Tome 3 : Ange et Gardien; Episode 7 : J'étais Telagan Rebryn (Telagan)

Alors que je devrais courir dans leur direction lorsqu'ils apparaissent dans un lotus d'eau, je reste un moment pétrifié, analysant instantanément leur ressenti. Je ne suis pas vraiment étonné par les réactions de chacun d'eux. Mes jambes ont du mal à me porter lorsque je fais quelques pas fragiles et lourds en direction de Bailli et Thalia. A lui seul mon visage laisse transparaître mon soulagement de les retrouver par un léger sourire, et une profonde tristesse dans mes yeux, qui ne tardent pas à s'embuer en arrivant à leur niveau.

Mes bras enlacent ma fille et ma femme avec une fébrilité inhabituelle en les appuyant contre mon torse, me faisant vaciller légèrement une fraction de seconde. Leur positionnement me permet de croiser le regard de Lothar. Je respecte ce qu'il ressent et ne le brusque pas. Ma voix est tremblante pour mes premiers mots :

"Je...Je suis terriblement désolé...J'ai été si égoïste...J'ai tant voulu vous protéger sans savoir m'y prendre..."

Mes émotions sont tellement profondes que je ne sais pas vraiment comment les exprimer. Il me faut prendre une inspiration pour retenir mes larmes de couler alors que je soutiens avec respect le regard de mon fils.

"J'ai cru vous perdre...Merci d'être là malgré tout ce que je vous fais subir..."

J'ouvre la bouche une dernière fois mais aucun son ne semble vouloir en sortir, alors je baisse finalement les yeux comme si j'attendais une terrible sentence encore pire que celle de Kaen.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Lothar agite un peu ses ailes pour les dégourdir. Il s'approche du bord de la plateforme de transport et lutte pour réprimer son flot d'émotions afin d'arriver à ce qui le tracasse le plus :

"Père... quelle est la nature de l'accord que vous avez passé avec le Disciple Galu ?"

Tu as échangé ta vie et ta nature angélique pour réparer le tord que tu as causé à ton peuple en trahissant Kaen. Mais ton fils, lui, y voit peut-être un acte de soumission, ou autre chose.

Je considère sa question avant de lui répondre en écartant une probable mauvaise interprétation :

"J'ai causé de nombreux torts en remettant en cause la bonté de Kaen, je vous ai mis en danger permanent par mes actes irréfléchis, et j'ai lourdement écorné ton autorité de Prince de Dépérion. Je ne me suis nullement soumis au Sage en renonçant au sang de ma lignée. Je lui ai simplement promis de faire chuter Jialle pour réparer ma trahison après l'avoir payé de ma vie face au Preux. J'avais décidé de renoncer à mon sang angélique avant mon affrontement contre Marmin, j'ai utilisé le défi de Galu de m'en défaire pour le faire plus tôt que prévu, mais je l'aurais fait après la guerre. Car j'ai décidé de prendre définitivement ma retraite à la fois pour te transmettre mon titre de Prince, et pour m'occuper de ma famille."

Je lui laisse le temps d'assimiler le fond de ma pensée avant de poursuivre :

"J'ai beau être considéré comme corructible mon Fils, personne ni même la Déesse ne peut décider de mon Destin, je l'ai toujours suivi parce que je l'avais décidé, bien que mes choix puissent paraître discutables. Je les assume avec leurs conséquences sans que l'on puisse me dicter ce que je dois faire ou non."

Je termine ensuite avec un léger sourire tout en suivant le fil de ses pensées :

"Les Rebryn ont toujours été maîtres de leur destin même s'ils doivent composer avec leurs devoirs. Et j'attends de vous que vous poursuiviez la ligne de votre destinée mes enfants."

Par cette dernière réplique je tente de lui faire comprendre qu'il est libre de prendre son destin en mains sans avoir à suivre le mien, tout en prenant en compte son devoir de Prince de Dépérion. Cette Guerre n'est ni la sienne, ni celle de Thalia. Leur propre destin est ailleurs.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Lothar reste droit quand il t'écoute, comme lorsqu'il était plus jeune et recevait une leçon de vie de son paternel et roi. Il se rapproche avec quelques hochements de tête d'approbation.

"Je comprends."

Vous vous saluez en vous attrapant l'avant-bras, à l'instar des membres royaux et des gradés militaires.

Sa tension se mue en quelque chose de différent. Il a lâché l'idée de t'accompagner, non pas pour se résigner à monter sur le trône, mais parce qu'il sait que c'est le chemin qu'il doit arpenter. Sa hauteur de vue semble contagieuse, car Thalia ne sanglotte pas non plus. Elle a murit pendant cette guerre, c'est certain et l'heure est venue pour elle d'affronter le peuple de Dépérion sans se cacher derrière les plumes de sa mère.

La poitrine gonflée par une tristesse calme, ils demandent à Iyo de les conduire vers la machine qui leur permettra de faire le saut de puce jusqu'à leur incarnat natal. Jag, toujours au cou de Thalia, se laisse allé à une dernière carresse avant de se ranger sur l'épaule de ta fille. Lothar paraphrase les mots que l'on déclame aux Dépériens Royaux lorsqu'ils s'apprêtent à quitter le monde, comme cela avait été fait aux obsèques d'Irial.

"Nous retournerons à la lumière originel, enfants de Dépérion et puissent nos âmes trouver le repos sous les brumes de la terre natale."

Si les voir repartir à peine retrouvés est difficile à encaisser, je suis moi aussi regonflé de fierté lorsque je les vois tous les deux fin prêt à voler de leurs propres ailes vers leur destin. Mon poing droit est refermé sur mon cœur pendant la réplique réservée aux membres royaux en partance pour la lumière originelle, celle que j'ai pu rejoindre deux fois et que je ne retrouverai plus...

