Tome 1 : Certains l'aiment froide, Episode 6 : Les Deux Disciples (Alexei);

Ses paroles sont troublante de bienveillance et de philanthropie alors qu'il voyait mon sort, mon destin, comme le résultat d'une maladie. Une maladie menant à une mort certaine. Une maladie dangereuse et inquiétante qui nécessitait un remède ... S'il savait ... il n'y avait cependant nul remède dans mon sort, si ce n'est la survie et l'acharnement. Toutefois, sa présence, sa vision, peut être était ce l'une des possibilité pour ma rédemption, la possibilité de retrouver ma place ... bon sang, mes méditations et mes péripéties m'avaient aidé à trouver la sérénité malgré mon état de hors-la-loi, mais avoir mon nom lavé ... c'était une chose qui me tenait toujours à coeur.

"Votre client et employeur est une personne altruiste. Et je suis particulièrement heureux de voir que des bonnes âmes ont survécu à l'ascension au pouvoir et à la richesse. J'ai vu en Centile bien trop de Dieu et tyran, convaincu que c'est leur destin de gouverner et d'écraser leur congénère. Alors que le vrai but des Centiliens devrait être d'apporter la lumière aux Incarnats. De leur montrer l'exemple et de combattre les batailles que personne d'autre ne peut affronter pour inspirer le courage ..."

Ma main passe sur mon masque dont les couleurs métalliques jaunes bronze et bleu acier étaient marqués par des gravure du langage local Sanctificat. Une véritable oeuvre de joaillerie que ma main enserre hésite à le retirer pour finalement ne par l'enlever, laissant le doute sur mon visage.

"C'est aussi là où se trouve le problème, Monsieur Ferghansson. Votre client est une personne bien, il a toute ma sympathie. Mais ma maladie a provoqué des morts, des blessés et j'ai éclaté la gare de West Station. Et je ne vous parle que de ce qui est marqué dans vos fiches. J'ai eu dans les mains une puissance inimaginable même pour un Gardien, j'ai senti mon corps capable de miracle et d'atrocité..."

Mon visage est impassible à travers les verres de mon masque, mais la tension dans ma voix est palpable.

"Soigner cette maladie signifie aussi la comprendre. Et la comprendre poussera certaines personnes à l'exploiter. Ajoutez cela une révolution, des gens désespérés et une situation désespéré et vous fabriquerez des armes. Des armes indisciplinés, destructrices, annonciatrice de la fin de Centile... Vous remercierez votre client, malheureusement est hors de question que quelqu'un découvre les secrets de ma malédiction. Elle a commencé avec moi, elle finira avec moi. Une victime vaut mieux qu'une apocalypse"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il fait oui de la tête plusieurs fois lors de ton discours. En signe qu'il comprend et partage tout à fait ce que tu dis.

"Sans vous méprendre, j'ai envie de dire que quelque part, moi aussi, j'aimerais que cette pathologie ne s'étende pas. Malheureusement, je crains que si vous ne prenez pas en main le contrôle de ce problème, d'autres le feront pour vous et potentiellement contre votre gré.

De plus, Monsieur Orlov, si jamais je vous disais qu'il y a une chance, même minoritaire, que votre condition médicale soit la clé de la sauvegarde de Centile, que me diriez-vous ?

Vous voyez, ce n'est pas qu'une question de changement de pouvoir et de préserver ceux qui vous sont proches de la vindicte publique qu'ils se sont attirés en vous prêtant leur soutien. Il s'agit aussi d'endiguer un menace bien réelle, physique et même d'ordre quantique, qui met aujourd'hui l'incarnat-père a feu et à sang et qui rend d'autant plus criant le besoin d'avoir un nouveau gouvernement stable au plus vite. Ce qui ne pourra se faire que lorsque tous les comptes auront été réglés... si vous voyez ce que je veux dire."

Il a vraiment bossé son dossier, ce qui signifie que la situation est probablement aussi grave que ce qu'il a l'air de la décrire. Si jamais la seule présence de ce grand patron ne suffisait pas à t'en convaincre...

La situation était grave, encore plus de par cet acharnement qu'à cet homme sur les "personnes qui m'ont soutenus". Que sait il de ces personnes. En tout et pour tout, il y avait eu mon frère, Maitre Ishi, Mathilde, ... Mais c'est son ultime remarque qui m'intrigua bien plus que tout le reste.

"Des comptes à régler ..."

Ma voix est plus pensive, je reste d'ailleurs un moment silencieux pensant à mes propres comptes à mettre à jour. Mais ce n'était pas de moi dont il parlait. Il parlait de puissances bien plus grande. Des puissances qui me faisait craindre le pire.

"Non, Monsieur Ferghanson, je ne sais pas ce que vous voulez dire. La raison étant que j'ai du m'écarter de Centile longtemps et que je n'ai eu que très peu de temps pour m'intéresser à l'actualité. Une actualité que vous me décrivez comme bien mouvante et dont je suis intéressé aujourd'hui"

Je montre le ciel ensoleillé de mon incarnat de ma main.

"Et ne craignez pas de manquer de temps pour entrer dans les détails. La maitrise du temps de nos incarnats-lié est une chose que nous apprenons tot dans la prêtrise. Je veux savoir qui a lancé cette révolution, qui commandent les deux cotés, ce qu'il advient des citoyens, ce qu'il advient du Culte, ce pour qui vous travaillez"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il contient son sourire mais l'idée d'avoir suscité ton intérêt le rend plus confiant subitement.

