. J'ai prié que cette fois, même si c'était unique, je puisse surmonter l'obstacle. Je me suis trompé, comme à chaque fois"

Je plonge mon regard dans celui de chacun de mes compagnons. Ils avaient raison de douter de moi. Peut être suis je un fou au final ?

"C'est pourquoi, je suis d'accord avec vous sur le point que "je ne peux pas vaincre". Le Multivers me l'a montré tellement de fois que je pourrais presque me le tatouer sur le corps comme maxime si j'avais encore un peu de place. C'est pour ça que je souhaite que tous vous réfléchissiez bien à la suite.

Dans cette cave, dans le noir, alors que Sextan et Beyel étaient à mes cotés, mes pensées étaient tournés sur une chose le sauvetage de tout le monde. Dans ma tête je vois encore Jack dans son appareil se libérant de l'étreinte des démons. Je ne peux admettre qu'elle soit morte. Pourtant, les faits sont là, non ? Je ne peux pas vaincre le destin. Je ne peux pas vaincre la mort et je ne peux pas vaincre Jialle.

Malgré la peignée que je me suis pris, malgré vos regards démoralisés, malgré la femme que j'aime à mes cotés avec laquelle nous pourrions fuir... Il y a même une voix en moi qui me conjure de fuir avec elle et de vivre sur Linor où quelqu'autre incarnat et laisser tout cela derrière nous. D'oublier Centile et cette guerre. De vivre passionnément et de vivre dans l'oubli. Je vous regarde et je sais qu'on pourrait tous vivre ainsi, loin de cette guerre et on aurait juste à trouver un autre monde..."

Cette idée, j'en rêvais parfois la nuit. Je pouvais enfin être récompensé de tout ces malheurs, de toutes ces souffrances. Vivre, avoir un enfant, une famille, répandre les paroles de la Déesse autour de moi sans les imposer. C'était ce à quoi j'aspirais pourtant, je ne pouvais accepter cela. Je ne sais si c'est le mérite ou simplement la recherche perpétuelle d'emmerde qui me tenaillait, ou encore la peur de la paix à moi qui n'ait connu que la guerre depuis des années.

"Mais moi je peux pas ... j'ai toujours ce sang débile en moi. J'ai l'impression qu'en fuyant je serais comme mes voisins quand j'étais gosses qui détournaient le regard en nous voyant bardés de bleu sur la gueule à mon frère et moi. J'ai l'impression d'être ce Centilien idiot qui n'ont rien à faire de ce qui les entoure. D'être ce prêtre qui ne prêche que pour le pouvoir. D'être l'un de ces soldats idiots qui ne vit que pour l'action sans réfléchir aux ordres. D'être un traitre à la Déesse qui sachant très bien qui j'étais, m'a jugé digne de sa confiance et de sa vie"

Je finis en regardant El'Ca, alors que mon coeur se serre encore alors que je pense à l'opportunité que j'ai offert à Jialle pour l'abattre. Je sens la colère que j'ai envers la Déviante et envers moi même monter.

"Je ne peux pas vaincre, El'Ca, et ceux qui me suivront mourront aussi surement. Mais je dois essayer. C'est pour ca que je veux que chacun d'entre vous réfléchisse bien à la suite. Je vous ordonne pas de me suivre. Vous m'avez suivi pour sauver les Niroyens, les survivants sont là. Mission accompli. Maintenant, moi je suis mon coeur et ma foi.

Je ne peux pas vous promettre la victoire, je ne peux même pas vous promettre la survie. Mais croyez le ou pas, je prie pour que si je périe, ce sera pour un combat pour lequel mon coeur bat. Je vais combattre jusqu'à mon dernier souffle. Pas parce pour me faire mousser ou parce que je peux pas vivre sans combat. Je le ferai parce que mon coeur me dit que c'est la chose à faire, c'est ce qu'une personne bien ferait et parce que ma foi me dit que si Kaen s'est sacrifié c'est pour cet instant.

Je prie pour qu'on montre l'exemple au Multivers que les Centiliens n'ont pas le monopole de l'héroïsme. Je veux que cette salope de Jialle en ravale sa langue quand moi et ceux qui auront eu le courage de me suivre on lui montrera ce que c'est que la ténacité des peuples du Multivers. Je veux que les Centiliens qui soient présent et qui chient dans leur froc à l'idée de l'affronter se rappellent de nous. Tel les guerrier Xyots qui font encore frémir les soldats de Qeglin ou encore les Pirates de Serena que le Sanctificat et les Transhumaniste n'oublieront jamais sur Linor. Tu as raison, El'Ca, c'est peut être bien le choix de mourir que je vous offre. Mais c'est aussi l'opportunité de devenir Immortel dans l'esprit des survivants..."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Toujours hésitants, ils tentent de changer de sujet pour ne pas avoir à l'aborder. On s'enquiert de ton état auprès de Maëlle, mais tu commences à comprendre que la question derrière c'est aussi "quand est-ce que Maëlle sera libre de partir avec nous ?"

Si tu n'étais pas ainsi blessé, peut-être que les Linoriens t'auraient déjà fait leurs adieux. Beyel et Malderone sont auprès de Philis pour voir comment ses points de suture ont tenu. Le prêtre-médecin commence à en recoudre certains qui ont craqué. Il n'a pas le coeur de lui faire des remontrances pour sa témérité et préfère lui tendre une bouteille d'alcool brun avant de le suturer.