Je reste bien droit en les fixant avec un regard rempli de fierté envers chacun d'entre-eux, le poing toujours fermé sur le coeur, un léger sourire aux lèvres, je ne prononce pas d'autres mots à la suite de la réplique solennelle de Lothar qui démontre sa volonté à prendre son destin en main ainsi que celui de sa soeur. La moindre phrase superflue de ma part pourrait briser leur mental regonflé. Seul mon regard parle de lui-même "Prenez soin de vous, je vous rejoindrai bientôt."

Ma tête se tourne ensuite vers Bailli, sans un mot. Je comprends rapidement qu'elle a décidé de rester avec moi jusqu'au bout et que je ne pourrais rien faire contre sa volonté. Je consens silencieusement à sa décision.

Après plusieurs minutes à se jauger mutuellement, je hoche finalement la tête à l'attention d'Iyo afin de lui donner mon aval pour renvoyer mes enfants sur notre Dépérion.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

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Galu t'a déposé, avec Horini, sur un incarnat très particulier. La Salle Des Mille Mondes possèdent plusieurs portails permanents qui changent de coordonnées quasiement à chaque seconde. C'est ce qui permet de montrer à ses visiteurs différents incarnats en un rien de temps et ce qui lui vaut aussi son nom. Sauf que cette salle, c'est Galu qui l'a construite, et la fréquence des changements ainsi que leur nature correspond à un algorythme connu seulement du Sage.

Ainsi, le vieux Disciple est tout à fait en mesure de prédire à quel instant et où un portail dimensionnel va s'ouvrir pour une simple seconde. Tu comprends maintenant tout l'intérêt de la salle d'entraînement pour toi et les Linoriens. Tout le monde ne pouvait pas s'infiltrer en même temps. Ce qui veut dire que tout le monde ne pouvait pas avoir le même point de départ. C'est pourquoi chacun d'entre vous a été déposé sur un incarnat différent, avec un compteur à rebours vous indiquant le moment où le portail va s'ouvrir.

Horini est avec toi. Elle cachera vos psychés à la perception de Jialle pendant toute l'opération. Bailli restera sur le vaisseau et attendra de te rejoindre une fois les prisonniers libérés.

Avec la Pieuse, vous vous tenez tous deux sur le sommet d'un falaise qui fait monter le son lent du ressac d'une mer d'argent. Le soleil passe incroyablement vite au-dessus de votre tête. Une journée ne doit pas durer plus de deux heures ici. Les ombres changent constamment, ainsi que la température, mais tu parviens néanmoins à rester concentré.

La hallebarde que Galu avait préparé te semble bien lourde maintenant. Même trop pour être manipulée correctement. Sans doute faudra-t-il songer à la laisser derrière toi. Après tout, n'es-tu pas tout aussi létal à mains nues ?

Le chronomètre annonce trente secondes avant l'ouverture du portail. Il sera juste devant toi pendant quelques instants. Soit trop peu de temps pour hésiter. Horini a toujours ce masque de compassion posé sur le visage. Tu la sens apaisée ou non, elle dégage une aura de calme qui te donne l'impression d'être absolument maître de la situation.

Ses yeux se tournent vers toi, comme pour vérifier ton état avant la bataille et délivrer ce message dans ton esprit :

*Ne perds pas de vue qui tu es dans la bataille Telagan...
Rappelle-toi... tu es un ange.*

Le portail commence à frémir devant vous.

Spoiler:

Aucune hésitation ne pourra être tolérée à défaut de quoi toutes les opérations seront avortées et nos chances de victoire réduites à néant en un battement de cils. Aussi lorsque la Pieuse pose son regard sur mon visage, elle ne peut y lire que ma détermination à en finir avec cette guerre par la chute de Jialle.

Je laisse tomber la hallebarde au sol qui me gênera plus qu'autre chose dans mes mouvements, ne gardant que mes mains nues et un simple long manteau sombre à capuche, pour tout équipement afin de mener à bien la mission de libération des otages. Le teint sombre du manteau camoufle en grande partie mon physique imposant qui n'est pas forcément un avantage pour des infiltrations.

Malgré la mise en situation réelle, chaque membre de mon équipe connait parfaitement la configuration de la salle, aussi j'en connais les moindre recoins les plus sombres pour me faufiler sans avoir à être confronté au moindre soldat. Leur surnombre qui devrait être un désavantage pour mon équipe, tourne à notre avantage à la suite de notre entrainement qui nous permettra d'agir dans les angles morts des uns et des autres au millimètre et à la seconde près.

Tandis que le portail commence à grésiller, je m'approche du mur sur lequel il va apparaître et réponds à Horini tout en l'empruntant :

"Un ange venu mettre fin à l'injustice des innocents."

Je me fais aspirer et éclater en milliers de particules d'eau avant d'être reconstitué sur Centile dans l'ombre de la pièce adjacente à la salle principale remplie de soldats. Je suis synchrone avec le dernier des Linoriens qui termine de se mettre en place et que je repère dans la masse grâce à mon expérience du terrain.

Si mes coéquipiers ne peuvent ni me voir, ni sentir ma présence, ils savent que je suis dans la pièce adjacente à la leur. Aussi habile qu'un chat et aussi silencieux que la nuit, je m'infiltre à mon tour dans la salle principale, donnant l'impression de maîtriser le pouvoir des ombres comme Sy'pion, alors que je connais simplement par cœur à la milliseconde près les interstices dans lesquels je peux me déplacer dans les angles morts des soldats.