"Je... je ne suis peut-être pas la bonne personne pour en parler. J'ai une bonne connaissance de votre dossier mais pas la même profondeur avec les sujets qui font l'actualité de Centile tant elle est récente.

Néanmoins, dans les grandes lignes, c'est un temps de purge sur l'Incarnat Suprême. Je crains que les textes sacrés au caractère apocalyptique, au sens premier du terme, ne soient en train de se réaliser. Et vous les connaissez mieux que moi. Les "côtés" comme vous dites sont multiples... et je ne m'aventurerai pas à spéculer sur leurs responsabilités respectives par rapport à la situation actuelle. Je m'en tiendrai donc aux faits : des lieux sacrés ont été profanés. Des temples, notamment, mais surtout les mystiques Puits créés par la Déesse.

Plusieurs dizaines d'entre eux ont été détruits. Il en a résulté une faille quantique d'après ce que j'en ai compris. Les portes de notre monde ont été ouvertes à des créatures de la pire espèce. Tout ce que le Multivers contient comme monstruosités semble se déverser sur notre territoire.

Les Citoyens cherchent à se réfugier. Les Sanctuaires sont pris d'assaut et l'évacuation du peuple est extrêmement difficile à gérer comme vous l'imaginez... je n'entre même pas dans les considérations économiques et les débats politiques qui s'en suivent. Devant un tel échec à sauvegarder la Nation, Hotar IV a été démis de ses fonctions. Un gouvernement temporaire a été mis en place... qui n'est pas moins débordé que le précédent.

Dans cette confusion, difficile de savoir qui est le responsable. Et malheureusement, le peuple a besoin de boucs émissaires très vite..."

Il a un regard pour l'une des coupures de journaux qui dépasse du dossier montrant ton frère en photo. Tu as vu rapidement en parcourant les documents que suite à l'incident de la West Station, tu as été identifié. Tu te rappelles du journaliste de l'hélicoptère... tu as vu le cliché qu'il a pris de toi. Impossible que le HCC n'ait pas immédiatement eu de soupçons sur Benedict.

"On parle de l'Ordre de Veritas, des Contrebandiers du Troisième Voile, des Gardiens du protocole Shield, de mafias, de révolutionnaires étrangers, de révolutionnaires Dénéoïtes aussi..."

Il fait non de la tête, comme s'il refusait de chercher à démêler ce sac de noeuds pour l'instant.

"Comme je vous le disais, je ne suis pas la meilleure personne pour en parler. C'est pourquoi je souhaiterais que vous rencontriez mon client ou bien, à sa demande, les équipes de recherche de son partenaire : la Health & Faith. L'un de leur membre est un Prêtre lui aussi qui a étudié les Puits de Kaen pendant longtemps. Je suis certain qu'il pourra vous répondre dans le detail à toutes vos interrogations.

Cela ne vous engage vraiment à rien."

Tu sens qu'il a posé toutes ses cartes sur la table et qu'il n'est peut-être pas payé pour faire plus que ça. Mais la suite de la discussion l'intéresse vivement.

J'écoutais attentivement la description de Lans quand il parla des profanations de lieux Sacré, comme des Puits de Puissance. Ma main se crispe. Attaquer de tels lieux n'étaient clairement pas dans le style de l'Ordre de Véritas, s'ils voulaient agir dans la violence ils l'auraient fait plus tot. Les Contrebandiers du 3eme Voile ca se tenait mais l'Artisan n'était pas aussi fou pour les laisser sans protection, encore moins étant donné qu'il n'avait pas de données. La Mafia a besoin du système pour fonctionner, il doit rester loin du clergé s'il ne veut pas s'attirer des ennuis. Les révolutionnaires étrangers n'auraient pas eu les infos pour attaquer des Puits de pouvoir et les Dénéoïtes n'avaient aucun intéret à s'attaquer aux Temples du moins à part si on les mettait au courant. Ce qui ne laissait qu'une option : Les Gardiens. Cela correspondait aussi avec le fait que le protocol Shield ait été activé. Mais, plus grave, l'effet secondaire ...

"Les créatures qui débarquent sur Centile ... cela est très inquiétant et nécessite en effet que votre patron et moi même parlions"

Je me lève alors que mon esprit est focalisé sur le siens pour mieux le copier, l'enregistrer, le situer. Je ne savais pas si cet homme était d'un coté ou de l'autre, peut être ne le savait il pas lui même, mais parfois il faut savoir prendre ses précautions avant de rencontrer une personne qui dit vouloir vous aider. Kadare et Gabriel ont dit vouloir m'aider et ils ont mis la vie de civil en danger tout en ravageant une cité Dolériani. Pas question de laisser mon destin entre les mains d'autres personnes. Je tends donc ma main en direction de Lans

"Mais, je ne peux pas vous suivre pour le moment. J'ai besoin de méditer sur des choses. Retournez voir votre patron, je vous contacterai plus tard"

La crainte que j'avais eu lorsque l'Artisan m'avait proposé d'attaquer les liens qui liait le Puits corrompu s'était révélée exacte. Si les Puits propulsaient de la puissance magique, son débit était constant. En fermant ces portes, les terroristes avaient agit comme un gamin pinçant le bout d'un tuyaux d'arrosage. L'eau sortait en giclant de partout. Des gouttes d'énergie pure, des gouttes issue de la volonté délitée de milliard d'être vivant avec ce qu'ils ont de haine et de joie. Des créatures que l'ont appelait Démons. Mais ce qui m'inquiétait plus c'était Niroy.

