Staft pour système interne

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

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La salle est d'un blanc si pur que tu as du mal à définir où commencent les murs et le plafond. Assis sur une chaise en bois rembourré qui est la copie exacte de celle que tu utilisais dans ton atelier de la 4eme Couronne, tu observes ce monde étrange.

Néanmoins, tu te rappelles tes lectures dans le Thanatos. D'instinct, tu sais que tu es dans l'un de ces ordinateurs. Une conscience "digitalisée" comme ils disent. En somme, tu es un circuit électrique préconfigurée selon un schéma d'une complexité proche de celle d'un humain.

"Si cela peut vous conforter Monsieur Forrest..." lance la voix de Detlef derrière toi, "vous êtes loin d'être la seule victime de ce jour cataclysmique."

Il marche vers toi, toujours dans le même costume que tu lui connais et tire à lui une chaise en velours qui n'était pas là la seconde précédente. Il se penche en avant vers toi d'un mouvement vif comme s'il venait de se rappeler de quelque chose.

"Nous sommes dans le programme de sauvegarde d'urgence que je vous ai greffé, Monsieur Forrest. Votre cerveau a 0,2% de chance de survie dans la situation actuelle."

La première chose que je fais dans ce fauteuil, après avoir étudié la pièce, consiste à prendre une grande inspiration tout en me dégourdissant les jambes et les bras.

Avoir enfin l'impression de n'avoir aucune gêne de mon corps me fait le plus grand bien.

Ah! Enfin un peu de calme dans le chaos de ma vie.

Je met mes mains derrière ma tête tandis que je m'allonge, yeux fermés.
La voix de Detlef se fait entendre, j'ouvre les yeux.
Quoi encore ?

Il me fait un petit résumé de la situation.

Je me redresse, me penche vers lui. Je réfléchie en regardant mes mains qui miment un balancier.
Es-ce que je dois gueuler dessus, oui ou non ? …

Après quelques secondes d'analyse, je me réinstalle dans mon dossier, sans air accusateur.

Il y a quand même une victime qui a quand même son responsable en face de lui … Ou peut-être pas ? Vous êtes un message pré-enregistré ?

Je quitte mon siège tandis que lui s’installe et je me mets à marcher autour de mon fauteuil, en fessant les cents pas.

Je ne peux m’empêcher de vous féliciter pour votre coup.

Très bien pensé … Astucieux, ect … Mais, au final vous n'aviez pas de cible spécifique, vous ne saviez pas qui serait la cible … Du coup, je ne peux m’empêcher de me poser des questions.

Je me tourne vers Detlef.
Pourquoi ? Dans quel but ?

Est-ce que votre attaque a pour but d'affaiblir un groupe ? Est-ce qu'il s'agissait d'une attaque dans le but de récupérer des données dans le but de les vendre au camp ennemi ?

Pour ce qui est de mon cerveau … Vous savez … J'ai tellement fréquenté la mort qu'au final ... les statistiques ne disent plus vraiment grand chose … Que mon cerveau soit détruit, je m'en fous, honnêtement j'en ai un peu marre de mon corps...

Je finis par me rasseoir dans mon fauteuil avec la conclusion.

Pour finir … Artisan … Vous savez fort bien que vous êtes poursuivit, à commencer par moi, désormais … Et pour répondre à la question que vous m'aviez posé avant que je parte …
Je compte semer le chaos pour laisser la place à un nouvel ordre.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Sa mine affable t'écoute attentivement et prend le temps du silence à la fin de ta tirade.

"Vraiment ?... Mais, Monsieur Forrest, sauf votre respect vous n'avez aucune idée de ce qu'est le chaos. Selon votre conception, il s'agit de la destruction aléatoire, de la déstructuration absolue et selon vos actes, vous obéissez essentiellement à des instincts pulsionnels dignes d'un animal atteint d'un syndrome de déficience d'attention qui n'aurait jamais reçu la moindre éducation morale.

Le chaos, ce n'est pas faire ce que bon vous semble.

Le chaos est l'action perpétuelle mue par une non-pensée anthropique. C'est l'aléatoire qu'aucune rationalité ne peut récupérer : les décimales du nombre pi ne forment aucun algorithme, aucune séquence qui se répète, néanmoins, on peut calculer ce nombre grâce à un rapport de grandeurs ordonnés. C'est là toute la puissance de la rationnalité : le désordre apparent devient une forme d'ordre.

Mais le chaos, c'est diviser par zéro.

Et actuellement, vous en êtes absolument incapable. Ce qui ne sera d'ailleurs jamais le cas si vous suivez les Gardiens qui se sont ralliés à la cause de Jialle."

Il croise et appose ses mains en triangle devant lui.

"Laissez-moi vous dire pourquoi ils s'intéressent à vous.

Vous avez été exposé suffisamment aux Puits de Kaen pour en comprendre le fonctionnement. Et vous étiez suffisamment pur pour que cette Source commence à vous assimiler petit à petit. Ce talent ou ce lien spécifique fait de vous l'un des très rares manufacturiers capables de travailler l'essence même des Puits pour peu que vous soyez assisté par les bonnes personnes. En l'occurrence, le Gardien Iyo qui, grâce aux informations parcellaires que ses alliés ont volé dans mon laboratoire et dans le coeur cybernétique de Centile, sera en mesure de modeler l'énergie des Puits comme Kaen le fit avec mon concours il y a près de quatre siècles.

Toute personne capable de capturer l'essence du Multivers et de se l'approprier serait alors en mesure d'obtenir une Puissance quasiment illimitée. Par le passé, j'ai par précaution limité cet accès à Kaen de sorte qu'elle ne soit pas au-delà de toute mesure de contrôle.

Hélas, je crains que vos amis n'aient pas la même retenu. Et vous imaginez bien qu'ils ne comptent pas que ce soit vous qui en soyez le bénéficiaire. Leur trahison est inévitable car plannifiée."

Encore un temps. Il observe tes réactions avant de reprendre.

"Vous comprenez donc bien que mon objectif est moins de mettre à bas les quelques Gardiens qui jouent aux apprentis sorciers que d'empêcher le Multivers et ses habitants de se retrouver sous la botte d'un despote. Un despote qui aurait absorbé ce que nous appelons dans le jargon : la Matière Absolue."

Il passe une main sur son visage pour vérifier si l'idée d'incarner cette personne t'excite ou non.

"Pour en revenir à vous, si vous êtes encore en vie, c'est parce que je réchigne en général à tuer mais aussi parce qu'il s'avère que si vous êtes en mesure de provoquer la fin du monde, vous êtes aussi en mesure de le sauver : en restaurant les Puits dans leur circuit fermé, il sera impossible à quiconque de s'en approprier l'essence.

Si vous me laissez faire de vous l'Architecte de ces canaux, vous accéderez à une enveloppe et à un niveau de conscience bien supérieurs qui vous permettront d'incarner le chaos dans sa forme la plus pure."

Toujours aussi calme, il lève ses mains devant sa bouche, attendant de savoir ce que tu comptes faire de sa proposition.

Ma tête tourne sur le côté, regardant le vide, mon visage en pleine réflexion.
... Je savais déjà, qu'ils voudront me duper ... Ou plutôt je le pressentais ...

Je disais vouloir vous poursuivre ...
Ma tête se retourne vers lui.
Mais au final, il n'y avait aucune raison que je le fasse vraiment ...

Je me penche vers lui, fixant mes mains jointes.

Je ne vous en veux pas, pour la simple raison que je n'avais pas choisis mon camp, donc que je n’avais pas de raison de vous en vouloir puisque l'attaque ne me visait pas en particulier ...

Mes mains se dé-joint et ma main gauche monte en poing sur mon menton, le coude posé sur le genou gauche.
Mes yeux vont de droite à gauche pendant quelques secondes avant de poursuivre

Si je ne pouvais pas choisir mon camp, c'est parce que je ne savais pas ce que voulais chaque front, ni ce que je voulais réellement, moi ... Il a Jialle, il y a Kaen, on m'a expliqué le but ... Mais je n'avais pas le vôtre ...

Ma main droite rejoint ma main gauche sous le menton.

Et c'est là qu'un problème se pose, celui qui m'a expliqué chaque volonté de chaque camp, était digne de confiance, car celui-ci était lié au Multivers et avait pour but de purifier, de sauver les puits ...
Mais vous ... Est-ce que je peux vous faire confiance, vous qui n'avez pas dit que vous me connaissiez avant notre rencontre ?

Qui me dit que vous ne souhaitez pas plutôt obtenir la matière absolue seul, ou dépasser toutes formes de puissance ?
Ceux de Jialle prônent le renversement de Kaen pour établir un nouvel ordre et égaliser le peuple, vous vous proposer de sauver le Multivers ... Et moi ... je veux ... les deux.

Maintenant que je suis ici, au calme et libérer de mes délires, je peux enfin réfléchir à ce que je veux faire...

Pour finalement me rendre compte qu'on ne peut pas incarné le chaos pur.
Car cela revient à faire un paradoxe que vous devez bien connaitre : le paradoxe d'Epiménide.
Le chaos n'existe pas sans une règle ...
Je peux enfin penser à choisir ce que je veux être : un homme qui protège les autres, qui cherche à les égaliser, qui veux les sauver eux, et le Multivers, tout en essayant de contenir le maximum de paradoxe. Voilà ce que je veux devenir.

je m'enfonce dans mon fauteuil

Mes dernières questions sont ... "Puis-je vous croire ?" et "Cherchez-vous à aider le peuple ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il fronce les sourcils en pinçant les lèvres comme si ta question n'avait pas lieu.

"Monsieur Forrest, si vous voulez jouer dans la cour de ceux qui se font passer pour des Divinités, il va falloir que vous fassiez des choix. Choisir de suivre quelqu'un, choisir un camp. Les indécis ne sont pas les amis de tous dans ce genre de confrontation, mais les ennemis de chacun.

Roulez pour vous-même si vous pensez ne pas avoir besoin d'alliés. Mais je crains que ce ne soit pas le cas. Même votre Déesse s'est entouré de quatre personnes de confiance.

Jugez mes actes plutôt que mes mots. J'ai des procédés inhabituels et préfèrent mener mes batailles de loin. Mon identité est toujours restée secrète aussi suis-je difficile à vaincre et n'ai donc jamais pu trahir qui que ce soit. Et je tiens à vous rassurer, Monsieur Forrest, nous ne nous rencontrerons pas directement. Les personnes qui travaillent pour moi l'ignorent la majeure partie du temps, sauf cas de force majeure."

Il te laisse juger de la situation dans laquelle vous vous trouvez.

"De même, pour être tout à fait franc, je n'ai cure du peuple. Je cherche simplement à limiter la folie propre aux Centiliens dès qu'il s'agit de jouer avec des choses qui les dépassent."

Il regarde sa montre qui semble reculer plutôt que d'aller dans le sens horaire.

"Je crains que le temps nous manque. Libre à vous d'enclencher le transfert de données Monsieur Forrest, il vous suffit pour cela d'emprunter la porte bleue," dit-il en désignant ladite qui se trouve derrière toi. Tu vois également sa jumelle, rouge, juste à côté.

"L'autre... n'a que 0,2% de chance de s'ouvrir."

Je me lève et avance vers les portes, je suis entre les deux, impossible de savoir laquelle je vais prendre.

Monde de merde ...

Ne croyez pas qu'une vulgaire statistique rentre en jeu...

Je m'arrête en cours de chemin. Je penche ma tête vers la gauche et fais lentement craquer une vertèbre de mon dos, là où un câble était normalement fixé.

Les deux portes sont face à moi, je tourne ma tête vers la bleue, puis la rouge et vice-versas.

Je lève la tête vers le plafond et le contemple. Je rabaisse la tête.

Là où vous n'avez cure des hommes ... Je serais complémentaire.

Ma main touche la poignée bleue et je la tourne.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Une lumière intense sort de la porte quand tu l'ouvres. Après quelques instants vains à tenter de discerner quoi que ce soit de l'autre côté, tu franchis finalement le pas... pour embrasser le néant.

Ton corps cesse définitivement de vivre pour que ton être se ramasse sous sa forme spirituelle. Aussitôt, elle s'échappe à travers le voile de la réalité pour tenter de rejoindre la Source. Mais elle rebondit contre les parois de ses canaux qui semblent désordonnés. Ou plutôt, son énergie s'en échappe par salve si puissante qu'il est impossible de rejoindre le coeur de son flot.

Repoussé en dehors du monde, rebuté dans sa demande d'accession au Grand Tout, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] en une infinité de parcelles, pour finalement disparaître sans atteindre le repos, dévoré par les cellules de la réalité sans espoir d'échapper à sa digestion immédiate.