On regarde ses chaussures. On discute rapidement à coup de quelques mots ou, parfois, on se tient juste épaule contre épaule, le regard perdu dans le vague à ne pas savoir quoi penser.

Maëlle constate plus d'une dizaine de fractures sur tout ton corps. "Ça fait mal là ?" "Oui". "Et là ?" "Oui." "Là ?" "Aïe !"...

Elle a arraché tes vêtements pour voir les écchymoses ainsi que la fracture ouverte d'un cote flottante qui a perforé la peau. Apparemment, tu as eu de la chance, dit-elle, si c'était sorti du mauvais côté, l'os brisé aurait pu crever ton poumon. Tu te serais noyé dans ton propre sang.

Enfin, on te donne une dose de cheval d'antidouleur pour commencer le travail de replacement des os et la pose de plaques de fer sur ta hanche cassé et ta colonne vertébrale. Tu comprends alors que parler de te suivre pour retourner au combat ne sera pas de l'ordre de l'idée rationnelle avant quelques mois, sinon jamais.

Mes mots étaient lancé, comme autant de bouteilles à la mer lancés pour les cinglés et les héros à la recherche d'une mort glorieuse. Je sentais le poids du commandement. A la fois, je souhaitais que tout ces hommes et femmes quitte ce monde maudit. Mais je savais que seul cette mission serait impossible. Le dilemme était d'autant plus grand à l'heure actuelle, j'étais surement sur la blacklist d'une pseudo déesse folle à liée, j'étais une bombe qui risquait de faire des dommages collatéraux sérieux. Je voyais dans les yeux de mes amis le doute. Si leur combat devait continuer, la nécessité exigerait que celui ci disparaisse. En infériorité matérielle et numérique, il n'y avait que le moral qui pouvait nous sauver.

Mais comment faire disparaitre le doute de leur esprit quand ce même doute était toujours présent à chaque fois que je posais les yeux sur Mathilde. Alors que Maëlle s'amusait à docteur Maboule avec mes os, je restais mon regard plongé dans le sien. Désolé d'avoir échoué, mais rassuré de la savoir là. Ils étaient tous, là. Ils sont là, en plein doute et en vie. Assou et Jack n'étaient plus là dévoré par le chaos qui m'entoure. Lorsque les anti-douleur faisaient effet, tout ce qui me maintenait éveillé c'était elle. Je ne voulais pas la perdre des yeux. Alors que la vieille Maëlle me remplacait les os, je sentais sa main dans la mienne jusqu'à ce que mes os reprennent leur place et que ma peau soit recousue. Mon corps en mousse et l'esprit très relativement alerte, je décide de briser le silence de mon âme.

"Mathilde... je ne veux plus jamais te perdre. J'aurais du écouter mon coeur, j'aurais du rester au camps lorsque l'Artisan m'a offert de passer mon jugement ... J'aurais du tenir ma promesse ... Je suis désolé"

Si j'étais passé devant le regard de la Déesse sans crainte et qu'elle avait jugé que j'étais digne de sa bénédiction, j'avais encore un poids sur mon coeur à retirer. Au vu de la situation, si je ne disais pas ce que j'avais sur le coeur, je risquais de ne plus avoir l'occasion de le faire.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Mathilde te tient la main. Elle ne cherche pas à faire les comptes, ni à voir qui a eu tord ou raison. Tout ce qui compte c'est maintenant.

Un ragoût de lapin est servi à tous. Quelque chose de simple, de chaud et de concret. La faim reste plus forte que la tristesse et remonte un peu l'état d'esprit de chacun. Les Linoriens doivent faire le bilan malgré tout. Tu sens qu'ils ne comprennent plus vraiment ce qui les a pris de venir ici. Y avait-il un trésor à la clé ? De l'argent ? Etait-ce juste l'excitation de la découverte d'un nouvel endroit ?

Sextan doit se traiter d'imbécile fini. Il ne connait rien au Multivers. Il pensait avoir vu tous les dangers et que cette petite jungle paisible ne devait regorger que de deux ou trois petites bêtes qu'un coup de blaster pouvait dézinguer sans soucis. Quel abruti il a été. Il ne connaît rien. Il vient de découvrir qu'il existe des choses plus terribles que n'importe quel cauchemar Transhumaniste.

Il pose sa cuillère en bois sur son bol, sourcils froncés et te demande, comme pour trouver du sens à tout ça :

"Alors, Alexeï... qu'est-ce qui ? Qu'est-ce qui s'est réellement passé quand tu es arrivé devant ta Déesse ?"

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] fait du bien dans mon corps encore brisé mais, au moins en bon état. Je n'avais rien avalé depuis le début de la journée si ce n'est du plombs et des blessures. Le table rase des comptes avec Mathilde avait allégé mon coeur, certes, mais avoir pu dire ce qui me pesait l'avait fait encore plus. Ma main serra la sienne et la rapprocha de ma bouche pour l'embrasser. Mes yeux dans les flammes, je restais les yeux dans le vague profitant que la douleur soit encore en train de toquer à la porte de mon corps sans avoir la force de l'ouvrir, pour le moment. Je restais là, profitant d'un bon repas et d'un silence dans ma tête. Un silence qui est brisé par la réflexion de Sextan. Etait ce de la curiosité ou bien tentait il de se changer les idées ? Je relachais les flammes de mon regard alors qu'un sourire tranquille alors que je regardais le capitaine moustachu.