Imperceptiblement j'approche patiemment de l'entrée de la pièce où sont attachés les prisonniers. Ne pas utiliser les téléports me prends plus de temps pour traverser la salle principale, mais la présence d'Horini dans mon esprit me permet de masquer ma présence tant que j'agis dans les angles morts des soldats, et donc économise également des munitions pour mes camarades qui bénéficient eux-même du pouvoir divin de la Pieuse.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu arrives dans la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], à guère plus d'une centaine de mètres de Jialle, caché derrière la barrière luminescente d'enchantement que tu avais vu de l'intérieur lorsque Prius t'avait capturé.

Immédiatement, tu te caches derrière un pilier de la salle, Horini caché dans les replis de ton esprit pour te dissimuler à sa vue. Un mercenaire s'approche de toi, attiré par le bruit que ton entrée vient de créer. Tu as l'impression de l'attraper avec une lenteur scandaleuse mais cela reste suffisamment rapide pour qu'il ne puisse émettre le moindre son. Ton bras autour de sa bouche, tu colles son dos contre ton torse et frappe plusieurs points de shiatsu aussitôt pour le plonger dans un profond sommeil, paralysé.

Tu lui retires rapidement son attirail pour le lancer à Sextan qui vient juste d'arrivée par un autre portail, et qui se cache derrière un pilier à son tour, non loin du tien. Il faut prendre son temps et changer de position constamment autour du pilier pour rester dans l'angle mort des mercenaires. Sextan avise l'un des soudards de Qeglin qui est à peu près de ta corpulence. Il te fait un signe pour t'indiquer qu'il va passer à l'action.

Il attrappe par le col un soldat passant près de lui pour l'assommer d'une mandale. Puis il sort de derrière le pilier pour continuer le tour de ronde à la place du malheureux soldat/ Malderone apparaît à son tour au niveau du pilier que vient de quitter Sextan pour s'occuper du soldat à terre et le dépouiller.

Sextan fait tout un tour de la salle au pas militaire pour se mettre de l'autre côté de ton pilier et d'appeler le mercenaire de ton gabarit. Il lui fait signe de venir jusqu'à lui. Ce sera alors à toi l'assommer, prendre ses affaires et continuer votre plan comme vous l'avez si bien répété.

Le moindre des mouvements de l'équipe est réglé comme sur du papier à musique, aussi, dès que le colosse se fait interpeller par Sextan, je suis resté en mouvement continuel autour des piliers afin de rester dans les angles morts des soldats tout en évoluant en direction de ma future victime.

A la seconde même où le colosse arrive à la hauteur de Sextan et risque de le démasquer et donc de donner l'alerte de notre intrusion, mon bras de titan terriblement lent à mon goût, mais bien plus rapide que le commun des mortel se referme sur la bouche du militaire qui se fait attirer contre ma poitrine en même temps que ma main libre presse les points de shiatsu paralysant en quelques secondes ses muscles maxillaires l’empêchant d'ouvrir la bouche et d'émettre le moindre son ainsi que le faire sombrer dans un profond sommeil.

Il ne me reste plus qu'à le désaper et raidir son corps en le paralysant afin de le camoufler debout derrière un pilier, évitant ainsi que son corps allongé n'attire l'attention en notre présence.

Je prends immédiatement sa place dans la salle en me mêlant aux autres militaires. Je calque ma ronde au millimètre sur celle qu'il devait effectuer, si ce n'est que je profite d'être proche de certains de mes nouveaux camarades pour les mettre hors jeu tantôt en leur collant une mandale, tantôt en laissant échapper quelques manchettes de karaté foudroyantes, en me débarrassant des corps selon une organisation précise, envoyant les vêtements aux Linoriens les uns après les autres.

Au bout de longues minutes fastidieuses d'infiltration, nous sommes une quinzaine d'intrus à faire notre ronde au même titre que les hommes de Qeglin. Je profite que nous sommes bien incorporés à leurs rangs pour désorganiser les formations. Le peu de luminosité de la pièce me permet d'escalader les piliers de la pièce rapidement pour faire vaciller les torches enflammées et de former des ombres de créatures peu rassurantes contre les murs de manière à créer l'illusion que des serpents démoniaques glissent le long des murs et qu'un aigle gigantesque menace de fondre sur les militaires. Chaque soldat connaît les puissants pouvoirs de Meshia et la fidélité d'un aigle envers son maître, surtout lorsque ce dernier est en danger.

Tous les soldats ne seront pas réceptifs à mes illusions improvisées sans utiliser de magie à cause du risque de détection par Jialle, mais la fatigue accumulée par un certain nombre d'entre eux suffira à amplifier le phénomène et permettre à Sextan de coordonner ses hommes afin de créer la panique en faisant succomber les soldats les plus proches des ombres chinoises qui foncent sur eux. Qui sait de quoi est capable la maîtresse des Enfers y compris en étant inconsciente ?

Les ombres se multiplient et fusent de plus en plus rapidement en même temps que mes déplacements, sur les soldats qui tombent comme des mouches sous les coups de mon équipe alors que les ombres semblent traverser leurs corps. Si tous les soldats n'ont pas été perturbés par l'apparition des ombres serpentaires, ils seront bien plus nombreux à avoir pris la menace plus au sérieux en voyant leurs camarades mourir sous leurs yeux en étant traversés par les ombres.

J'en profite pour me rapprocher de la sortie tout en réduisant le nombre de soldats en profitant de la panique que j'ai insufflé dans les esprits. Je fais mine d'être aux aguets en m'assurant en réalité que les Linoriens ne se fassent pas repérer et puissent poursuivre leur avancée vers moi.

Certains soldats continuent à succomber sous la présence invisible alors même que les serpents ont disparu, les ténèbres sont sournoises et ne frappent pas toujours de manière visible.