Si les Banthèques étaient des créatures des Puits, elles risquaient, elles aussi, de jaillir. La fièvre de Mel'O risquait d'être bien pauvre en comparaison d'une armée de Banthèque. Mais cette armée de démon pouvait avoir un bon coté. Ils étaient des restes de Centiliens, mutés par le Puits. J'avais presque réussi à communiquer avec l'un d'entre eux. Peut être pouvais je les convaincre de protéger les Puits. Mais je m'emballais alors que tout devait être prêt rapidement. Au départ de Ferghanson, je lancais le branlebas, il fallait qu'on soit prêt le plus tot possible. Pour ma part, je devais m'assurer d'une chose : mon baton était il revenu ?

Comment pouvais je être sûr qu'il serait là ? Je n'en savais rien, mais j'avais la sensation que je devais vérifier. La même sensation qui me tenaillait depuis que Jack m'avait parlé du verset que je lui avais récité. Un verset qui parlait de guerre et de sacrifice. Si j'avais réussi à voir un aperçu de ce qui se tramait sur Centile, peut être que j'aurais un aperçu de la manière de récupérer mon âme. Ca laissera le temps à mes hommes d'être prêt à partir en tout cas

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Pour la bonne forme, Ferghansson te parle encore un peu de tout et de rien, de ton incarnat-lié surtout, de ce qu'il a vu en arrivant, d'une anecdote amusante avec un médecin Transhumain.

Lorsqu'il repart, tu rassembles ton équipe avec l'idée de retrouver ton sceptre... mais comment ordonner tes troupes ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sur les passerelles de métal sur le pic de Serena. Un chemin fait de passerelles menant aux anciennes cheminées qui, à l'arrivée des générateurs ioniques, étaient devenu bien moins actives. Une foret de tubes de métal usés par l'eau, le vent et le temps, ressemblant à un instruments à vent fantasque et gigantesque. Ici et là était installé des éoliennes, parfois des ailettes pour guider le vent qui s'y engouffre. Le vent percute mon long manteau noir et le soulève un peu découvrant une cuirasse semblant faite d'un acier sombre.

[Flashback]

Dans le salon ou tout le monde est réunis devant des plans, des cartes, des tableaux réunissant toutes les informations pour les opération. Cela ressemble à une véritable salle de briefing, à ceci près que la plupart de ceux qui sont présents sont ... décontracté.

"Les gars, le Centiliens qui vient de partir, m'a annoncé que Centile est en pleine guerre civile. En temps normal je n'aurais pas été inquiété mais il semblerai que des crétins se soient amusé à attaquer les Puits de Puissance comme celui de Niroy. Cela peut dire deux choses. Ils vont tenté de détruire celui de Niroy ou bien ils vont tenté d'en prendre controle. Dans un cas comme dans l'autre, c'est hors de question. Le Puits de Niroy est notre. Malderone, envoie un message à l'enchère qui viendra acheter Cartelle au plus tot. Cela renflouera les caisses de la maison Von Holtz. La plupart du matériel est arrivé hier, si je ne m'abuse. Ca signifie qu'il faut terminer les derniers préparatifs. On a les armes, les masques, les armures..."

[/Flashback]

L'acier sombre était une armure de combat de Balmoral, la cité Forge. Jadis Balmoral était l'arsenal de l'Empire des Oziria reconverti dans la vente d'arme et de matériel. Les balmorans travail l'acier avec tellement de talent qu'ils lui donne des propriété étonnante. Légèreté, mobilité et résistance, des protections pour un combat qui risquait d'être difficile. Mais en cet instant, la difficulté était ce vent qui semblait me combattre avant de disparaitre ... non ce n'était pas un combat que ce zéphyr voulait m'indiquait. C'était une invitation. J'avancais alors que sous ce même manteau, des lames semblaient pointer dans mon dos. Mes ailes, recroquevillée et camouflé me donnant alors l'aspect d'avoir une queue de pie en métal dans mon dos. Je fais le symbole du Lotus avant d'avancer par le chemin qui j'avais emprunté, des années auparavant. Ma main passait sur les traces de corrosion alors que sous mon masque naissait un sourire. Le temps corrompt tout ce qu'il touche. Le territoire Xyots le montrait bien

[Flashback]

"... Comme je vous l'ai déjà dit, la zone est régulièrement attaqué par des Banthèques. On suppose que ce sont des Centiliens remonté par le Puits de manière plus ... exotique que la mienne. Le soucis est que le débile qui a détruit les Puits du Monde-Père a généré une réaction en chaine qui fait jaillir des Puits restant des créatures dangereuses.

Ca signifie que l'endroit que l'on va tenté de défendre risque d'être sacrément dangereux. En plus de ces bêtes, il y aura surement des forces armées du Seigneur de Guerre Qeglin qui vont s'amuser dans la zone.