"Quand l'Artisan m'a permit de rejoindre la Déesse, j'étais encore en fauteuil roulant. Mon corps n'était que douleur quand je suis apparu devant Elle. Elle était là, au dessus du Puits dans une tenue blanche et or la montrant pure et guerrière. Une longue tresse brune tombant sur le coté de son épaule. A sa gauche, il y avait celui que ma religion appelle Galu, le plus sage et le plus savant des Disciples. Et à sa droite Horini qu'on appelle la Pieuse, la plus puissante Psychique Centilienne.

Contrairement à la dernière fois, j'ai senti mon corps accepter le Puits. Ce n'était plus un bouche des enfers, c'était une Source à laquelle ma magie se nourrissait. Je la sentais dans mon corps comme une rivière qui me ressourçait. Mon corps lui même semblait réagir alors que je sentais mes blessures se refermer. Je sentais les psychés de ces 3 géants ainsi que la psyché de Mel'O, sauvé. C'est là que sa voix retentit dans cette salle immense.

"Qu'il soit jugé dignement le Centilien qui se présente devant moi" m'a-t-elle dit.

J'ai senti mon coeur sursauter dans ma poitrine. Je me suis levé de ma chaise roulante et je me suis présenté à elle. Elle m'a demandé si je souhaitais me confesser avant qu'elle ne me juge. Je me suis agenouillé et j'ai demandé pardon pour tout mes méfaits. Les personnes que j'ai abandonné, les innocents que j'ai tué, les vies que j'ai détruit. Je lui ai parlé de la Colère et de la haine qui m'avait animée.

J'ai levé les yeux comme un enfant devant sa mère afin que son regard voit mes pensées, le moindre de mes souvenirs. A ma grande surprise, elle était là, devant moi, son corps s'était dédoublé. Elle se mit à quelques millimètre de moi, tenant ma tête dans ses mains pour plonger en moi. Je l'ai senti en moi. J'ai senti regardant comme si elle feuilletait un livre ouvert. Un livre que je lui tendais. Je voulais qu'elle voit qu'à travers mes yeux j'avais suivi le chemin de la vertu autant que j'avais pu.

Il ne lui fallut pas longtemps avant qu'elle parcoure ma vie qui devait paraitre être un battement de cil à coté de ce qu'elle avait vu. C'est là qu'elle me posa la question à laquelle je ne m'attendais pas : "Qu'est il advenu de l'amour ?""

Je regardais discrètement Mathilde pour lui sourire à son tour, légèrement gêné

"Elle m'a expliqué que l'amour était ce qui devait porter les prêtres. Que la puissance n'était nullement due au sang versé ou aux choses que l'ont détruit. La vrai puissance venait de la Foi. La Foi en soit, la Foi en les autres, la Foi en sa bienveillance. Elle jugea que mes péchés méritait d'être pardonnés.

Elle me fit comprendre qu'à mon tour, je devais pardonner à ceux qui étaient jadis mes ennemis. Que malgré la bataille qui s'annoncait, elle comprenait que certains allaient dans un combat qu'ils n'avaient pas choisi. Elle ne souhaitait pas blesser les rebelles, elle souhaitait juste qu'ils renoncent à cette guerre qui n'était, au final, qu'une manipulation pour imposer un tyran au Multivers.

Elle me demanda ce que je comptais faire, ce à quoi j'ai d'abord répondu à coté. Une question simple pourtant : Si j'avais le pouvoir, qu'est ce que je ferai ? Je pensais qu'elle me parler de l'avenir. Elle réitéra la question alors que la magnificence de l'instant laissait place à la panique de vous avoir laissé derrière, d'avoir laissé Mathilde derrière. C'est là que mon protocole et ma bienséance m'a fait un grand doigt.

Je lui ai répondu, textuellement : maintenant que je me sais pardonner, je vais aller retrouver mes frères d'armes, Niroyens, Linoriens et Centiliens, que je vais trouver un remède pouvant sauver les Banthèques et que tous ensemble on va aller botter le cul de cette bande de paumés et d'essayer de libérer Mathilde avant de les convaincre d'arrêter leur connerie... "

Je secoue la tête, ne croyant toujours pas que j'ai osé dire cela devant la Déesse du Multivers

"Je lui ai même dit qu'avec ou sans pouvoir j'allais pas rester les bras croisé. Elle a senti mon empressement et mon stress et produisit une vague d'apaisement dans mon esprit avant de me dire qu'elle allait me confier un pouvoir dépassant l'imagination. Et c'était pour cela que je devais prêter serment. Elle a déclaré la chose suivante :..."

Je prenais quelques secondes pour me rappeler les mots de la Déesse. Des mots qui avaient marqué mon âmes.

"Je vais te donner le pouvoir de sauver les corps corrompus, a-t-elle dit, de rassembler ceux qui te suivent si tu penses qu'il s'agit bien de leur combat et de ramener celle que tu chéris à tes côtés.

Mais si tu acquières cette puissance, il te faudra l'utiliser en agissant selon mes commandements. Ils sont simples Alexei, et tu les connais déjà : ne tue pas, ne détruis rien qui tu ne puisses reconstruire et pardonne à tes ennemis.

Ils sont égarés et ne demande qu'à retrouver le bon chemin. A celui qui viendra me demander son pardon, je l'octroierai.

A celui qui envers et contre tout a cru en moi quand il fut mis à l'épreuve, à celui qui a cherché le repentir lorsqu'il s'est écarté du droit chemin, il recevra ma plus haute bénédiction."

