Tome 3 : Ange et Gardien; Episode 2 : La 65eme case de l'échiquier (Telagan)

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Toujours aussi méfiant, il prend soin de ne pas trop lever la voix.

"La main qui puise dans la cervelle, faut l'appuyer sur le coeur. Sinon, l'autre face, il paraît qu'il faut l'appuyer sur le front, mais ça c'est pour les illuminés qu'ont des noeuds dans la tête," dit-il en faisant un moulinet de l'index autour de sa tempe.

"Vous y connaissez en ces pièces là ? Il paraît qu'on en trouve dans d'autres régions..."

Je referme ma main sur la pièce avant de venir m'appuyer contre l'âtre de la cheminée à côté de Jori, répondant sur le même ton que lui :

"Je n'ai jamais entendu parler de tels artefacts qui semblent relever du shamanisme s'ils détiennent de telles propriétés."

Un léger sourire se dessine sur mes lèvres tandis que j'approche la face comportant la main entrant dans un cerveau vers mon cœur.

"Quoiqu'il en soit tu sembles être persuadé que j'aurais un meilleur état de santé en me l'appliquant, je pensais pouvoir camoufler ma faiblesse mais je crains que ce ne soit plus possible donc...Voyons voir quelles propriétés renferme cette merveille."

Tout en le fixant du regard sans quitter ma bienveillance à son égard, j'appose directement la pièce à même la peau en plein sur mon cœur.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Succion.

Tu sens que tes os se renforcent, tes lourdeurs s'effacent et ton esprit vacille. Cela dure quelques secondes, mais tu es forcé de cligner des yeux à plusieurs reprises, comme si tu te sentais en proie au sommeil tout d'un coup. Néanmoins, cette fatigue est bien plus saine que ton état précédent. Tu peux même te permettre de lâcher un peu de ta concentration pour accepter d'encaisser un peu de la douleur qui roule dans ton corps.

Tu es loin d'être au mieux de ta forme, mais tu n'es plus dos aux portes de la mort que tu avais difficilement refermé. Tu pourrais peut-être utiliser davantage le pouvoir de la pièce, mais c'est un choix entre l'esprit et le corps qu'il faut faire, tu le comprends désormais.

Jori lit maladroitement tes sensations sous ses cheveux usés. Il échange un sourire complice avec toi et, en ce moment même, il est la personne la plus proche de toi.

Et tu es censé le tuer.

Je résiste à la sensation subite de sommeil que me fait endurer le pouvoir étrange mais efficace de la pièce. Je comprends immédiatement le sens du symbole de la main plongeant dans le cerveau. La pièce utilise tout simplement l'énergie psychique de son utilisateur pour la convertir en santé physique. Il ne fait nul doute également que l'autre face aurait l'effet inverse, ce qui ne devrait pas être un pouvoir dont j'aurais l'utilité, ma condition physique étant bien plus importante que mon psychisme à mes yeux, bien que ce dernier soit utile.

La sensation de mes os qui se restructurent tandis que je suis conscient n'est pas très agréable mais le simple fait de savoir que je retrouve une certaine mobilité de mon bras gauche me rassure et me permet de surpasser la douleur que le pouvoir de la pièce me fait endurer temporairement.

Instinctivement, je bouge légèrement mon bras gauche, ouvrant et refermant la main plusieurs fois comme pour m'assurer que l'artefact a bien joué son rôle, bien que je n'en doutais absolument pas en raison des sensations ressenties. Malgré tout je décide de la jouer fine et de laisser mon bras ballant, afin de garder cette carte secrète jusqu'à ce que je décide de l'abattre sur la table au besoin.

Après un clin d’œil à Jori, je décide de puiser un peu plus dans mes réserves psychiques quelques secondes supplémentaires de manière totalement contrôlée afin de me sentir suffisamment d'aplomb pour exécuter ma mission de sauvetage. Je range précieusement la pièce dans une des bourses solidement attachées à ma ceinture.

Tandis que je lance Jori sur notre plan de sauvetage, je fais tournoyer tranquillement d'une main, mais de manière plus efficace et intense mon sceptre, afin d'avoir également des réserves magiques supplémentaires. Je n'ai définitivement pas confiance en Winsdraw ainsi que le plan de la tête déguisée. Elle me semble d'ailleurs bien longue à venir...

"Je paierai ma dette envers toi Jori pour ce que tu fais et t'apprêtes à faire pour moi. J'ignore quelle sera la réaction du Comte Winsdraw devant la tête du prétendu Comte Ironhalo. La seule chose que je sais, c'est qu'il a la vie de ma femme et de ma fille entre les mains, juste en bas, sur les remparts. Dans le meilleur des cas il n'y voit que du feu et tient paroles en les libérant, dans le pire des cas il souhaitera profiter de ma faiblesse physique et mon incapacité à les défendre pour les exécuter sous mes yeux."

Malgré le fait que je me sente beaucoup mieux et à nouveau prêts à riposter si nécessaire, je m'exprime comme si j'étais toujours aussi faible et invalide afin qu'il comprenne que je souhaite garder mon état de santé secret.

"Comme sur le champ de bataille tu risques de devoir faire preuve d'une grande bravoure, tu as toute ma confiance pour que nous menions à bien ensembles cette opération de sauvetage."