Je bénis Horini pour son travail psychique sur toute l'équipe ce qui nous permet de commettre nos petits meurtres et autres crises de folies créant des "malaises" dans les rangs des soldats tout simplement mis KO par nos soins.

Tout s'arrête d'un seul coup, les soldats en panique reprennent leurs esprits petit à petit alors que je suis tout proche de changer de pièce pour rejoindre les prisonniers. Les hommes de Sextan quant à eux, font partie de ceux qui ont rapidement "repris" leur calme pour reprendre leur poste non loin de la porte également pour me permettre de sortir ensuite.

[Je brûle 4 points de Destin pour la mise en œuvre de toute la stratégie de diversion]

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Horini t'assiste dans tes leurres pour rendre tes ombres plus réelles que nature et instiller la peur chez tes adversaires.

Ta progression se passe parfaitement. Les Linoriens sont infiltrés parmi les soldats et se font passer pour victime tandis que tu arpentes le couloir qui amène dehors, jusqu'à l'estrade autour de laquelle une foule s'est amassée pour huer et caillasser les Gardiens. Tu peux encore sentir la zone anti-magie qui les entours et les empêche de faire appel à leurs dons.

La scène est haute comme un homme et solidement gardé. Néanmoins, tu sais qu'il y a un moment pour les libérer, mais tout est une question de tempo et de travail d'équipe. Tu n'es pas seul et bienheureusement, ce n'est pas à toi de te taper seul tout le boulot.

Tu n'es qu'à quelques mètres de tes amis et ta tenue te camoufle encore aux suspicions alentour. Il est facile pour toi de monter sur la scène pour te retrouver à quelques coudées des prisonniers dont le visage n'est que plaies et contusions. C'est alors que tu entends un des mercenaires de Qeglin, plus petit d'une tête mais avec un cou de boeuf à s'en faire péter les artères, qui crie à la foule une hallebarde à la main.

"LA DÉESSE A PARLÉ ! L'HEURE EST VENUE !!

QUE LES TETES DES TRAITRES ROULENT AU SOL !

CENTILE ! RECLAME TA VENGEANCE !!"

Il lève sa lourde arme d'hast, réplique exacte de celle que Galu t'avait offerte. Tu comprends désormais pourquoi il t'avait entraîné avec : pour que tu puisses en mesurer le poids et anticiper la faiblesse de ton ennemi. Basdé et Meshia ont du mal à lever la tête en espérant un improbable sauveteur venu du ciel. La mort serait presque une délivrance pour eux au jugé de leurs corps endoloris... Mais tu n'as pas accompli tout ce chemin pour les voir mourir.

Spoiler:

Je ne peux rêver mieux comme zone de combat où aucune magie ne peut être utilisée pour me stopper. Contrairement aux apparences nous sommes maîtres du terrain. Le plus grand danger pour moi, ce sont les soldats sur l'esplanade qui pourraient me trouer la peau et exécuter les prisonniers. Fort heureusement mon équipe est infiltrée autour de la scène pour mettre en pratique le plan.

Je peux me concentrer sur le bourreau en me fiant aveuglément à mes frères d'armes pour ma protection extérieure. Sur scène je suis stoïque comme tout militaire venu en renfort pour assurer la bonne exécution de la Volonté de Kaen. Mon regard en revanche calcule la distance que j'ai à parcourir et le bon moment pour agir lorsque le mercenaire de Qeglin lève sa hallebarde que je connais par cœur, pour exécuter la sentence que le public attend depuis longtemps.

Le fil de la lame scintille tandis que l'arme prend de l'élan pour tomber comme un couperet d'un geste net et professionnel en direction des têtes des Gardiens prisonniers. Les Centiliens s'apprêtent à applaudir leur mort par décapitation, tandis que les Linoriens retiennent leur souffle.

Je n'ai pas le droit à l'erreur. Je ne suis pas venu sur scène pour les voir mourir sous mes yeux.

Mon regard glisse le long de l'arme qui tombe sèchement sous l'impulsion du bourreau, jusqu'aux bras de ce dernier qui atteignent le stade critique de l'impossible retour en arrière tant l'arme demande de force pour la manipuler.

C'est maintenant que tout se joue. Malgré ma vitesse réduite, je disparais un instant de la vue de la foule et des soldats obnubilés par la sentence pour foncer droit sur la hallebarde mes mains se refermant sur son manche pour bloquer le geste du mercenaire l'espace de quelques secondes, usant de l'effet de surprise pour prendre le dessus et le déséquilibrer en lui envoyant un coup de pied latéral dans les abdominaux.

Cette action rapide me permet, dès lors que mon équipe a ouvert le feu sur l'estrade pour éliminer la menace imminente des autres soldats, de lui arracher la hallebarde des mains, lui envoyer des mandales en pleine face pour l'étourdir et l'escalader comme un vulgaire taureau d'Horazon pour refermer mes cuisses sur son cou de boeuf.

En Maître équilibriste, je n'utilise pas mes mains pour ne pas chuter mais plutôt pour immobiliser les siennes dans son dos et le faire chuter lourdement au sol, non sans avoir joué au rodéo pendant qu'il tente de me déloger en courant sur l'esplanade.

En pleine confiance envers mon équipe, je plaque le soldat dos contre le sol et m'assois sur son torse en tournant le dos aux Centiliens, une main sur son cou je laisse l'illusion de vouloir l'étrangler comme lors de vulgaires combats de rue alors que mes doigts agissent pour paralyser son corps et ses jambes. Ses mains tentent de m'étrangler pendant que la paralysie agit. Tandis que je régule mon souffle sans céder à la panique du manque d'air, ma main gauche glisse à sa ceinture pour lui subtiliser l'un de ses couteaux de combats et le lui planter dans le flanc pour le forcer à lâcher prise autour de mon cou. J'en profite pour lui envoyer un violent coup de tête en pleine poire pour le mettre hors jeu.