C'est la raison pour laquelle, la zone de débarquement ne sera pas le village de El'Ca mais le territoire Xyots. Diart devrait être dans le coin et les restes de bases pourraient nous offrir une bonne zone de protégée. El'Ca. L'endroit est relativement fortifié et abandonné. Les combats on créé un no man's land à découvert permettant de voir approcher la plupart des menaces

Une fois débarqué, l'objectif sera donc de retrouver Diart et de planquer le matos. Les Pods feront un repérage rapide de la zone. On a des armes en rab pour Diart et ses hommes mais ils sont globalement plus attiré par les armes corps à corps que par les fusils.

Pendant que Jack et Philis seront en vol, ca signifie que les Maëlle, Beyel et Malderone seront sous la protection d'El'Ca. Il connait l'endroit, il connait ses dangers, il sait comment y réagir. Maëlle tu t'occuperas des blessés s'il y en a et tu couvriras El'Ca en cas de coup dur, Sextan m'a dit que tu sais utiliser une arme. Malderone, tu gèreras les communications. Pirate les signaux Centiliens, centralise les notres, tu sais comment faire j'imagine. Si tu arrive à chopper des infos, tu prends. Beyel, tu t'occupes de l'arrivage du matériel sur Niroy et de la communication avec moi si je ne suis pas revenu dans deux heures. Rappelle toi, crois en ta Source, reste concentré et modère tes capacités. Tu as des portails pour l'urgence rappel toi"

[/Flashback]

Les connaissance de Beyel, El'Ca et les miennes avaient fourni à cette équipe des plans, des topographie et des descriptions de l'endroit et des personnes. Cela avait pris des jours pour mettre ca sur papier mais au moins c'était fait. Le plan était simple, sur certains points, j'avais donné des conseils purement militaires, la manière de surprendre les hélicoptères. Les zones de couverts ou encore les planques. J'avais fait ce qu'il fallait, en cet instant, c'était ma part que je devais faire. Suivant le chemin au milieu de ces tubas et trombones géants, je donne une impulsion pour m'envoler et aller jusqu'à la cheminée la plus haute.

Comme dans un bond, je prends une trajectoire balistique pour plonger directement dans ce Puits et arriver au plus vite jusqu'à l'ancienne demeure de mon Sceptre. Cette pièce de milliers de tuyauterie et de million de fluides divers avaient accueilli Fourreau de Cuivre pendant tant d'année qu'il était imprégné de son âme plus que tout autre endroit dans le Multivers. C'était jadis le coffre contenant le reste de mon âme. Si je voulais trouver un meilleur endroit pour méditer et entrer en contact avec mon âme, c'était le lieu parfait. Je sentais mon emprise sur la réalité augmenter. Je sentais une puissance naitre en moi. Je me devais d'être entier pour pouvoir reprendre le combat

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu débouches par une large canalisation dans la salle circulaire aux murs faits d'un enchevêtrement de tuyaux. Au centre, tu repères la rosace au milieu de laquelle est encore présent l'emplacement où trônait Fourreau de Cuivre.

La salle a été rongée par la rouille et l'humidité. Il fait sombre mais le coeur de la salle diffuse une lumière orangée qui te permet de t'orienter dans les ténèbres. Le lieu te paraît tellement vide sans ton sceptre.

Tu te rapproches de l'enchâssement à la forme si particulière duquel tu avais décroché l'objet qui te revenait. Tu passes ta main sur la poussière, révélant les formes complexes qui ont été gravées au sol.

Accroupi, tu relèves ton visage vers les nombreuses valves qui sont attachées aux tuyaux autour de toi. En plus de la vapeur qui circule, plusieurs liquides verts, jaunes, bleutés ou sombres se déversent dans les entrailles de cette ruine. La plupart sont probablement corrompus et ne remplissent plus leur fonction.

"shhfff...shhfff...shhfff...shhfff..."

Les échos d'une voix rebondissent sur les murs ou semblent plutôt venir des entrailles des tuyaux. Ce lieu est moins une usine qu'un instrument à fluides... D'instinct, tu sens qu'il y a une histoire de fréquence à régler. Que chaque couleur qui se déverse indique une émotion, un ton, ou un temps. Tu sens qu'en faisant ces réglages tu pourrais avoir un son plus audible. Aucun homme ne peut tourner ces valves s'il ne possède pas une force colossale. Ou une magie de ton niveau.

Tant de souvenir dans cette pièce. Une pièce corrompu par le temps et vide depuis la disparition de son sceptre. Je regardais cette salle de trone où mon passage lui même avait laissé des traces. Je voyais les gouttes de mon sang noirci à jamais. Mélange de sang, de rouille et de poussière, incrusté sur le sol. L'endroit est une parfait image de ce que je suis : Sombre et vide sans mon sceptre.

Mais alors que je passe la main sur le piédestal, par nostalgie, je sens des choses sous mes doigts ... ce bruit, ces liquides. Tout cela avait été occulté par ma mémoire. Mais le fait est que ce jour là j'avais eu d'autres distractions. Mon Sceptre était là, ma blessure me faisait souffrir, le sang s'échappait de mon corps et ma magie était quasiment vide. Aujourd'hui, alors que la lumière des lieux n'est plus la même, alors que les ténèbres avaient commencé à l'envahir méthodiquement et surement, je le redécouvrais. Je notais les détails de l'endroit, m'appelant alors, comme une énigme que je devais résoudre.

Vert, jaune, bleu et sombre. Quatre liquides, quatre émotions, quatre valves, mais aucun moyen de savoir ce qu'il fallait en faire. Devais je attirer la lumière, ou bien devais je me synchroniser à l'ombre qui était en ce lieu. Moi qui n'avait pas peur de me lancer à l'aveuglette dans le danger devenait subitement prudent face à une énigme. Tel Maitre Ishi jadis, je me mettais en position du lotus, devant l'autel alors que je commencais à réfléchir.

Je ne savais pas ce que signifiait les couleur ou encore leur réaction. Les actionner pouvait signifier bien des choses pour moi et peut être pour Serena ou Linor. Je retirais mon masque ainsi que ma capuche pour finalement commencer par un endroit bien plus évident : le socle poussiéreux. Soufflant dessus, je tentais de mettre à jour les écris pour les lire mais aussi pour voir s'ils étaient en rapport avec ce que je vivais en cet instant.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Les écrits ont été pour l'essentiel corrodé et difficile à lire. Si certains passages semblent évoquer ta vie sur Centile, comme la catastrophe de la West Station, d'autres sont un peu plus énigmatiques.

Mais ce qui te chiffonne surtout, c'est que la ligne des textes s'arrête brusquement juste après ce passage !

Citation :: "Il se laissa alors tomber. Le corps pareil au soleil bienheureux. Ce fut pour lui la Fonte dans le Grand Tout, ne laissant derrière que le noir de la haine désespérée pour ses camarades. Le futur à l'horizon azur semblait plus incertain que jamais alors qu'il glissait loin. A jamais, son esprit perdu rêva encore et encore de passé et des étendues herbeuses de son enfance où tout était simple et parfait... jusqu'à ce que le temps ne corrompe le Cuivre."

Après, ça plus rien. L'histoire semble s'être arrêtée.

"Chblour... Pphelbs... chfrtr..."

Les sons continuent de rebondir autour de toi, toujours différents dans leur note et leur rythme.

Je lisais les symboles sur le socle et redécouvrait mon histoire, même cette dernière partie, directement reliée aux valves étaient un récit de l'instant ou je n'ai fait qu'un avec la Source. Une énigme qui, néanmoins, m'apprenait un peu plus sur la signification de ces couleurs. C'était deux pairs d'opposés. Le Jaune était la sérénité et le Sombre était la haine. Le Bleu était le futur et le Vert était le passé. Une pair d'émotion opposées et une paire de temporalité. Tout cela relié à un son qui rebondit en écho.

Cela me rappelait presque lorsque j'étais moine et que nous hurlions dans la montagne pour entendre nos voix rebondir sur les falaises de glace. Cela nous donnait l'impression illusoire, mais rigolote que nous n'étions pas seul en ce lieu glacé. Je me souvenais alors des trompes qu'utilisait certains moines pour rythmer nos méditation. Je me souvenais de ce son qui rebondissait contre les parois pour finalement revenir, entrer en résonance et nous faire trembler l'âme. Etait ce la même chose ici ? Usant d'émotion et de temporalité, je devais tenter d'orienter les échos pour les faire entrer en résonance.

Je décidais donc de commencer à bouger les valves sans bouger de ma position. Une paire après l'autre, je testais leur effet. Deux opposées, deux axes, peut être était ce une manière de situer les échos pour les amener au centre de la pièce pour mieux les comprendre.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu invoques pendant un moment pour forcer les valves à tourner. Tu es stupéfait de leur résistance car il te faut mettre toute ta puissance pour en bouger une. Lentement. La première que tu tournes fait d'abord augmenter le débit de liquide noir.

"Shrrkksshh...flend...palaisse...ratout est détruit, tu ne construis rien ni n'a cure de ceux qui t'entourent. Tu laisses tous ceux qui t'aiment derrière toi, seuls face à leur misère et aux responsabilités que tu as délaissé. Jamais tu n'as grandi ni n'a été digne de Kushu. Tu es l'enfant gâté du pouvoir..."

La molette opposée commence à tourner, faisant jaillir davantage de liquide jaunâtre de plusieurs petits tubes.

"...pouvoir que tu maîtrises mieux que jamais. Tu inventes ton destin désormais. Tu cherches Fourreau de Cuivre mais il est déjà là. Sur ta peau gravés sont les mots qu'ils prononcent. Tu regardes ailleurs mais vois maintenant en toi : tu ES Fourreau de Cuivre. Et le Premier Centilien qui a jamais fusionné avec son sceptre..."

QUOI ? Non ... impossible. Comment cela était il possible ? C'est là que je remarquais une chose. Les phrases s'étaient suivis, presque naturellement. Comme si elles attendaient qu'on les lisent dans le bon ordre. A moins que ca ne soit la volonté de ce monde, l'image de mon âme qui me parlait. Je restais tout de même choqué par la révélation. Mais il fallait que j'en apprenne plus. Le dernier mot était "Sceptre". Je tentais de tourner la valve de produit Vert puis la bleu. Voyons si la discussion s'enchainait de manière naturelle

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Le vert commence à s'écouler lentement sous ta pression dans un mouvement de spirale qui fait tout le tour de la structure.

"...sceptre grâce à l'enchantement que Orme Fijon de Centile y appliqua pendant tu étais en prison. Fourreau de Cuivre fut le premier artefact sur lequel il expérimenta les résultats de Dominique Kadare de Centile obtenus sur la réalité de Niroy. Grâce à cet enchantement, elle pensait pouvoir te préserver de la maladie qui te rongeait mais ce fut un tout autre effet qui se produisit. Tu deviens toi-même créateur d'un Puits..."

Le bleu suppure maintenant en fine gouttelettes de diffuseurs lents qui forment un rideau sur tout la paroi mélangeant désormais ses fluides.

"...Puits toujours présent sur Dolérian. Aujourd'hui est le coeur de ta tâche qui consiste à réparer ce qui est corrompu ou détruit. Car Centile n'a en cet heure d'autre recours pour sauver son monde que de passer par l'abomination ou le sacrifice. Tu peux être le remède ou le mal selon le chemin que tu graves pour toi-même désormais. Du bout de tes doigts et de tes pieds, tu peux ouvrir le voile de la réalité..."

Tu sembles être arrivé à un nouvel équilibre avec ces manipulations. La voix a l'air de pouvoir continuer indéfiniment de la sorte. Mais peut-être n'as-tu pas encore entendu tout ce qu'elle avait à te dire.

Garder un équilibre, tout en orientant les questions suivant les couleurs. Je ne savais si c'était le Multivers qui m'aiguillait ou si c'était une autre force qui me parlait. Toutefois, ce Puits de Pouvoir sur Dolérian me montrait alors tout une toute nouvelle facette de ce qui permettait à Centile de produire des êtres digne de devenir des Gardiens. Le sacrifice qu'il fallait pour produire un tel lieu de pouvoir, la puissance qu'avait du développer Kaen dans sa croisade et surtout la stupidité de ceux qui se sont amusé à les détruire.

Mais cela était une autre question, je devais m'assurer d'un autre point : La manière de résoudre cette crise. J'allais donc tenter un nouveau mélange de couleur. La phrase avait terminé sur le terme "réalité", "ouvrir le voile de la réalité". J'allais donc tenter de mettre du Jaune, espérant trouver un moyen de bien utiliser ce dont. Suivi de Bleu pour voir cette action sur le futur. Ensuite le Sombre pour tenter d'appréhender le risque de perdre le controle. Enfin le Vert pour équilibrer mais aussi pour voir la cause des ténèbres

Le temps était cependant compter, si cette source pouvait continuer à l'infini, je devais me hater, Nul ne sait ce que coute cette fontaine de savoir et encore moins ce que me coute les secondes passée ici plutot qu'à reprendre ma mission et surtout mettre en marche mes projet. J'étais une pièce centrale du Multivers, je ne pouvais rester caché

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Lorsque tu accentues le débit doré, tu comprends que les réserves de ces fluides ne sont pas illimités, néanmoins, l'effet fonctionne pendant quelques temps :

"...réalité jusqu'à ton monde d'origine. Tu peux le sauver du chaos en amenant avec toi l'armée de pirates qui te porte en adoration. Tu peux atteindre Niroy et sauver ce peuple des abominations jaillissent de son Puits ou bien t'occupe de l'autre extrémité de ce canal, sur Centile, pour prendre le problème à la racine. Tu..."

Le débit commence à diminuer quand tu t'empresses d'accélérer les suintements du compte-goutte azur.

"...tu pourras être pardonné de tes péchés si tu te présentes devant la Déesse. Tu devras confronter tous ceux que tu as blessé et les ennemis d'antan qui te tiendront toujours griefs. Mais ils t'accueilleront tous. Tu seras célébré par les plus Grands. Tu découvriras des anciens amis qui désormais te portent en haine et les anciens rivaux avec qui tu es en paix auront été crucifiés..."

Le jaune se tarit de plus en plus, jusqu'à ne tomber que par gouttes régulières. Tu augmentes déjà le débit de liquide noirâtre.

"...crucifiés par ta faute. Tu verras les conséquences de tes négligences. Tu coucheras à côté de Jir'A les autres victimes des hécatombes que tu n'empêcheras pas. Le monde touchera à sa fin à cause de ton indécision. Quand la Déesse t'appellera pour prouver ta Foi..."

Le diffuseur lui aussi montre des signes de faiblesses, quand tu fais jouer la valve qui active les fluides verts.

"...Foi qui a été ébranlée à tant de reprises. Tu as maintenu le cap bêtement, aveugle à tous les dégâts qu'ont causé ton fanatisme. Tu as assassiné, tu t'es laissé rongé par la haine, tu as oublié que tu aimais. Tu n'as jamais cherché à revenir vers ceux qui t'ont porté secours. Tu as laissé ton père mourir sans avoir été là lors de son dernier soupir..."

Le liquide noir bientôt ne coule plus non plus.

"...soupir contrairement à ton frère. Il lui parla de toi et arracha un pardon du bout des lèvres à ce vieil homme. Et Bénédicte aussi, dans son chagrin, ne te prêta aucune rancune lorsque la S.I.I. vint le chercher dans la chambre d'hôpital. Il fit tout pour de ne rien dire contre toi, même quand les investigateurs psychiques l'interrogèrent. Hélas, il n'eut d'autre chuwaa kreuf dwie shilf fs shlik ffsssst ffsssst ffsst..."

Autour de toi ne résonne que le son de la vapeur qui s'échappe de quelques pistons entre les tuyaux.

Les mots me frappaient à mesure que je les écoutais, on me parlait d'indécision alors que je n'avais jamais rien pu décidé. Embarqué dans une cavale, puis capturé par des mercenaires puis fusionnant avec la Source de toute matière et de toute vie. J'avais effectué une fuite en avant sans jamais prendre de décision que ma survie et ma sainte mission. Mon fanatisme n'était que ma foi plus ardente que jamais et aujourd'hui, j'entendais les effets de mon passage. Mon frère emprisonné, mon père mort sans que je n'ai pu être à ses cotés.

"Je t'avais ordonné de survivre un an vieille charogne" dis je

Toujours en position du lotus, je tentais de rester sereine mais mes yeux produisaient des larmes sans que je puisse les en empêcher. Mon frère avait été emprisonné par ma faute et il avait subit "la question". Mon poing se serrait rien qu'à cette idée. Déjà mon sang bouillonnait d'envie de vengeance. Mais je controlais les vagues qui étaient en train de s'abattre sur les murs de ma sérénité. C'était en m'abandonnant à la peur que j'avais atterrit dans cette situation. La haine, la peur et la vengeance avait guidé tout mes actes. J'avais échappé à la folie par la foi mais à quel prix. Une foi qui sans cesse était écaillées. Une foi qui m'avait poussé à la révolte. Mais une foi qui m'avait alors poussé à l'ascension. J'étais unique. Mort puis revenu à la vie dans une fusion parfaite j'écrivais aujourd'hui mon propre destin.

"Mon propre destin" ... un terme lourd en puissance considérant les écris sur Kaen. C'était sa volonté qui écrivait notre chemin. C'était elle qui tenait notre destin entre ses mains. Aujourd'hui, le miens était entre mes mains, libre de toute manipulation ou toute influence. Pas de doutes, j'étais unique. Je me relevais, encore un peu troublé par les révélations qui venaient de se faire quand je me mis à suivre les traces de sang incrustés sur le sol. Je ne les suivis guère longtemps. Juste le temps d'arriver à la plate-forme que j'avais jadis utilisé pour retourner sur Centile. Une plaque parfaite de toutes impureté sur laquelle j'allais bien voir si mon sceptre et moi même avaient fusionné. Je tentais donc de faire un portail de communication vers la personne pour laquelle je m'inquiétais le plus en cet instant : Bénédicte

"Déesse ... j'ai temps prié pour la protection de son âme. Chaque nuit avant de dormir, j'ai imploré que rien ne lui soit fait. C'est un homme bon. Pitié, faites qu'il soit pas blessé d'une quelconque manière"

J'avais beau avoir mon destin entre mes mains, celui de Bénédicte restait dans celui de ma Déesse. Le sauvetage de Niroy, celui de Centile ... en cet instant, elles me passaient loin et mon inquiétude était alors tourné vers Bénédicte. Lans m'avait prévenu que mon frère avait été inquiété mais il ne m'avait pas parlé du SII. Je craignais d'autant plus pour lui

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Du bout de tes mains, tu parviens à imprégner le sol d'une énergie magique parfaitement similaire à celle que font jaillir les sceptres. C'est un véritable prodige. Parmi les prêtres, il y a eu des rumeurs comme quoi le Révérend Doriq était parvenu à tracer un piètre portail au bout de plusieurs dizaines de minutes d'effort rien qu'avec ces doigts. Mais toi, tu le fais avec une aisance toute naturelle.

Le sol de rouille tâchée se creuse devant toi pour laisser apparaître le sommet d'un lit double, coincé dans l'angle d'une cellule exigüe. Assis sur le lit, un homme aux cheveux mi-longs plutôt mal entretenu est penché sur un journal neuf. Il relève lentement la tête vers toi.

Yeux cernés de noir et aux globes rougis, barbe folle, tu as du mal à reconnaître ton frère tant il semble moralement abattu. Il a un peu maigri dirais-tu bien que sa tenue orange ne te permette pas de distinguer ses formes. Perdre frère et père en aussi peu de temps, sans parler de sa carrière brisée, a dû complètement le détruire de l'intérieur.

Il est le visage de la chute du pouvoir pour un centilien.

Le fait que la communication passe est rassurant en soi : il n'est pas dans une prison du H.C.C. mais dans un établissement régulier.

Il te regarde, le visage contorsionné de spasmes que lui procure ta vision. Il ne semble pas te reconnaître. Ses sourcils se froncent, ses jouent se pincent. Non... il ne te reconnaît pas. Ou bien il ne l'ose pas...

Revoyant Benedicte, j'avoue retourner quelques année en arrière quand j'avais moi même chuté. Etrangement, il me ressemble à l'époge où je n'avais pas mes tatouages et où un numéro avait été marqué sur mon bras comme du bétail. Mais s'il semblait moralement abattu mais il n'était pas brisé. Je devais le sortir de là. Ne sachant pas qui pouvait nous écouter, je lui chuchote

"Sommes nous seuls ?"

Au pire on le prendra pour une personne totalement cinglé mais c'est que la première dizaine de personne qui vous le dit qu'est dérangeant, après on s'y habitue

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Avec une lenteur aux allures d'éternité, il regarde à l'étage en dessous puis revient vers toi. Il fait oui de la tête calmement, ne voulant ou ne pouvant pas parler pour l'instant.