Sauras-tu te montrer bon, juste et clément, Alexei Orlov ?

Je faisais une pause, pour laisser aux auditeurs le loisir de s'imaginer le moment solennel.

Tel un chevalier des temps moderne, genoux à terre, je prêtais serment avant que Kaen, ne me confie une infime particule de cette bille d'énergie qui était né du sang de Telagan. Ce fut alors une expérience extrasensoriel qui arriva ex aequo avec la fois où Mathilde et moi avons ... euh ... fusionné nos psychés"

Je vois pas trop comment je ne peux pas rendre ces termes tendancieux mais qu'importe, le mal est fait

"Lorsque la Matière absolue toucha mon corps, j'ai cru que mon corps allait explosé comme sur Dolérian mais ca n'est pas arrivé. Mon corps fusionna avec la réalité, avec la Source de la réalité et ouvrant mes sens ... non mon esprit, mon âme à ce qui l'entourait. Je sentais ma volonté capable de façonner tout ce que je voyais et même ce que je ne voyais pas"

Mon sourire était encore tiré du souvenir de cette sensation. Bon sang, j'avais la puissance du Multivers derrière moi en cet instant... J'aurais pu faire un miracle ... Mon sourire s'éteignait légèrement alors que je tentais de garder ma contenance.

"En cet instant, j'ai cru que j'avais le pouvoir d'arrêter une guerre et peut être même de raisonner Jialle la Déviante... Mais j'ai échoué. Mais c'est pas ce qui est le pire. Lorsque Jialle m'a demandé ce que j'étais, j'ai eu un éclair d'intuition. Si j'avais ce pouvoir, c'était parce que j'avais accueilli la Matière Absolue dans mon corps. Mais je me suis rendu compte que mon corps, lui même n'était qu'un accident.

Ce que je suis aujourd'hui est né de la violence d'un Père, de la discipline de la prière, la malveillance de Jialle, de l'espoir corrompu de Kadare, des expériences d'Orme Fijon et de l'Artisan, d'une explosion et d'une résurrection à travers la Source même du Multivers et l'amour de Mathilde. Impossible d'avoir une telle combinaison en le souhaitant. Je me suis dit que c'était pour ca qu'on m'avait traqué sans relache. Que c'était pour ca que les rebelles tenait tant à ce que je les rejoigne. Dans mon esprit, je me suis demandé si Kaen ne m'avait pas jugé digne d'être pardonné pour m'envoyer à la bataille en son nom... T'en pense quoi ? Je me prends trop le chou ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Entre deux cuillérés, Beyel répond :

"Peut-être a-t-elle vu en toi une part d'elle-même, de ce qu'elle était.

Tu as l'air d'avoir beaucoup réfléchi sur toi-même, mais toujours avec tes propres yeux.

Kaen a reçu la Bénédiction du Multivers. Une femme sur des millions, des milliards d'individus à travers les incarnats. Peut-être que ce qu'elle était, alors, c'était aussi une somme d'accidents qui l'ont conduit irrémédiablement vers son destin.

Si tu penses qu'elle a fait ce qu'elle a fait pour que tu te battes en son nom, peut-être faut-il mener le combat comme elle l'aurait mené..."

Je me frotte le crane comme si ma réflexion était devant un mur sans la moindre prise pour l'escalader. Si j'ai déjà essayé de me mettre à la place de la Déesse, j'avais vraiment du mal à me mettre à la place d'une femme de plusieurs centaines d'années pouvant parler avec le Multivers. Même maintenant que je pouvais voir à travers lui.

"C'est bien ca le problème Beyel. J'ai lu et relu le livre de Kaen, je l'ai en mémoire à chaque instant, mais à chaque fois que Kaen agit dans le Multivers, c'est de manière subtile, ineffable et pleine de sagesse"

J'ai un sourire quelque peu vaincu sur le visage

"Ma subtilité ne fonctionne guère et ma sagesse ... bah ... voilà quoi ... Elle m'a dit de laisser une chance à Centile, de ne plus me laisser guider par la haine mais par l'amour, d'accorder le pardon à ceux qui le mérite. C'est pour cela que je n'ai pas attaqué Jialle et que je me suis contenté de l'esquiver. J'aurais peut être du tenté de raisonner Jialle mais je sentais sa haine et sa violence...

C'est pour maintenir mon serment que j'ai fait taire la colère qui me ronge encore aujourd'hui. C'était la seule manière que je résolvais mes problèmes et mes combats ... c'était peut être pas la meilleur des solutions, mais j'ai jamais su faire que ca. Même si j'ai fois en son jugement, moi j'aurais pas misé sur moi"

Je rigole un peu pour évacuer le stresse et surtout l'ombre de l'échec qui plane déjà sur la conversation. Je décide de laisser ca derrière moi.

"La Déesse aurait trouvé des héros, elle aurait inspiré leur courage et leur esprit, elle aurait eu confiance en leur volonté, leur éloquence et leur force, les aidant, invisible, ... tu penses que j'en serais capable ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Beyel a un demi-sourire, signe qu'il veut aller dans ton sens et continuer à t'encourager, mais, avec autant d'espièglerie qu'il peut en feindre, il répond :

"Certaine pas dans cet état..."

Je regarde mon corps feignant l'incompréhension :

"Quoi mon état ?"

Je me tourne vers Philis

"Vieux, tu m'as déjà vu dans un autre état, toi ?"