Concentré sur ma cible tout au long de la manoeuvre, je ne sais pas réellement ce qui se trame autour de moi, tout ce que je sais c'est que je finis par me relever après avoir retiré le couteau du flanc de ma victime blessée, dans le but de l'utiliser pour libérer les prisonniers et nous tirer d'ici en vitesse.

Même si j'ai gardé tous mes talents martiaux, le fait d'avoir renoncé à ma force et ma vitesse divines m'a inéluctablement fait perdre de précieuses secondes.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu mets très facilement [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sans avoir à le tuer. Ton couteau se heurte à des chaines que tu n'arrives plus à briser aussi facilement qu'avant. D'un coup de pied foutté, tu fais reculer l'autre soldat qui s'approchait déjà de toi et décide de couper carrément le poteau en l'explosant d'un coup de pied retourné. Deux mercenaires pointent leurs armes sur vous alors que la foule panique, faisant surgir dans tes vaisseaux sanguins une montée d'adrénaline : tu n'es pas assez rapide pour les arrêter. Deux tirs Linoriens, en revanche, si. Tes alliés sortent de l'ombre pour dégager le terrain de sorte que tu puisses libérer Meshia comme tu l'as fait pour Basdé.

C'est alors que ta plus grande crainte se réalise : Kaen apparaît devant toi. L'usurpatrice Jialle sous les traits de la Déesse centilienne te toise de toute sa hauteur. Le visage fermée, sa télékinésie est immédiatement sur toi pour te soulever dans les airs en même temps que les deux Gardiens ainsi que les Linoriens. Soulevé de terre, vous sentez tous comme une main qui étrangle depuis l'intérieur de la gorge.

Sa fouille psychique est à peine voilée quand elle te perce de son regard.

"Galu a bien fait de ne pas te dévoiler les détails de son plan. Mais puisque tu ne possèdes ni information vitale, ni le sang d'ange... je n'ai plus aucune raison de te maintenir en v..."

Elle ouvre soudainement de grands yeux, surprise. Son regard part vers un coin du ciel d'où quelque chose de monstrueux est en train de tomber. Ce n'est pas un homme, pas un vaisseau, pas même un satellite ou un missile. C'est une ville entière qui s'abat vers vous : c'est Hyt !

"Comment n'ai-je pas pu voir cet avenir..." elle s'arrête dans son discours, comme si elle venait de comprendre. "Salope... Sors de là Horini !"

Disant cela, elle fait un grand geste de la main qui fait expulser le fantôme de la Pieuse qui était caché dans ton corps tout ce temps. Tu comprends subitement que si Jialle n'a pas pu anticiper votre intervention grâce à son talent de prémonition, c'est parce qu'Horini a brouillé sa mémoire au moment où elle t'a attaqué. Mieux, si Jialle n'avait pas fouillé tes souvenirs, elle ne serait pas tomber dans le piège d'Horini et aurait donc pu vous arrêter avant que tu ne libères les prisonniers.

La Pieuse a utilisé le vice de la Déviante contre elle ! Rien que cette idée a de quoi te rassurer sur vos chances de victoire.

Kaen lâche aussitôt son étreinte télékinésique après vous avoir renvoyés dans la foule qui se disperse déjà pour ne laisser place qu'aux mercenaires. Elle lève les mains vers la cité tombante qui projette son ombre massive sur vous. Des écritures kaeniennes commence à apparaître sur toute la surface de la ville comme pour dessiner le plus grands portail de sceaux que tu n'aies jamais vu. La quantité d'énergie déployée est dantesque ! Tellement que Jialle a été contrainte de vous lâcher.

Lorsque la fleur de feu se matérialise, tu as l'impression de voir les machoires d'un léviathan se refermer sur la ville pour la renvoyer dans son orbite. C'est alors que tu comprends l'intention du Sage : lorsque le monstrueux lotus se fane, au lieu du vide, c'est le vaisseau du Sage qui se trouve à sa place.

Un portail dans un portail. Un stratagème pour que Jialle ne puisse prédire l'arrivée de Galu. Car tout portail empêche la lecture de l'avenir en ce point géographique précis. Immédiatement, une bombe est larguée au sol, à l'aplomb du vaisseau qui se trouve encore à bonne distance de la Salle des Mille-Mondes. La zone est parcourue de collines qui forment le pourtour de cette fameuse cuvette. Un réseaux de route et de ponts permet d'accéder au centre de la zone où tu te trouves.

Tu t'es réceptionné habilement suite à la projection que tu as subie. Tu éclates quelques soldats trop proche de toi et retrouve Meshia qui invoque un éboulement de terrain pour vous mettre à l'abri de quelques tirs.

"Telagan..." prononce-t-elle d'une voix faible mais à travers laquelle tu peux entendre sa gratitude.

Les Linoriens sont loin de vous et aident Basdé à se déplacer à couvert d'une colline à une cinquantaine de mètres sur ta droite. Quand tu fais mine d'aller les rejoindre, une explosion au sol vous déséquilibre et vous fais chuter. Le tir de lance-roquette vient de derrière vous. C'est Qeglin lui-même, une centaine de mètres derrière toi, qui a tiré dans le chaos de la bataille. Il s'approche de toi à grande vitesse, invoquant ses larges épées chauffées à blanc pour venir finir le travail.

Meshia peut encore marcher pour rejoindre les autres, mais avec un Qeglin aux trousses, vous n'irez pas bien loin... Il faut le retenir, le temps que Galu et les autres viennent les secourir.