Je n'ai guère besoin d'en dire plus non seulement pour éviter de le condamner un peu plus aux yeux d'Ironhalo qu'il ne l'est déjà, mais aussi pour qu'il comprenne qu'il a toute ma bénédiction pour user et abuser de son don d'éthérisation.

Je n'attends plus qu'une chose...La tête pour la transmettre à Winsdraw et récupérer ma petite famille pour la mettre en sécurité.

[S'agissant de la nouvelle utilisation de la pièce, je transfert 5 points de plus de psy vers le corpo de sorte d'avoir 12 en corpo]

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

En quelques secondes, tu n'as plus besoin de corriger tes boitillements pour te déplacer. Respirer n'est plus une douleur de chaque instant. Tes articulations retrouvent une certaine amplitude bien que tes muscles soit encore loin de pouvoir agir au mieux de leur capacité, ce qui, pour quelqu'un comme toi, reste surhumain.

Le tribut est lourd à payer néanmoins. La fatigue se mue presque en ivresse. Tu as la sensation d'être sous l'influence de psychotrope qui déforme ta vision de la réalité. Tu es conscient de ce prisme appliqué sur ta rétine, mais cela reste dérangeant. Ton coeur s'emballe soudainement quand tu vois le soleil se lever avant de comprendre que tu as confondu l'astre avec le lumignon d'une torche.

Alors que tu luttes contre ce que tu penses être une hallucination auditive mimant les cris de Thalia, tu vois enfin le pâtissier arrivé avec une tête fardée qui ressemble de loin à celle d'Ironhalo. Il faudra être prudent à ne pas la montrer de trop près te dis-tu en la rangeant dans un sac de toile.

Tu commences ta descente vers les remparts, secouant régulièrement la tête pour ne pas tomber de fatigue. L'escalier est interminable. Pendant longtemps, tu ne sais pas si tu rêves ou si tu es réellement en train de descendre, jusqu'à ce que tu arrives au hall qui donne sur la passerelle en ouvrant une lourde porte. L'air frais annonciateur du matin te fouette le visage. La nuit s'éclaircit... l'aube est proche.

Jori, tremblant, reste derrière toi quand vous avancez. Winsdraw est toujours en haut de la tour à ta droite, entouré de soldats. Tu devines les silhouettes à genoux de ta femme et de ta fille. Le Duc sourit à ta vue et attire l'attention d'un homme qui l'a rejoint. Ce dernier est plus solidement bâti, a le teint mat et des peintures de guerre auxquelles collent ses cheveux crasseux.

Non, ce n'est pas une hallucination, tu dois t'en convaincre.

Lutter, toujours lutter. L'épuisement mental est bien moins dangereux que mon état physique d'alors, mais les hallucinations n'en sont pas moins gênantes. Malgré tout, la gravité de la situation me maintient éveillé, j'aurais tout le temps de me reposer lorsque toute cette histoire sera terminée. A distance, mon animosité envers Winsdraw se fait déjà sentir lorsque j'aperçois Bailli et Thalia à genouillées. Je m'adresse à Jori :

"Je vais nous téléporter au sommet de la tour, je dois économiser mon énergie pour l'utiliser contre Winsdraw et sa clique si cela s'avère nécessaire. Tiens toi prêts à tout moment à accomplir notre opération."

Je secoue une ultime fois la tête afin d'éloigner un peu plus le sommeil, bien que mon esprit soit concentré sur mon épouse et ma fille. Lorsque Jori est prêt après lui avoir indiqué la nécessité d'un contact physique pour que je puisse l'emmener avec moi, je fixe mon regard sur la tour et nous téléporte à trois mètres de Winsdraw, sans faillir, malgré les bourdonnements dans mes oreilles. Je conserve ma concentration pour y faire abstraction.

Je tiens fermement le sac de mon unique main supposée valide. Je m'exprime avec froideur :

"J'ai accompli ma part du contrat Comte Winsdraw, j'ose espérer que vous êtes un homme de parole et que vous accomplirez la votre."

Mon regard croise tour à tour celui de Bailli et de Thalia.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu te téléportes avec Jori au milieu des soldats, toujours une dizaine en plus du nouveau venu.

Immédiatement, les épées et les lances sont autour de vous. Ironhalo récupère la tête avec un sourire de satisfaction. La tête est dégoutante et pour toi qui connaît la supercherie tu te dis qu'il en faudrait peu pour qu'il s'aperçoive du leurre. Mais la luminosité et la fatigue doivent aussi avoir un impact sur ses sens.

"Bien, bien...

Mais explique-moi, Prêtre, sous quel motif je ne devrais pas trancher la gorge de ton ami ?"

Jori a déjà une lame sous la gorge et te regarde avec désespoir.

D'un signe de la main, Thalia et Bailli sont libérés et toutes deux viennent te rejoindre pour se serrer contre toi. Un léger vent se lève, au sein duquel tu entends le sifflement de Jag, qui doit être non loin.