Depuis 24h j'ai passé plus de temps avec des os brisés qu'en bonne état physique

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Faisant semblant de chercher dans sa mémoire, Philis hoche la tête lorsqu'il semble avoir trouvé :

"Si, un jour...

C'était un mardi même."

Malderone, l'écouteur d'un casque sur l'oreille, toujours en train d'essayer de capter les conversations radios alentour, vous a entendus de son oreille libre.

"C'est assez riche comme commentaire, venant de la part d'un mec qui a une deuxième raie du cul en travers de la gueule."

La pique fait rire les autres mais Philis est clairement touché. Il se lève, la hargne triste sous la vexation.

"Il veut une tartine le Transhumain ? Peut-être que t'aurais aussi des rayures sur le casque, tête-de-bite-en-fer, si t'étais venu avec nous !

Et pis p'tet aussi que ça aurait évité que Jack y laisse sa peau. Alors ma raie, elle t'emmerde couille molle !"

Le ton monte vite. Malderone se lève aussi et lâche son équipement pour déployer quelques bras articulés.

"Alors maintenant, tu vas me foutre sa mort sur le dos, c'est ça ?! Hey, calme-toi Philis, on en a tous gros de ce qui lui est arrivé...

- 'Pas l'impression qu'on en a bavé pareil pendant que t'étais planqué derrières tes bidules !"

Ils s'empoignent alors que Malderone tente de défendre son honneur. Sextan tente de s'interposer mais ils ne se lâchent pas et tentent de se balancer des crochets qui ratent pour la plupart.

Alors que les crochets partent avec Sextan au milieu qui s'interpose, j'ai le flash de ce mon père et moi, tout deux séparé par mon frère. Comme quoi, on peut s'éloigner autant qu'on le souhaite dans le Multivers, il y aura toujours deux mecs blessés qui veulent soulager leur douleur alors qu'un troisième tentera de les séparer. Mais Sextan semble vaincu à jouer seulement le role d'obstacle entre le chagrin de ces deux hommes. J'hésite, est ce à moi de régler cela ? Aurais je seulement les mots pour tenter de les apaiser ? En tout cas, j'ai une chose pour les séparer. Mon regard fixé sur la bagarre, je sépare les deux hommes par la force de ma télékinésie assez pour que Sextan retrouver de l'espace.

"Philis, t'es sûr que c'est lui qui a eu la meilleur place ?"

Maintenant, ils savait que l'étrange force qui les séparé n'était pas que les muscles du capitaine pirate

"Malderonne est pas le plus combattant de tous, mais c'est grace à lui que nous communiquions. Ca signifie que tout ce qui se passait là bas, lui il a regardé séparé par des kilomètres. Tu aurais aimé voir tes potes disparaitre des écrans et imaginer le pire ? Pourtant il est resté à l'antenne malgré les perturbations qui brouillait tout. Crois moi, je préfère perdre un bras que de devoir rester impuissant devant des informations brouillée avec la possibilité d'entendre leur mort en directe"

Je les relache l'emprise télékinésique légèrement m'assurant que Philis se calmait.

"Et puis de toutes manières, je suis sûr qu'en fait Malderonne est jaloux de ta balafre. Tu vas pouvoir craner devant les sainte nitouche sanctificate avec ca"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Philis entend ce que tu dis et intègres aussitôt malgré la mine mauvaise qu'il continue d'afficher. D'un geste sec, il dit à Malderone de dégager de sa vue et retourne sur sa souche pour finir son ragoût. Malderone est plus reconnaissant de ton intervention et ne veut pas en rester là avec le gros pirate mais pour l'instant, il devra laisser couler.

Alors que la tension retombe, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] dans le feu que l'on vient d'allumer devant toi. Un portail montrant le visage de Galu saccagé par les larmes, avec derrière lui, Horini, Staft, Gabriel et les alphas.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Sous ta charge, la porte blindée s'arrache d'un seul tenant pour dévoiler ses entrailles électroniques qui subissent les dégâts du passage de l'acier déchiré. La pièce n'est pas grande mais remplie ras-la-gueule de tubes, de fils, de boitiers sybillins, tous des chefs-d'oeuvre d'orfèvrerie informatique. Toute cette débauche de sophistication technique te passe largement au-dessus de la tête car Galu n'a pas fait dans le détail quand à ta mission. Il faut réduire cette salle en miette sans chercher à faire dans la précision. Peut-être qu'il suffirait de couper quelques fils cachés mais autant ne pas prendre de risque étant les délais courts que tu affrontes.

Quelques secondes pour tout mettre à bas. Tu es bien parti avec cette entrée fracassante. Il s'agirait de ne pas molir !

*1 ... 2 ...*

Pas le temps de se ramolir. Y a une chiée de bordel électrique ici et il faut s'assurer que rien ne s'échappe d'ici. Je regarde les différentes bornes électronique alors que mes mains semble s'agripper à quelque chose d'invisible.

"TROUVEZ LES ALIMS !" criai je

*3 ... 4 ...*

Mes bras semble tirer une chose alors que les bornes sont déplacer toutes au milieu de la pièce. D'abord parce qu'en déplacant tout ca, ca donnera une une idée des branchements. Ensuite parce qu'il y a une chance que la plupart des cables se débranche d'eux même. Et enfin ,au cas où on passerait au dela de la barre des 10 secondes, pour avoir de quoi pulvériser tout le matos en une fois si on arrive pas à tout débrancher à temps.

*6 seconds left*

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Ta traction fait trembler toute la cage tubulaire dans laquelle tu te trouves. Tu parviens néanmoins à arracher la plupart des câbles dans un concert d'arcs électriques menaçants qui s'arrêtent bien heureusement avant de te toucher, en même temps que tous les vrombissements mécaniques auxquels ton oreille s'était habituée.

Le noir.

Sans lumière artificielle, il fait extrêmement sombre dans le vaisseau. Les générateurs auxiliaires alimentent quelques diodes qui plongent désormais le lieu dans une pénombre douce. Si tu n'as pas fait le boulot, dur de trouver le moindre de signe qui le prouve.

Il n'y a plus qu'à espérer que Staft et Telagan ait réussi.

Le silence. L'inconnue. Galu n'a pas dit ce qu'il se passerait pour toi en cas d'échec ou de succès. En tout cas, pour l'instant, tu peux souffler. Dirait-on...

Alors que la lumière s'éteint, il me vient une pensée d'espoir... Non pas celle que nous avons réussi ou échoué. Plutot celle qui me conforte que si ma carrière de prêtre terroriste excommunié échoue je pourrais toujours devenir déménageur. Sentant toujours la magie des plumes autour de ma main, je décide de faire un peu de lumière de manière artisanale. L'une des plumes déclenche son bouclier pour s'appuyer sur le plafond. Une lueur dorée se produit au contact, comme la flamme d'une lanterne faisant apparaitre tout le monde.

Regardant mes compagnons, légèrement inutile dans la violence et la précipitation de l'assaut, je leur fais signe d'entrer dans la pièce avant de la "verrouiller" l'endroit avec l'équipement électronique encore sous ma télékinésie. Si l'endroit est sombre et silencieux, je n'ai pas envie de risquer qu'on nous prenne par surprise. Alors que la lueur éclaire Beyel, El'Ca et Sextan, m'appuie sur une tour informatique baisse la tête pour que la pression redescende un peu en moi avant de leur dire.

"Je ... je suis désolé de vous avoir entrainé là dedans ..."

Je vivais mal ce qui venait de ce passer. Pas tant les obstacles qui nous avaient ennuyé sur le chemin. Pas non plus pour l'improvisation mais surtout à cause du défi qu'était la collaboration houleuse entre les "Gardiens" Centiliens. Quel piètre exemple nous avons donné alors que nous souhaitons affronter l'incarnation du mal ...

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Beyel pose son regard sur toi avec l'intensité du médecin qui voit l'état d'un patient se détériorer.

"Qu'est-ce que tu veux dire ?"

Il semble surpris et plutôt étonné de ta réaction. Sextan s'assoit à côté de toi et ta tape gentiment l'épaule.

"T'inquiètes pas La Flèche. On comprend ce que t'essaies de faire. J'aurais juste voulu le comprendre plus tôt... on aurait fait autrement."

Beyel a toujours l'air de chercher une réponse à sa question bien que son regard aille régulièrement vers la zone d'accès à la passerelle.

Est ce la différence entre les Centiliens et les Linoriens ou simplement une simple différence de point de vue entre un guérisseur et un Capitaine ? J'espère que c'est la seconde réponse qui explique le fait que Beyel n'ait pas remarqué le bordel d'indécision. Je regarde Sextan avant de lui dire.

"Ca aurait plus simple si j'avais expliqué aussi ... ou si j'avais eu le temps d'expliquer ... Bordel ..."

Je regarde Beyel qui semble toujours perdu alors que j'éclaire sa lanterne.

"Ce que ca veut dire c'est que je vous avais entrainé dans une mission humanitaire et j'ai des non-Centiliens qui se retrouvent au milieu d'une intrigue qui les dépasse ... non attends, une intrigue qui nous dépasse tous en fait. Honnêtement Beyel, tu sais pourquoi on combat, toi ?"

Malgré l'apparence, c'est même pas un défi ... je sais même pas si l'un d'entre eux sait pourquoi on doit combattre Jialle ou même pourquoi on doit arrêter une exécution d'inconnu. J'ai besoin de savoir où ils en sont. On les a trop longtemps considéré comme des suivants. Si je sais une chose, c'est que les Linoriens ne sont pas des suiveurs, pas ceux là. Les Niroyens ont appris à se débrouiller seuls. Et mon compatriote Centiliens ici présent est un "hérétique" pour l'autorité religieuse. Ce ne sont pas des moutons, ils sont comme moi, des électrons libres.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Beyel, en appui à deux mains sur son sceptre, penche la tête de côté l'air de dire que ce n'est pas si compliqué pour lui.

"Aux dernières nouvelles, Jialle était en pleine usurpation de l'identité de la Déesse... il me semble c'est une chose qui vaut la peine qu'on se batte pour l'arrêter."

Le faux prêtre a un sourire bienveillant qui essaie de poser un peu les choses.

"Très honnêtement, tu pensais vraiment faire de l'humanitaire ?"

Il modère son amusement pour ne pas être vexant mais il ne peut s'empêcher de vouloir partager son expérience.

"Pour avoir tenté d'aider les Niroyiens pendant pas mal de temps, ce n'est pas ça l'humanitaire Alexei... Ce n'est pas en embrigadant des pirates que l'on aide le monde. C'est avec des médecins, des intendants, des infirmiers, des psychologues, des logisticiens, des transporteurs, des accords commerciaux,... bref, avec beaucoup de choses cruellement matérielles et ennuyeuses que l'on sauve des gens.

Le chemin que nous avons pris n'a jamais vraiment été celui du bien. Nous sommes allés au coeur d'une zone de guerre. Et nous y avons trouvé la guerre. Quelle surprise y a-t-il à cela ?"

Il regarde davantage les Niroyiens, puis le bout de ses pieds. Son calme dans cette tempête est surprenant mais pas si dénué de sens en fin de compte.

"S'il y a bien une chose que j'ai appris sur Niroy, c'est que changer le monde ne se fait pas sans composer avec lui et avec ses aspects les plus rebuttants. Ses lois, ses politiques, son économie, ses intrigues,...

Comme toi, j'ai décidé à un moment de ma vie de leur tourner le dos et d'en faire fi. Mais, alors, tout ce que je pouvais faire, c'était agir à mon échelle, en soignant des hommes et des femmes que tout le monde avait laissé sur le bord de la route. Je n'ai pas sauvé le monde. Je n'ai même pas amené un changement suffisamment significatif pour être reconnu. Mais, par Kaen, quelle honte eut été la mienne si je n'avais pas essayé chaque jour."

Sextan fronce les sourcils et tente de recoller les morceaux.

"C'est quoi tout ce charabia ? On te parle des raisons de se battre...

- Je sais, Sextan, je sais. Ce que j'essaie juste de dire, c'est qu'il ne faut confondre les raisons de se battre et contrôler la guerre.

Qu'importe que Galu tente de destituer Jialle. Qu'importe si Kaen a vraiment été mise à bas ou non, bien que je ne le crois toujours pas. La guerre est un fait qui s'impose à nous et qui échappe à tous. Même à ceux qui prétendent la diriger.

Tout ce qu'il nous reste à nous demander, c'est : est-ce que nous savons qui est celui que nous appelons notre ennemi ? Alors je te pose la question Alexeï : contre qui te bats-tu ?"

La réaction de Beyel est logique, mais, mine de rien je ne suis pas tout à fait d'accord avec lui sur tout les points qu'il aborde. Mais une question est à répondre. Contre qui je me bats ?

"Je combats contre tout ceux que le destin décident de me mettre sur la route, Beyel..."

Laissant un léger blanc, je ferme les yeux pour pouvoir observer si des psychés se rapprochent de nous. Les secondes passent et quelqu'un va surement se rendre compte que la panne vient ici mais je ne m'arrête pas pour autant de répondre à l'ex-Evangeliste.

"... Aujourd'hui, c'est Jialle que j'affronte... enfin que je souhaiterai affronter. Je peux pas dire qu'elle est vraiment mon ennemi. Pas plus que les personnes de cette base. Je combats des crétins, des mégalos, des ignorants, des incroyants, des passants, des innocents transformés en bêtes, des bêtes sous la formes d'innocents et aussi des bons soldats.

La raison pour laquelle je veux que Jialle tombe de son piédestal, c'est parce que j'ai peur de ce que devenir le Multivers. Mais, à bien y réfléchir. Galu lui veut maintenir le même régime qu'avant. Le régime qui m'a envoyé en taule. Le même qui t'aurais condamné et valu un voyage tout frais payé dans un camps. Le même qui a offert la purification au napalm au peuple d'El'Ca. Le même qui pompera les ressources de Linor s'il fout les mains dessus..."

Ma voix n'a pas de colère ou de remontrance. Juste une sorte de prise de conscience maintenant que les secondes ne sont pas comptés. Ma vision psychique s'étend. Mes yeux semble légèrement vide par le manque d'attention mais ma voix reste normale.

"Je veux combattre l'ombre en chaque Centiliens ... en commencant par moi. Et j'avoue qu'aujourd'hui la bataille a été rude"

J'affiche un petit sourire à peine éclairé par la lueur des boucliers.

"Mais j'ai encore espoir que la bataille n'est pas vaine. Si un Centiliens Démoniaque peut combattre dans une rhétorique avec Galu pour un monde meilleur, c'est qu'il y a de l'espoir... Et toi Sextan ? Pourquoi tu combats ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Ton discours inquiète Beyel bien que le Linoriens semblent partagées ton opinion. Sans doute du fait qu'ils sont une partie de toi-même, ce qui à de quoi questionner la légitimité et la valeur de sa position :

"Ben, pareil La Flèche. J'ai combattu ceux qui ont essayé de prendre ma liberté et j'ai essayé de défendre ceux qui pouvaient se battre seuls..."

Quelque part, tu te parles un peu toi-même. Peut-on vraiment appeler ça un débat ? Beyel semble saisir cette idée et hoche la tête en signe de dénégation tout en regardant ses pieds. Après un soupir, il relève la tête avec lassitude :

"Je vais essayer de reformuler ma question.

Si tu combats tout ce qui se met sur ton chemin - un chemin que tu as choisi, hein, c'est pas comme si tu ignorais tout ce qui était sur cette foutue route avant de l'arpenter - en quoi vaux-tu mieux que le Gouvernement Centilien ? Ou que Jialle ?"

Tu n'as malheureusement pas l'occasion de t'attarder sur cette réflexion qu'une sirène retentit dans le couloir au bout de la passerelle et qu'une voix robotisée vous annonce qu'il faut évacuer la base de toute urgence. Car celle-ci sera réduite en cendres d'ici quelques minutes.

La discussion allait sur une direction philosophique de notre combat, j'entends la voix robotique signalant l'auto-destruction. La mission est elle un échec ? Je prie pour que ca ne soit pas le cas mais malheureusement il faut penser à l'évacuation de notre coté aussi. Quelques minutes devant nous, c'est assez large tout de même mais autant être prêt.

"Chier ... Tout le monde sort son amplificateur psychique"

Je sors le miens pour donner l'exemple et surtout pour montrer à ceux qui ne sont pas familier à ce genre de matériel de ne pas être surpris. C'est bête mais en plus je m'assure que chacun d'entre eux l'a bien qu'on se retrouve pas à devoir évacuer tout le monde en une seule traite.

"Vous vous rappelez ? Pour rentrer, il faut briser l'un des coins"

Attendant que tout le monde sorte son amplificateur, je vois le visage de Mathilde. Pourquoi l'alarme s'est elle déclenché ? Ont ils étaient neutralisé ? Ont ils eut un problème ?

*Bon sang, Alexeï, c'est pas ton problème. C'est pas ton équipe*

Je regarde le sol totalement plat, si ce n'est les cables qui trainent partout ... Quelques minutes ... ca me laisse le temps d'aller les aider.

*Alexeï c'est pas ton job !!*

Mon coeur me dit de vérifier alors que ma raison m'ordonne de ne pas aller les déranger ... Je décide de trouver un compromis. J'impose ma main sur l'une des plaques alors que des runes Kaeniennes. Je tente de tracer un portail de Communication avec Maëlle pour savoir ce qui se passe

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sur la salle de contrôle, ou plutôt ce qu'il en reste, et le visage d'une Maëlle passablement horrifiée.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

[Destin up - choix majeur]

Mathilde a continué de courir pendant ton discours. Mais elle t'entendait, incapable d'échapper au portail qui la suivait. Tu as vu ses larmes glisser, emportées par le vent de sa course frénétique. Elle a à peine osé te regarder. Ce n'est que lorsque tu as commencé à fermer le portail qu'elle a freiné sa course.

Maëlle va mieux. Un peu plus en sécurité grâce au soutien de Sextan. C'est Beyel qui t'aide à te relever.

"Elle comprendra Alexeï, j'en suis sûr. Avec le temps, elle comprendra."

"Non..." dis je alors que je me sens porté.

La tête toujours penchée, je sens le bras de Beyel en train de me relever mais mon âme reste là, prostrée. Beyel semble bien celui qui a le plus d'espoir en chacun de nous. Un vrai Centilien altruiste ... un sur des centaines ... Beyel serait bien le plus digne d'entre nous tous d'être un Gardien.

"Mathilde a déjà compris. Contrairement à vous ..."

Je lève la tête pour regarder les personnes qui me suivent.

"Votre présence, ici, n'est pas uniquement due à vos compétences... Tout n'était qu'un test... pour tous autant que nous sommes"

Je m'adosse au super ordinateur qui nous sert de barricade, comme pour essayer de faire revenir de l'air dans mes poumons. Je sens ma poitrine toujours serrée. Ce n'est pas physique, c'est mon âme qui est toujours là, accablée par le chagrin et prostrée sur le sol.

"Vous avez vu les "Gardiens" que nous étions ? Vous avez vu la vérité sur les Centiliens ? On est pas foutu de se décider sur des broutilles. On ne peut pas travailler en équipe, on est pas taillé pour. Et au premier écart, nous déchainons ce qu'il y a de plus sombre en nous. On se méprise, on s'écharpe. Nous avons échoué le test que nous a posé Galu. Mais ce ne sont pas les seuls ici. Vous aussi avez échoué ce test, en restant inactif, en ne faisant que suivre ..."

*Ô esprit, relève toi ... le combat n'est pas terminé*

Je lève les mains alors que ma critique fut lancé à ce groupe qui me suivent envers et contre tout alors que je fixe Sextan et Maëlle. Cette dernière a vu l'horreur de près. Elle que j'avais jugé digne de pouvoir calmer les tensions de Staft ou de son commando avait été débordé

"Malgré tout ce que vous pouvez croire de nous, vous vous êtes laissé submergé par une guerre qui n'est pas votre. Parce que vous êtes mes amis, vous m'avez suivi. Mais dans la Croisade qui s'approche, il n'est plus temps de rester spectateur. Nous allons tous risquer notre vie et la mettre dans la main de ceux qui nous épauleront. Il n'est plus question d(être intimidé ou simplement largué par ce qui se passe. Ca c'est aussi le cas de chacune des personnes présentes lors de cette opération"

Je regarde El'Ca cette fois. De tous, il est celui qui est le plus inadapté à ce qui se passe. Technologie, guerre, divinité, connaissance, magie ... C'en est peut être trop pour lui, mais tout homme est amené à s'adapter tout comme son peuple s'est adapté à la jungle. Mon corps est en train de sentir l'air revenir à force de m'approcher d'un autre instant critique. Pas question de leur cacher ce qui allait se passer. Ce n'est pas ainsi qu'on gagnera.

"Vous n'êtes pas des outils. Le Gouvernement de Centile, le pense. Galu le pense surement. Et nombre de Centiliens le pense aussi. Mais pas moi. Vous avez tous une force. Pas celle de Telagan ou encore la mienne, mais une force bien plus puissante. Vous avez vécu autant d'expérience que nous. Autant de drame, autant d'épreuve et autant de victoire. On est pas plus sage que vous. L'heure est venu pour vous aussi de choisir. Soyez nos égaux... Soyez mes égaux.. Soyez mes amis... et si vous choisissez de partir, je ne vous en voudrais pas"