Je fronce les sourcils tout en aidant Meshia à se relever après le tir de roquette qui nous a projeté au sol. J'avise les Linoriens à une cinquantaine de mètres et Qeglin à une centaine mais qui évolue bien plus vite que mon équipe. Je récupère la pièce démoniaque que je mets dans la main de ma camarade. Puis avant de la lâcher :

"Draine ma magie, protège-toi et vas rejoindre Basdé. Je me charge du Général."

En temps normal ce serait de la folie, voire suicidaire de s'attaquer à Qeglin désarmé, mais je suis l'un des seuls à pouvoir lui tenir tête dans ma condition précaire.

D'un geste sec je me débarrasse de la tenue militaire, ne gardant que mon long manteau sombre à capuche et mes jambières. Je marche vivement en direction du Général et laisse tomber le couteau à cran au sol lorsqu'il arrive à portée de voix. Je fais craquer mes doigts et ma nuque en même temps.

"TU AS CHOISI LE MAUVAIS CAMP FILS DE KAEN. IL EST ENCORE TEMPS REJOINDRE LES RANGS DE LA PIEUSE ET DU SAGE."

Mes paroles sonnent comme une sommation à son égard quand bien même il apparaît logiquement comme avantagé dans le combat à venir.

J'ai combattu plusieurs fois aux côtés du Grand Général lors de mes plus jeunes années, aussi j'ai appris a appréhender la précisions de ses lames de feu, qui reste en outre moins longues que l'épée de Marmin que j'ai eu l'occasion de manipuler il n'y a pas si longtemps que ça.

Mes poings se ferment à m'en faire blanchir les jointures, mes cuisses se contractent tandis que je fonce dans le direction de mon adversaire en lui bouchant la vue derrière moi alors que la Maîtresse du Monde Inférieure s'enfuie. Je suis terriblement lent à mon goût, mais mon intervention devrait suffire pour permettre l'évacuation des ex prisonniers.

En approchant de la seconde du premier choc, je me remémore l'époque où nous avons affronté ensemble d'innombrables démons d'Horazon alors que j'étais encore très jeune et inexpérimenté. Je revois ses larges et longues lames frapper lourdement le béton en faisant gicler le sang des démons volants qu'il venait de trancher en deux.

Mon regard ne quitte pas ses lames joliment équilibrées, à ceci près que leur longueur est à la fois un avantage et un inconvénient dans la mesure où l'acier, chauffé à blanc ou non est forcément plus fragile en un point précis. C'est ledit poing que je vise lorsque je frappe frénétiquement en dissipant les flammes magiquement sous mes coups de poings pour le forcer à passer en mode défensif.

Cet affrontement ne doit avoir d'autre objectif que l'intervention de sauvetage de Galu, je n'ai pas l'intention de tuer Qeglin, je ne suis qu'un Ange Gardien pour cette ultime bataille.

J'ai perdu beaucoup en renonçant à mon sang d'ange, aussi je ne peux pas me permettre de faire durer le combat et encore moins de lui laisser l'opportunité de prendre ses distance pour engager un affrontement à distance que je ne pourrais pas tenir plus de quelques minutes.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu esquives sa première attaque qui fracasse le sol et utilise immédiatement ta magie pour te permettre de frapper ses lames qui se brisent sous ton coup parfaitement placé. Surpris, il se retrouve rapidement à parer et esquiver tes coups, tu parviens même à placer un coup de pied sauter au torse mais qui n'a plus la patate d'antan, surtout connaissant la solidité du Général.

Celui recule de quelques pas pour rompre l'engagement et étrécit les yeux.

"Mmmh... tu me prends à la légère Gardien ? Je sais que tu boxes mieux que ça !"

Jetant ses lames de côté, il attrape un poignard dans son dos qu'il tient tête en bas et se relance à ton assaut. Oui, il est vif. Oui ses coups de poing explosent les rochers autour de vous comme tu en étais capable autrefois. Tu sais qu'un seul de ses coups pourrait te briser les os, et sa technique de combat est impeccable, digne de tes anciens professeurs du temple du héron. Sa posture use de sa force au maximum pour attaquer dans des positions impossibles pour le commun des mortels. Son style proche de la boxe dansante Manhienne, lui permet d'être tout le temps dangereux.

Néanmoins, tu parviens encore à anticiper ses attaques. Tu es encore un peu au-dessus de lui dans ce combat, aussi, ce n'est pas tout à fait le général qui t'inquiètes le plus, mais tout ce qu'il y a autour. Le bruit des tirs autour de vous est assourdissant et perturbe tes sens qui cherchent automatiquement à localiser les autres sources de menace, trop nombreuses pour être comptées.

Au coeur du terrain ennemi, tu pourrais te faire allumer par tout et n'importe quoi. Tir allié comme ennemi. Mais pas le temps d'y penser, le Général est sur toi à nouveau, fendant l'air, tentant d'attraper ton poignet pour un duel de force pure.

"Tu comparaitras devant Kaen, Centilien !"

Mes sens sont trop affûtés pour que je puisse uniquement me concentrer sur mon affrontement contre le Général. Nous ne sommes pas sur un terrain classique pour ce genre de combat. Contrairement à ce que Qeglin prétend, je suis au contraire obligé de me focaliser un maximum sur lui pour ne pas perdre la tête avec toutes les menaces permanentes. La confiance aveugle en mes camarades me permet de calculer à l'avance les coups du Général malgré sa qualité martiale, qui reste néanmoins trop classique pour pouvoir m'inquiéter réellement.