Je serre de mon bras qui était censé être brisé ma femme et ma fille, échangeant un regard complice l'espace d'une seconde. Puis mon regard se pose sur la pointe de la la posée sur la gorge de Jori tout en tendant l'oreille à l'arrivée de Jag. Un signe de tête à l'attention de mon compagnon d'infortune, je m'adresse à Winsdraw :

"Rien ne vous empêche de lui trancher la gorge Comte, mais il n'y aurait rien de glorieux d'exécuter un homme sans défense. Un homme de votre rang lui offrirait au moins une épée pour lui donner une chance de vous vaincre, à moins que vous ne craigniez pour votre vie."

Je siffle Jag pour lui signifier ma position exacte.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

La moue de Winsdraw se tord en grimace de mépris et de fureur.

"Quelle impudence !!"

Il sort son épée vivement avec la ferme intention de la passer au travers du corps de Jori. Mais au lieu de ça, il empale le garde derrière lui. Le malheureux lui crache une gerbe de sang à la figure avant que Winsdraw ne réalise que son bras passe magiquement à travers le corps de ton complice.

Tu ignores comment les autres réagiront dans les instants suivants. Néanmoins, tes réflexes demeurent plus rapides que les leurs en cette fraction de seconde primordiale.

Je ne peux réprimer un large sourire lorsque Winsdraw tue son propre soldat en traversant le corps éthéré de Jori. Néanmoins, je ne perds pas la moindre seconde et prémédite déjà mentalement ma riposte.

En un quart de seconde, je mets Bailli et Thalia à quelques centimètres derrière moi. Je mets en œuvre mon enchainement technique en saisissant le bras de Winsdraw afin de le retirer du corps de Jori, lui fais une clef de bras pour le lui briser littéralement, tandis que dans le même temps j'abats un poing rageur et destructeur sur son visage, accompagné d'un coup de pied latéral à pleine puissance dans l'estomac. Ceci n'a d'autre but que de l'envoyer valser de toute sa masse contre ses hommes afin de gagner quelques secondes supplémentaires.

Si ma rapidité surhumaine me le permet, je touche ma famille et Jori afin de nous téléporter dans la tour de Ironhalo non sans cracher au préalable ma haine :

"Ça c'était pour ma femme, ordure."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Le bras de Winsdraw explose en même temps que sa cotte de mailles dans un cri à vriller les couilles du plus valeureux soldat de sa garde. Le craquement de sa mâchoire sous ton poing ne paraît qu'un écho lointain en comparaison. Sous ton coup de pied au plexus, il embarque deux autres fantassins dans sa chute qui s'achève dans la cours intérieure, une dizaine de mètres plus bas.

Tu téléportes ta famille juste au moment où les premières lances allaient vous transpercer. Mais Jori, l'intangible, ne peut hélas bénéficier de ton transport jusqu'en haut de la tour. Tu le vois, à genoux, recroquevillé, se faire transpercer d'épées qui refusent de trouver sa matière.

De ton belvédère, tu aperçois les torches des renforts qui foncent déjà dans les lignes arrière du Comte Hapatchi et du défunt Duc de Winsdraw.

La partie est totalement renversée. L'avantage absolu sur l'échiquier.

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En éliminant Winsdraw j'ai accompli un objectif secondaire que je m'étais donné en plus du principal qui était de soustraire ma femme et ma fille de ses griffes. Toutefois, il me reste une dernière mission de sauvetage avant de pouvoir songer à me reposer. Même si Jori est un expert de l'intangibilité, je suis très bien placé pour savoir que les ressources magiques finissent par s'épuiser.

J'enlace mes deux femmes, frottant mes joues contre les leurs. Je dépose un baiser sur le front de Thalia avant d'embrasser Bailli, prenant soin de limiter ses souffrances. J'approche une main délicate de son visage tout en fixant mon regard dans le sien :

"Tes blessures ne te font pas trop souffrir ma douce ?"

A travers un regard rempli de tendresse et de fierté suivi d'une profonde étreinte paternelle, je m'assure également que ma fille se porte bien, surtout psychologiquement. Comme il y a quelques années, je la prends dans mes bras. Elle a beau avoir 17 ans, elle restera mon enfant :

"Je vous aime tant, je n'ai qu'une hâte c'est que tout cela se finisse rapidement."

Après quelques étreintes silencieuses à trois, avec notre fille entre Bailli et moi-même dans mes bras, je glisse une main vers la bourse contenant la pièce magique et referme mon poing dessus avant de la glisser dans une main de mon épouse, lui refermant les doigts dessus.

"Elle soignera tes blessures au prix d'une fatigue mentale si tu décides de placer la face avec la main plongeant dans le cerveau sur ton coeur. Jori m'a sauvé la vie en me l'offrant...Je souffre de quelques hallucinations, mais je me porte bien mieux physiquement, j'ai simplement besoin de sommeil. Mais avant ça...je lui dois la vie...Je ne peux pas le laisser sur les remparts seul face à ces soldats."

Je les serres contre moi une nouvelle fois, avant de terminer :

"Toutefois je ne vous lâche plus d'une semelle, je vous emmène avec moi...!"

J'attends leurs réactions, avant de faire appel à Jag afin d'aller libérer Jori de ses agresseurs, en espérant qu'il ne soit pas trop tard. Par la même occasion, la survie de "l'Ange au dragon" devrait rebooster les troupes en plus de l'effet grisant des renforts et de la mort de Winsdraw.