Je suis intrigué par sa prudence accompagné par un oui de la tête. Il était peut être accompagné d'un autre détenu. Quoiqu'il en soit, je voyais bien qu'il fallait le sortir de là. Je décidais donc de continuer de communiquer avec lui.

"Désolé d'avoir mis autant de temps, frangin, la ... résurrection prend du temps. Longue histoire ... Ta prison ne semble pas disposer de système de défense. Tu penses qu'on peut disposer d'assez de place et de temps pour que je puisse venir te chercher ? Si tu peux pas parler, trouver un stylo et écris sur ton journal"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Son visage continue d'être pris de spasmes. Il ne semble pas intégrer ou accepter tout à fait ce que tu lui dis. Il parvient simplement à trouver la force de souffler :

"Alexei ?"

Sa lèvre inférieure tremble alors que ses yeux s'humidifient.

"Ils... ils ont dit que tu étais... j'ai vu les rapports... que... tu étais... où ?"

Il n'arrive vraiment pas y croire et doit sûrement envisager l'option du canular. Tu peux lui faire le coup une fois. Mais deux, c'est sans doute trop.

Comment expliquer cela alors que moi même j'avais du mal à le croire ? D'autant plus que j'avais peur qu'on nous surprenne. Je me frottais la tête avant de tenter de lui répondre.

"Où je me trouvais ? C'est pas évident à décrire ... Disons que j'ai découvert un chemin singulier tumultueux pour disparaitre et que le Multivers n'en avait pas terminé avec moi. Du coup, techniquement les rapports n'ont pas tout à fait tord mais ils sont loin d'avoir totalement raison"

Je ne doute pas que cela risque de l'embrouiller alors que je le sens à la limite de pleurer, submergé d'émotion. J'aimerai tant le prendre dans mes bras pour l'assurer que ce n'est pas un tour de son esprit ou une malveillance de ses gardiens. Je tente donc de le concentrer sur une chose plus concrète, l'espoir d'évasion

"Lorsque je suis sorti de ce chemin, j'ai du reprendre mes forces. Maintenant, je suis prêt et il est hors de question que je te laisse pourrir en taule"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tes mots l'aident pas vraiment et maintiennent son état de confusion. A ta suggestion, il répond d'une voix lointaine :

"Et qu'et-ce que tu vas faire ? Allez devant les tribunaux plaider ma cause ? Toi ?

Ou alors quoi... me faire évader. Pour quoi faire ? Devenir un fugitif comme toi. J'ai bravé la loi et je ne regrette pas de l'avoir fait. J'prends mes responsabilités.

Si je sors d'ici, ce sera sur l'ordre d'un juge."

C'est là toute la différence entre toi et ton frère. A moins qu'il ne fasse preuve de prudence vis-à-vis de toi dans l'éventualité où ce serait un coup monté. Mais ton instinct te fait douter de cette théorie.

Il réagit, il rejoint le débat, c'est déjà ça. Je suis toujours aussi étonné de voir combien Bénédicte est resté droit. Fanatique devant la loi ... ca me fait penser à quelqu'un mais qui ?

"D'après ce qu'on m'a dit, c'est la révolution sur Centile, on détruit des endroits saints et le gouvernement est en plein chaos. On m'a proposé un deal pour laver mon dossier, et le tient par la même occasion mais...

J'ai l'impression que ca pue frangin. Entre les malades qui m'ont exfiltré de force après West Station, l'Artisan et cet Avocat bizarre, on cherche pas à me remettre à la justice, on veut m'étudier"

Je laisse un temps, me frottant la tête avant de reprendre

"C'est aussi pour cela que j'ai décidé d'arrêter de fuir, mon frère. Je sais que la loi ne m'acceptera jamais tel que je suis. J'en sais trop et j'ai fait trop d'erreur pour être lavé de tout soupçon. Mais dans l'atmosphère actuel, des Centiliens ont déséquilibré le Multivers dangereusement et personne ne s'en préoccupe. Je dois faire quelque chose et j'espérais que tu m'aiderais à cela"

Je baisse les yeux presque honteux alors que je lui annoncais la dernière phrase. J'avais déjà détruit sa vie une fois. Avais je le droit de lui demander autant de sacrifice ? Cela devait être son choix

"Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait d'abord en croyant à ma mission, en mon role dans le Multivers. J'ai accepté d'être considéré comme un ennemi, un pariah, de Centile si cela me permettait de le sauver. Si on m'a accusé d'ignominie c'est, je cite Kadare : "parce que je ne pouvais être controlé". Je mettais en péril leur opération clandestine. Ma décision, je la crois être justice. Si tu veux me suivre sur cette justice, celle où l'âme de Centile est en jeu, je t'invite à me rejoindre. Si tu ne veux pas, je ne t'en voudrais pas. Je veux juste te savoir en bonne santé...

C'est pour cela que je veux te faire sortir d'ici. Une personne a réussi à savoir que j'étais encore vivant ce qui signifie que d'autre le sauront aussi. Ils essaieront de m'atteindre à travers toi et je ne l'accepterai pas. Tu ne veux pas combattre à mes cotés, je le conçoie, mais laisse moi t'offrir une nouvelle vie. Une vie sur mon monde. Une vie où tu ne devras plus craindre les Centiliens, une chance de repartir à zéro. Je sais que ... Papa est mort ... je sais ce que tu as fait pour lui ... mais Centile ne t'apportera rien à présent que la douleur"