Lorsque je lis son intention d'engager un duel de force pure, tous mes talents de Grand Maître se mettent en ébullition. Maintenant que je suis en position de "faiblesse", je comprends mieux que jamais l'utilité des enseignements de Grand Maître Kwon du Temple de Kushu faisant partie du Conseil des Quatre du Temple du Héron de Cyclide. Son art se divise en trois principes de base :

[Flashback] :

Grand Maître Kwon a écrit:: "Le Yu consiste à savoir s'adapter aux différents adversaires de manière changeante et fluide et ne pas être rigide.

Le Won consiste à absorber la force de l'adversaire pour mieux pouvoir le diriger là où on le désire, savoir ne pas opposer la force contre la force, mais utiliser la force de l'adversaire et la joindre à la nôtre pour une meilleure efficacité.

Le Hwa consiste à entrer en complète harmonie avec son opposant afin de mieux déceler ses intentions pour pouvoir lire en lui et anticiper ses éventuelles attaques."

[Flashback/]

Je lui bloque mes intentions lorsque je lève la tête vers lui pour lui opposer le poignet qu'il avait l'intention de saisir pour une épreuve de force. Je lui laisse tout le loisir durant une demie seconde de jubiler face à sa force bien supérieure à la mienne, mais ce n'est que de courte durée car je le contre immédiatement par l'art Shaolin de Maître Kwon en relâchant mes muscles afin d'aspirer sa force comme si je le vidais de son essence vitale d'un seul coup pour le faire passer au-dessus de ma tête. Mais contrairement à la contre-offensive classique qui consiste à faire chuter son adversaire, je ne m'arrête pas là et mixte l'art de Grand Maître Kwon avec celui de Grand Maître Gu spécialiste de l'attaque du Serpent.

Du bout des doigts de ma main libre je frappe simultanément trois points vitaux de son bras saisi au niveau du biceps, du poignet et à la jointure du pouce (Ude-narashi, Soto Shaktaku, Shuko). J'en profite pour le désarmer d'un coup de pied dans son autre main et termine mon mouvement en frappant du coude sur sa nuque musculeuse afin de lui froisser, avant qu'il ne s'écrase au sol.

Je me place en position du Penseur, le poing refermé sur le menton tandis que mon autre main maintient mon coude afin de protéger notamment mon foie, l'une des zones les plus atteignables dans sa situation, hormis le balayage trop évident.

C'est seulement maintenant que je lui réponds :

"Kaen m'a déjà jugé Mon Général. Et je ne compte pas subir de jugement de la part d'une imposture. Vos yeux vous trompent Qeglin, seul votre lien filial ne peut être trompé. A moins que Kaen ne soit finalement pas votre mère ?"

[-2 Destin en puisant dans ma réserve afin de pouvoir faire abstraction des mouvements "extérieurs" pour me concentrer sur mon duel et pointer l'erreur grossière de Qeglin en m'imposant une épreuve de force.]

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu es véritablement le meilleur artiste martial du Multivers. Ton utilisation de la force de ton adversaire couplé à la pression des points vitaux à chuter lourdement en crachant du sang. Il s'étrangle à moitié dans sa propre hémoglobine. Les spasmes qui le parcourent l'empêchent de répondre à question qui n'était sûrement que rhétorique. Toutefois, si ignorer le danger autour de toi t'a permis de mettre ton adversaire hors service, tu n'as pas pu anticiper les tirs de soldat qui n'ont pas pu vous oublier sur le champ de bataille.

La pièce de Meillon s'active bienheureusement pour te protéger de sa barrière démoniaque et éviter le pire... mais tu sais bien que ce genre de pouvoir possède sa propre limite.

J'ai accompli ma mission comme l'avait prévu Galu, les prisonniers sont en sécurité, je suis le seul restant au coeur du champ de bataille, à être la cible de toutes les balles des soldats. Je n'ai probablement aucune chance de m'en sortir vivant hormis prier pour un sauvetage in extremis à mon tour.

Je ne peux pas rester sans bouger à attendre une éventualité. Je ne cherche pas à achever le Général dont l'élimination ne fait pas partie de mon plan. Je profite de la protection invisible pour ouvrir mes sens à tous les dangers et trouver la seule issue possible afin de fuir le champ de bataille.

J'encapuchonne ma tête pour traverser l'enfer des balles qui me pleuvent dessus en comptant uniquement sur mes talents et surtout ma bonne [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] malgré ma déchéance.

Une puissante et épaisse tempête de poussière et de sable se lève du sol accidenté par le Général pour me cacher à la vue des soldats qui n'ont d'autres choix que de tirer à l'aveugle pour espérer me toucher, alors que je suis contraint de leur foncer dessus pour fuir.

Je ne dois mon salut de ne pas me faire trouer dès les premières secondes qu'à la protection démoniaque et ma magie à plein régime en anticipant toutes les trajectoires des balles.

Invisible pour les soldats, je frôle un certain nombre d'entre-eux en courant alors que les éléments semblent vouloir se déchainer sur mon passage les rochers explosant les uns après les autres pour former une pluie d'éboulements forçant mes bourreaux à se disperser.

*Je n'oublie pas qui je suis Horini, un ange qui malgré sa détresse ne fait qu'utiliser son environnement pour faire fuir ses détracteurs sans les tuer alors que ce serait tellement plus facile.*

Telle une tornade en formation, je sème la terreur sur mon passage en subissant des tirs désespérés sous la pluie d'éclats rocheux dont le poids est amplifié par la vitesse de chute des projectiles.

Le guerrier cherche une issue salutaire en quête d'une retraite méritée, tandis que le magicien déploie toute sa magie pour rester en vie.

[-5 Destin pour utiliser mon environnement à son maximum en ne faisant que des blessés légers, tout en sauvant ma peau pour quitter le champ de bataille.]