Notre périple dans la 6e Couronne touche à sa fin.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

La réponse fuse comme une gifle. D’ailleurs c’est une gifle.

« Ne songe pas une seule seconde à retourner là-bas ! » gronde Bailli. Son souffle enfle, s’arrondit, elle sert les mâchoires parce que c’est une guerrière. Une femme forte qui tient sous la tempête et qui n’a pas peur de te rentrer dedans. Jamais.

Douce, peut-être, mais pas en pareil cas. Elle te serre, toi et Thalia, à t’en péter d’autres cotes. Juste pour pas que tu partes. Pas pour te cajoler, nan, parce que t’es là. T’es revenu et elle sait que tu n’auras pas le droit à une chance pareille une seconde fois. Tu la sens prête à te pousser une gueuler mais qui germe mal sous la croute de douleur qui a verni son cœur.

En bas, les hommes lancent la contre-attaque, fer au poing, flèches dans les gorgerets et fléaux sur la gueule. Débandé, l’armée du Duc s’émiette tandis que les rangs du Comte Hapatchi tentent de se frayer une sortie. Mais de ton expérience, tu sais que le bain ne fait que commencer.

Ta femme recule un peu, juste assez pour capter ton regard.

« Maintenant tu vas faire la seule chose à faire : et tu vas ramener ton fils ici. Il jouera au chef de guerre quand il en aura l’âge ou le royaume qui va avec ! »

Thalia, entre vous, est tremblante. De ses 17 printemps, elle n’en a pas tiré la même maturité, ni le même endurcissement que ses parents. Question d’enfance. Elle découvre la guerre, la bataille qui n’a rien de romantique ni d’exalté. La guerre c’est la fange sur son visage que ses larmes n’arrivent pas à laver. Thalia n’est plus que l’écorce gonflée d’eau du bois dont elle est faite. Même l’aile protectrice de sa mère ne parvient pas assez à la cacher à ce monde.

L’horreur de Centile est un breuvage amer qu’elle vient à peine de porter aux lèvres.

Je garde la distance que Bailli m'a imposé pour me fixer dans les yeux, à savoir à peine un mètre. Je lui offre un regard grave, signe que j'ai bien compris son cri du cœur. Elle est peut-être une guerrière, mais c'est aussi une mère. Aussi, lorsque je pose mes deux mains fermes sur chacune de ses épaules, je peux sentir avant de la voir, la croute qui s'est formée autour de son cœur après avoir bien cru me perdre à jamais.

"D'accord, je vais aller chercher notre fils et le ramener ici. Ensuite nous quitterons cette Couronne."

Puis je m'abaisse à la hauteur de Thalia, qui a bien une bonne cinquantaine de centimètres de moins que moi et lui parle comme un père protecteur à son enfant :

"Je vais chercher Lothar ma puce et je reviens très vite avec lui. C'est bientôt fini."

Je pose sa tête contre mon torse, tandis que je relève la tête vers Bailli. De la main droite je décroche l'épée pendue à mon côté et la lui tend :

"Si le besoin s'en fait sentir, n'hésite pas à t'en servir ma douce."

Je me redresse, mon regard se perdant sur le champ de bataille. Je prononce quelques paroles en elfiques. Puis avant d'aller récupérer mon fils, je m'adresserai à ma femme :

"A notre retour, j'aimerais jeter un œil au Puits au sous-sol. Il se peut qu'il s'agisse de notre porte de salut."

L'horreur de la guerre ayant un effet de bombe sur Thalia à distance, je décide finalement de lui épargner le champ de bataille de près. C'est la décision qu'avait prise Bailli indirectement, et je pense qu'il s'agit de la meilleure.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Jag enfle sous tes mots. Tu sautes de la tour presque aveuglément pour retrouver ton monstre d'écailles. La suite... n'est qu'un massacre. Une violence vengeresse vindicative. Ton armure s'abreuve de sang, de membres tranchés. Ce n'est plus une bataille, c'est la brutalité des hommes livrée à elle-même.

Tu écrases une tête d'un coup de pied qui achève de faire tomber ce voile rouge sur tes yeux.

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La liesse.

Le bonheur simple des guerriers qui n'ont d'autre excuse de se réjouir que celle d'être encore vivant. Ironhalo père retrouve le fils au milieu des prisonniers qui se sont rendus. L'accolade virile t'étreint le coeur un instant avant que tu n'aies le droit à pareil félicité lorsque Lothar et toi-même êtes portés en triomphe par l'armée que vous avez mené. Non. Inspiré.

C'est une revanche sur la bataille de Gal-Baraith. Tu fus du côté des sacrifiés lors de cet affrontement, aujourd'hui, tu connais la bonheur d'avoir tenu bon. Que ce fut dur, mais que la victoire est belle en ce seul instant. Oui Thalia est mal en point. Oui, Bailli est traumatisée. Mais là, maintenant, la gloire étreint tes larges épaules.

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Tu as un peu dormi avant le banquet de midi. Tu n'es toujours pas au mieux, mais tu te sens mieux. Ta femme et ta fille se sont assoupies sous les liqueurs des guérriseuses, plus charlatanes que médecins... enfin, meilleures que rien. Lothar te raconte sa bataille, fier de ses exploits, admiratifs devant les tiens. Tu échanges avec les soldats, sauf Jori, qui a disparu.

Le vin coule sur les tables alors que l'odeur de sang flotte encore dans l'air. C'est au moment où Ironhalo père se lève pour porter un toast que Lothar décide de te tirer par la manche pour descendre. En bas, vers le trésor que vous avez défendu.

Tu te souviens de la descente, lon"gue et obscure, vers le premier Puits que tu as rencontré. Y accéder n'est pas simple, il te faut ramper dans quelques boyaux, creuser ton chemin en suivant cette odeur de magie, jusqu'à ce que soudain... la terre ouvre son ventre oppressant pour t'apporter l'immensité chaleureuse de ce spectacle.

Le vision du Puits te ravive des souvenirs inquiets suite à ton rêve comateux. Mais, tout cela est bien plus réel sauf que...

Le dôme naturel de pierre a été travaillé par l'homme. L'Homme instruit du Centre qui y a bardé sa technologie pour surveiller l'activité de ce lieu dont il ne comprendra jamais rien. Le dome de pierre inégale et rapeuse a été remplacé par le clignotement de machine criblée de fils, de diodes luminescentes. Et le Puits, ce foutu trou dans la réalité, semble a sec. Tu as besoin de te pencher pour voir les quelques flammes qui y crachotent.

Malgré tout, la puissance qu'il dégage te submerge, presque autant que la vision de cette source qui se tarrie. Un Puits qui meure, c'est la tristesse absolue pour un prêtre de ta trempe.

"Bonsoir Prêtre."

Tu te retournes et manques te tomber à la renverse. Tu as beau savoir que c'est une autre version de celui que tu as connu, cela ne ravive pas moins de nombreux souvenirs.

"Malheureux, n'est-ce pas ? Kaen a peut-être un petit coup de moue ces temps-ci..." plaisante Doriq avec un sourire léger sous sa barbe de trois jours.

Le bon vieux Doriq. Qui d'autre à part moi-même est-il assez illuminé pour venir trainer dans le trou paumé de la 6e Couronne de Nephta ? Bien qu'il s'agisse d'un autre Doriq que celui que j'ai connu, celui-ci réagit exactement de la même manière que son alter ego de Centile 1.0. Je me retiens de le serrer dans mes bras à lui en broyer les côtes étant donné qu'il ne me connait pas.

Je lui adresse un léger sourire suite à sa réplique concernant Kaen :

"Bonsoir Doriq."

L'appeler par son prénom lui évitera de se présenter, je rebondis sur sa remarque :

"Il semble être difficile de maintenir la magie de milliers de Puits pendant plus de trois siècles. C'est malheureux en effet...peu de personnes à travers le Multivers en connaissent aujourd'hui leur véritable origine et utilité."

Je porte une main à ma bouche :

"Oh, pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté, je suis Frère Telagan Rebryn. Pardonnez ma prestance, j'ose espérer que l'odeur du sang ne vous dérange guère."

Je lui tends une main franche, avant de lui présenter mon fils :

"Et voici mon fils, Lothar."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il vous salue tous deux en hochant la tête vivement, lèvres pincées.

"C'est moins l'odeur du sang que de l'acier en-dessous qui peut me déranger..."

Il te scrute pendant un instant, yeux étrécis avec ses allures de faune que tu lui connais.

"Vous n'êtes pas un Prêtre de Nephta, et trop vieux pour un apprenti de Villes que j'ignorerais. Pas un évangéliste puisque vous avez un sceptre. Un sécessionniste peut-être, mais vous semblez confiant en vos aptitudes et au fait de ma réputation...

Etes-vous l'un des Gardiens qui a été appelé en renfort suite au protocole Shield ?"

Il regarde Lothar en fronçant les sourcils... un Gardien suivit de son fils ? étrange pour le moins.

Le Puits, quant à lui, semble réagir à ta présence. Les flammes s'élèvent comme pour lécher ta main et pour autant, tu ne ressens pas le même danger que lors de ton coma. Une bienveillance plutôt. De côté de la frontière entre la vie et la mort, le Puits semble se faire moins périlleux.

Et cette magie... cette magie qui s'en dégage, te ressource sans que tu aies quoi que ce soit à faire que t'approcher du bord.

Je fronce les sourcils lorsqu'il me parle du Protocole Shield. Naturellement, je n'ai pas la moindre idée de ce dont il s'agit :

"Je suis le Gardien de Dépérion, toutefois, je n'ai aucune idée de ce qu'est le Protocole Shield. A vrai dire j'ai rarement été aux faits des enjeux politiques centiliens. Je suis simplement un fidèle de Kaen."

Avant d'enchainer, je prends un air des plus sérieux du monde en le fixant droit dans les yeux, car je sais que lorsqu'il s'agit de Kaen, on a tendance à avoir du mal à me croire, et pourtant je ne fais que dire la vérité :

"Si je suis ici, c'est uniquement parce que la Déesse est venue me rendre visite sur mon Incarnat pour quérir mon aide concernant les dysfonctionnements de ses Puits et, seule Kaen sait, ô combien ils sont nombreux..."

Comme en écho à ma réponse, le Puits semble reprendre vie peu à peu, et contrairement à ce qui a été rabâché, ce dernier ne semble pas en vouloir à ma source magique, bien au contraire, il est en train de me régénérer...Bénie soit Kaen ! Un léger sourire se dessine à la commissure de mes lèvres tandis que je fais circuler ma main droite au-dessus du Puits en lui renvoyant à mon tour mon intention bienveillante à son égard.

Puis je termine à l'attention de Doriq :

"Puisque vous étiez persuadé que j'avais été envoyé suite au déclenchement du Protocole Shield, vous pourriez certainement m'informer en quoi il consiste et la raison pour laquelle il a été déclenchée ?"

J'imagine que d'autres questions le taraudent concernant mon armure étant donné que je ne suis envoyé par Kaen que pour juguler le dysfonctionnement des Puits. Et ceci d'autant plus que je suis plutôt bâti pour la guerre, le sang sur mon armure en témoignant, que pour la magie des Puits.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

A ton discours, Doriq a un fin sourire et des yeux pétillants. Une ferveur aussi pure et une telle indépendance savent trouver grâce à ses yeux, tu le sais bien.

Lorsque ta main s'étend, les flammes grandissent à nouveau pour la prendre pleinement entre leurs mailles chaleureuses. La magie coule de nouveau en toi, mais cela va beaucoup plus loin. Tu n'avais jamais été de nouveau en contact avec l'un des Puits depuis ta première expérience, mais aujourd'hui, tu te rends compte que c'est de là que vient ta connexion avec le Multivers.

Cette impression se fait des plus tangibles dans tes tripes. Tu sens, non, tu vois presque tous les autres Puits, leurs connexion, à en deviner presque leur emplacement. Trois d'entre eux sont mal à en point... si tu sautais à nouveau serais-tu capable de te diriger cette fois ?

Doriq tique en rejetant sa tête en arrière lorsqu'il te voit faire. Il sort de sa torpeur pour revenir à ta question :

"Mh... Centile se sent menacé. Un Gardien aurait brisé les règles en revenant sur l'incarnat-père. On pense que c'est lui qui a assassiné le Chancelier de la Défense il y a quelques mois. Il n'y a que deux personnes qui ont survécu à son attaque : un inspecteur du B.I.I., Eddie Summerfield, et le Sénateur Damaranth.

Je me demande d'ailleurs si ce dernier n'était pas complice dans l'affaire... enfin bref.

Toujours est-il que le Sénat a fait voter l'ultime protocole de défense de la S.I.I. : le protocole Shield. Selon celui-ci, tous les Gardiens disponibles sont autorisés à revenir sur le monde-père pour trouver, traquer et éliminer le Gardien qui a rompu son contrat."

Il marque une pause, son regard perdu dans le feu hypnotique du Puits.

"Et vous ? Que faites-vous ici si vous n'avez pas été appelé par le protocole ?"

J'ai un regard entendu pour mon fils lorsque Doriq me fait part de l'assassinat du Chancelier de la Défense par un supposé Gardien. A mon sens, la présence de Gabriel sur Centile 1.0 est liée à ce meurtre étant donné qu'il a exercé la fonction d'assassin tout au long de ses jeunes années auprès des Alphas. Malgré tout je ne montre rien à Doriq sur ce point lorsque je reprends la parole :

"Je comprends que l'assassinat du Chancelier de la Défense puisse avoir provoqué l'émoi de la classe politique la poussant à déclencher le Protocole Shield. Je ne peux toutefois pas me prononcer sur ce point tant que je n'en saurais pas plus au sujet de cette attaque que j'imagine spectaculaire si seulement deux hommes y ont survécu. Il est possible que je sois amené à répondre à cet appel de détresse, et que je doive pour ce faire rencontrer les protagonistes survivants."

Avant de répondre à sa question me concernant plus directement, j'appose une main sur l’infrastructure du Puits en fermant les yeux quelques secondes, appelant le Multivers à moi afin d'achever de rendre vie au Puits, à tout le moins d'enclencher sa régénération la plus complète possible. Je fixe à nouveau Doriq sans pour autant retirer ma main, hochant la tête brièvement :

"Nous pouvons considérer que j'ai moi-même violé les règles en revenant sur l'Incarnat-père, mais que j'ai été plus subtile que le supposé Gardien traqué en venant dans la 6e Couronne de Nephta, loin du fourmillement des premières Couronnes dans lesquelles ma présence n'aurait pas passée inaperçue.

Disant cela, je lui offre un large sourire avant de poursuivre sérieusement :

"Toutefois, mon intervention semble plus noble dans la mesure où, comme je vous le disais plus tôt, Kaen m'a demandé de cibler les Puits qui ont été affaiblis et de régler ces dysfonctionnements avant que cela ne se propage à d'autres. D'ailleurs, je détecte actuellement au moins trois Puits tout aussi à sec que celui-ci l'était avant mon intervention. La Déesse craint que ces dérèglements ne soient le fait de trublions."

Je considère mon armure avant de relever les yeux et de terminer :

"Carte blanche m'a été donnée pour défendre coûte que coûte les Puits, et il s'avère que je suis arrivé lorsqu'une guerre intra-comtale a éclaté sur le Comté d'Ironhalo abritant ce Puits ci."

Je lui laisse le temps d'intégrer mes informations avant de lui poser moi-même une question :

"Et vous-même Doriq ? Etiez-vous à la recherche des Puits affaiblis, ou aviez-vous une toute autre intention en venant à ma rencontre ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il fait quelques pas autour du Puits, laisse ses doigts effleurer les composants placardés au mur.

"Nous avons entendu parler de changement. De perturbation. Mais notre compréhension est très inférieure à la vôtre.

Nos équipes y ont travaillé pendant de nombreuses années mais... nous ne sommes jamais arrivés à avoir une réelle explication. Scientifique ou magique d'ailleurs, à peine dogmatique.

Donc oui, je cherchais une explication. J'ai écrit des portails pendant un bon mois, demandant à travers mes sceaux que Centile ou le Multivers m'apporte une réponse.

Et vous voilà..."

Il respire un peu plus librement quand il s'arrête, à la diamétrale opposée du Puits.

"Que se passe-t-il avec les Puits, Gardien Rebryn ? Comment peut-on... réparer ce problème ?

Et, désolé pour l'avalanche de questions mais, que se passera-t-il si l'on ne fait rien ?"

Si tu n'as pas forcément les bonnes réponses, au moins as-tu enfin trouvé les bonnes questions.

Je me tourne afin de lui faire face à nouveau alors qu'il s'est placé à l'opposé de ma position. Je prends le temps de la réflexion avant de lui répondre, me passant une main dans la barbe de quelques jours. Je saisis mon sceptre de l'autre main pour en poser la pointe à la verticale sur le sol devant moi, faisant pulser les émeraudes au rythme des battements de mon cœur.

"Je suis moi-même venu chercher les réponses aux questions que vous vous posez Doriq. La seule chose dont je suis certain, c'est que des Centiliens ont trouvé un moyen de détourner le magma de magie que contiennent les Puits et je suis persuadé que la présence potentielle d'un autre Gardien n'est pas à l'origine de cette fuite. Pour résoudre le problème...Il nous faut s'armer de patience malgré l'urgence de la situation, d'avoir une foi inextinguible en Kaen, et remonter à la source."

Je me mordille la lèvre inférieure avant de poursuivre :

"Pour ce qui est de votre dernière question, eh bien, si nous ne faisons rien, toute la magie du Multivers retenue par les Puits s'éparpillera et je n'ose à peine imaginer les conséquences catastrophiques que cela puisse avoir...Que je le veuille ou non, je suis intimement lié aux Puits de Kaen, contrairement à la plupart des personnes investies de magie pour lesquelles les Puits menacent de se nourrir de leur magie, ces derniers me régénèrent. Lorsque les flammes s'emparent de moi, le Multivers me fait part de son mal être. Il semblerait que cela soit lié à mon passé, lorsque j'ai été aspiré par l'un d'eux.

Je crains que le tarissement des Puits ait pour conséquence première d'avoir des répercussions des plus désastreuses sur les Prêtres que nous sommes et ceux que vous appelez les 42-3. Pour ce qui est du long terme...Nous pouvons craindre le pire, le Multivers serait complètement déséquilibré, les Incarnats risqueraient de se mélanger, les dimensions multiverselles se mêler les unes aux autres...Et c'est d'ailleurs ce qui est déjà en train de se passer Doriq, à votre insu..."

Je soupire, laissant le pauvre Prêtre encaisser mes premières paroles avant de l'achever :

"Je viens d'une autre dimension multiverselle que la votre où il existe une autre Centile, et il en existe probablement des milliers d'autres encore. C'est pour cette raison que je vous connais et que vous ne me connaissez pas...Je suis Centilien de souche, mais pas de cette Centile-ci."

Conscient du choc que je peux lui causer avec cette révélation, je me déplace vivement à ses côtés prêts à le soutenir si nécessaire, bien qu'il soit un monstre psychique. Je pose une main sur son épaule :

"Je suis désolé Révérend, mais vous êtes le seul auquel je pouvais et me devais de révéler l'existence de multiples dimensions, vous seul êtes apte à comprendre cela."

L'utilisation de son titre au lieu de son prénom atteste de la gravité de la situation et du poids qui pèse sur mes épaules.

"Comprenez bien qu'il existe autant de Puits qu'il y a de dimensions et que les conséquences seront d'autant plus grandes."

Une main chaleureuse et puissante sur son épaule, je lui laisse le temps nécessaire pour accuser le coup, tout en lui laissant deviner la question suivante sur mon visage, à moins qu'il l'ait directement lu dans mon esprit : Y-a-t-il eu un évènement de grande ampleur ces dernières années qui pourrait avoir provoqué l'affaiblissement des Puits ?

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Ses yeux roulent de gauche et de droite. Oui, il lui faut du temps pour assimiler ces informations et leurs conséquences, mais en temps, il ne peut se départir de ce sourire : tu es une mine d'informations et foutrement intéressant pour lui.

"Euh... hum...

Il y a... il y a quelques jours, une catastrophe a eu lieu dans le Centre de Nephta. Une prise d'otage qui a mal tourné. Celui qui a fait ça a été capable de souffler une gare de chemin-de-fer à lui tout seul. C'était un prêtre ou un ancien clerc d'après son sceptre. Vous comme moi, nous savons quel genre d'énergie il faut posséder pour opérer un tel prodige. Ce criminel est malheureusement parvenu à nous échapper.

J'ai pensé aux Puits, à quelqu'un capable de maîtriser, de canaliser leur énergie. Et si c'était ça ?

En tant que Révérend, j'étais responsable si jamais j'avais un traître parmi mes rangs. Le H.C.C. s'est saisi de l'affaire, mais je suis tout de même parvenu à récupérer des informations... par des moyens détournés."

De la lecture de pensée, probablement.

"Il se trouve sur Dolérian actuellement si je n'ai pas été trompé. L'incarnat ultra-technologique. Je ne suis pas autorisé à m'y rendre, quand bien même mes fonctions me le permettrait.

Mais vous... vous deux," dit-il en pointant Lothar de son sceptre.

"Vous seriez peut-être en mesure de le ramener."

Tu sens malgré tout qu'il voudrait t'accompagner, mais peut-être que d'avoir la trace de ta psyché lui permettra de te recontacter quoi qu'il arrive. Sa main plonge dans un pan de sa robe pour triturer un petit objet. Un amplificateur de psyché ?

Toutes les informations que j'ai pu obtenir jusque là se recoupent, Doriq a en revanche apporté un élément intéressant, le Prêtre Orlov est recherché par le HCC, ce qui est plutôt un très mauvais point pour lui, être parmi les personnes les plus recherchées du Multivers, j'ai connu ça et ce n'est absolument pas de tout repos. Je hoche simplement la tête avant de lui répondre :

"Un homme capable de résister au HCC et de souffler une gare à lui seul est excessivement dangereux dès lors que ses intentions vont dans un intérêt autre que celui de Centile. Lui opposer la force n'est certainement pas le meilleur moyen de le faire revenir à la raison. Nous avons notre première piste concernant les Puits, nous devrons l'exploiter."

Je pose l'indexe sur mes lèvres avant de reprendre :

"Toutefois..je ne suis pas venu uniquement avec mon fils, mon épouse et ma fille se reposent dans les appartements du Comte Ironhalo, je n'envisage pas de les laisser ici tandis que nous partirions à la chasse au fuyard.
Dolérian n'est pas un Incarnat que j'affectionne tout particulièrement, mais si vous disposez suffisamment de moyens légaux ou non pour nous éviter les problèmes d'identités et autres, je pense pouvoir vous ramener l'homme que vous recherchez. J'imagine que vous compteriez rester en contact permanent avec moi ?"

Je marque un temps d'arrêt puis termine par des questions :

"Sait-on s'il est parti seul ou accompagné et si une équipe a été lancée à ses trousses ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

C'est bien un amplificateur de psyché dans sa poche. Il te l'envoie par-dessus les flammes qui achèvent de te régénérer.

"Restons en contact oui.

Apparemment, cet homme n'agissait pas seul. C'est probablement une action terroriste coordonnée, quelque chose comme un message qui annonce quelque chose de plus gros à venir. Aucune unité n'a été lancée à sa poursuite, la loi Confédérale punit de mort ce genre de tentative de contact.

Je ne sais pas s'ils arriveront à obtenir une dérogation pour l'arrêter. Mais rien que d'imaginer qu'il puisse travailler pour Dolérian, leur dévoiler le secret du voyage entre les incarnats... Centile a de quoi avoir besoin de ses Gardiens !

Mais si vous avez une famille... "

"Techniquement," interromp Lothar, cassant.

"Pourriez-vous nous donner un instant, Prêtre ?"

Doriq s'éloigne avec un signe de tête et pincement de lèvres compréhensif. Ton fils s'adresse à toi avec ce ton que tu lui connais bien, celui de l'enfant qui a dû grandir trop vite.

"Père, je sais que vous ne voulez pas nous laisser seuls. Mais... enfin.. regardez. Vous songez déjà à partir sans même dire au revoir à votre frère.

Oh, je sais bien qu'il ne l'est pas vraiment mais... vous nous traînez comme un poids mort. Thalia a failli se faire violer et est totalement traumatisée, mère ne se sent pas vraiment mieux.

Nous avons une maison ici et... j'apprécie ses hommes qui me voient comme un ange et non pas comme une horreur de la nature maintenant. Je veillerai sur elles. Elles n'ont pas à vivre de nouveaux combats. Cette bataille n'est pas la leur.

Ni la mienne."

Tu lis la résolution sur son visage. Il veut arrêter les frais tout de suite et tu entrevois déjà l'avenir qu'ils pourraient avoir ici. Ce serait un pied-à-terre pour toi ici, préservé de l'influence Centrale. Avoir des terres, cultiver la vigne ou le blé, un lieu de retraite après la bataille. Tu pourrais revenir quand tu le souhaites, Bailli comprendrai, elle a déjà eu à te laisser partir pendant plusieurs mois sur Dépérion, lorsque tu devais pacifier tel bras de mer ou telle côte.