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu parviens à trouver une échappatoire malgré la pluie de balle que tu dois traverser, grâce aux tempêtes de poussières et de sable que tu soulèves, ainsi que les rochers que tu fens en deux pour mieux les traverser à couvert des balles. Tu arrives dans le dos des premiers rangs de mercenaires que tu prends totalement à revers sans faire aucun mort dans leur rang.

Tu arrives finalement jusqu'à l'entrée d'un pont dont le contrôle est disputé par les deux factions. Pris dans un feu croisé, tu n'as d'autres choix que de sauter du haut de la route pour plonger vers le sol, sans ailes à déployer, tu parviens néanmoins à invoquer un sort d'air pour amortir ta lourde chute dans l'herbe et la boue.

Tu souffles enfin un peu. Les tirs et les bruits résonnent dans la vallée. Des vaisseaux continuent de se donner la chasse au-dessus de toi et tu penses bien ne pas réchapper à cette bataille lorsque l'un d'entre eux fonce dans le creuset où tu te mettre dans son collimateur. Tu te retournes, courant toujours aussi lentement, l'essoufflement commençant à se faire sentir. Déjà !

Bienheureusement, il s'agit d'un vaisseau allié qui te dépasse pour mieux descendre à ton niveau. La porte latéral s'ouvre pour laisser apparaître un pilote, des soldats et... ta femme qui te tend la main, comme la promesse que toute cette guerre touche enfin à son terme.

Ce moment sublime où tout a été accompli et où il ne reste plus qu'à partir ensemble dans le soleil couchant.

Un moment qui est soudain terni par l'ombre d'un chasseur ennemi qui arrive derrière son vaisseau et qui fond sur elle, canons ouverts, comme un rapace sur sa proie.

Je serre les mains de Bailli avec force en prenant en compte la possibilité que nous finissions finalement notre vie ensemble sur le champ de bataille, alors que je rêvais à un bien meilleur idylle.

J'ignore qui est notre pilote, ni son niveau de pilotage, mais je mets curieusement toute ma confiance en lui pour nous sortir de cette mauvaise passe, alors même que nous risquons de nous écraser et faire partie des nombreuses victimes de cette guerre.

Les symptômes de l’essoufflement dans la voix je souris à mon épouse en la fixant du regard avant de parler avec une pointe d'ironie dans la voix :

"J'avais imaginé prendre une retraite avec un baptême de l'air plus idyllique à tes côtés. Mais la normalité ne doit pas faire partie de ma personnalité."

Il est des moments où votre survie n'est plus entre vos mains et qu'il ne vous reste qu'à prier la Déesse ou vous accrocher à ce que vous avez de plus cher au monde pour ne pas disparaître bêtement, alors que vous avez consacré toute votre vie à la guerre.

Dans mon cas j'ai la chance d'avoir ma femme avec moi, si je devais mourir maintenant, à ses côtés j'aurais le sentiment d'avoir enfin accompli la quête de ma vie, bien que je préfèrerais vieillir à ses côtés et auprès de mes enfants sur Dépérion. J'aimerais avoir l'occasion de les voir s'épanouir et assurer leur propre avenir.

"Rentrons à la maison Bailli."

Inconsciemment mon poing droit se referme sur la pièce d'Irial, comme pour m'implorer de protéger toute notre équipage en cas de gros pépins.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Ta main s'étend pour glisser dans la sienne. Sentir la douceur de ses plumes sur ta joue, peut-être pour la dernière fois. Si tu avais encore ton sang d'ange, tu aurais bien sûr vu bien à l'avance l'arrivée de ce vaisseau ennemi. Qu'il est dur d'être de nouveau humain... si proche de ce pilote qui se rend compte un peu trop tard de le volée de missiles qui s'abat sur vous. Lui qui met les gaz trop tard ou entame sa manoeuvre trop tôt.

Le feu s'abat. Ses crocs flamboyant mordent l'acier, éclatent le verre, emportant avec eux l'air et les chaires. Ton aïeul, une fois de plus, fait ce qu'il peut pour vous protéger. Enveloppés avec ta femme dans votre bulle protectrice, le temps semble s'être ralenti, comme si Irial donnait réellement tout ce qu'il pouvait pour éviter le pire.

Hélas, tu comprends bien vite que sa protection s'éffrite. Totalement recouvert par les flammes, la bulle rétrécit et cède pouce par pouce.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Tu te rappelles de votre sourire lorsque Lothar est né. De la première fois où tu l'as pris dans tes bras, ce petit angelot aux ailes noires encores toutes humides et à peine recouvertes d'un duvet. Puis Thalia est venue, bien vite. Ces trente ans sur Dépérion ont clairement été les plus heureux de ta vie. Certes, il fallait se battre pour la paix, mais tu étais parmi les tiens et, surtout, tu as construit une famille.

La chaleur augmente trop rapidement pour se souvenir de tout. Juste de l'essentiel. Tu sers Bailli pour l'aider à surmonter la cruelle vague du destin. Comme si vos âmes se liaient plus que jamais en ce moment.

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Le Grand Tout. Le Multivers n'est forgé que de la matière évanescente dont sont faits les songes. Du flux de l'imagination. La véritable Matière Absolue est celle qui forge les rêves. Car si tout existe dans le Multivers, alors nos pensées rêveuses ne forgent-elles des mondes entiers rien qu'en étant ?

Tu es le Grand Tout maintenant. Peut-être que tu l'as un peu toujours été. Et quelque part dans la mêlée des incarnats, quelque part dans cette grande épopée des réalités qui s'entrochoquent... quelque part... quelque part...

Il y a jeune homme sur son cheval nommé Espoir qui vient de quitter son village, une amulette autour du cou, et qui sera, un jour, un grand, un très grand héros.

Spoiler: