Tome 3 : Je suis l'enfer; Episode 4 : Un confortable mensonge (Gabriel)

Je me redresse totalement à la vue des images et me lève pour aller non loin de l'écran, sourcils froncés. Comment est-ce possible ? Les bras croisés, je cherche des détails sur les images grâce à ma vue surdéveloppée. Un prêtre en rébellion ? C'est rare de nos jours. Devenir prêtre c'est avoir une bonne situation à vie. Le seul que j'ai trouvé dans les fichiers est ce Alexei Orlov qui est mort. Les circonstances de sa mort restent flous pour moi mais le rêve deviendrait réalité si ce prêtre là est bien celui que je cherche.

Je prends une grande inspiration, sceptique. Kadare est une alliée de taille et avec un tant soit peu de tact, peut-être changera t-elle d'avis. L'une des plus grandes spécialistes de Jialle... Que faire ? Si ce prêtre ne peut rien faire pour moi, je me mets en danger pour rien. Moi autant que Miguel. Et puis pour aller où ? Je lâche finalement un grognement, le livre serré dans ma main :

"Donnez nous un nom bordel !"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu vois que le 42-3 continue son oeuvre de destruction, semblant pris d'une rage soudaine. Une caméra aérienne parvient à se stabiliser juste à temps pour te montrer le terroriste qui décolle du sol et se dirige vers la journaliste complètement dépassée par les évènements.

Alors, tu reconnais immédiatement le visage qui se rapproche à grande vitesse. Le même que tu as vu dans les fichiers lors de ta recherche. Cet homme, c'est Alexei Orlov.

Je ne peux m'empêcher une exclamation en reconnaissant le visage du 42-3 :

"OH LE FILS DE PUTE !! IL EST VIVANT ! ORLOV PETIT ENCULE !"

Mes pensées s'embrouillent et je commence à tourner en rond. Il faut faire vite. Une chance pareille ne se présentera pas de sitôt. Je me tourne finalement vers les jumeaux,

"Il me faut ce type vivant. Un million de Nyass à celui qui m'aide à le sortir de cette merde et le mettre à l'abri. J'achète aussi les planques si vous avez des idées"

On ne pourra pas rester sur Centile si le HCC est derrière nous. Je sors mon com'unix pour appeler Marianne :

"T'es partante pour une chasse au 42-3 et une course poursuite avec le HCC ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

La porte du baraquement s’ouvre et claque en coup de vent. Marianne est à côté de toi alors que la bourrasque meurt à peine.

« Où est-ce qu’on va ?

- Là » indique Méta du doigt en montrant l’émission en direct.

Les jumeaux sont bien évidemment partant pour une telle somme d’argent.

« On a besoin d’un Prêtre pour aller sur Nephta… » suggère Marianne.

Je me frotte les yeux, marmonnant,

"Oui oui un prêtre... "

Je me tourne vers les jumeaux,

"Allez préparer des véhicules et du matos rapidement. Je m'occupe de cette histoire de prêtre."

Je leur donne un point de rendez-vous. Je ne connais qu'une seule prêtresse qui connaît la psyché d'Orlov qui plus est. Malheureusement. Toujours muette. Peut-être un autre dans le camp acceptera ? De toute façon, il faudra qu'il nous accompagne si on doit quitter Centile pour un certain temps. Si je suis obligé d'amocher Orlov pour qu'il arrête ses conneries, il ne sera pas en état de tracer un portail. Surtout qu'il ne me connaît pas.

Finalement après une hésitation, je sors du baraquement et j'appelle cette fois-ci le numéro privé que Gueule de Fer m'a donné pour joindre Kadare. Après tout... Si j'arrive à réunir les deux spécialistes de Jialle, que demander de mieux... Même si leurs relations se sont dégradées suites à son inculpation, peut-être n'est-ce pas vain. L'armée de Jialle se doit d'avoir des cartes en main.

"Kadare. C'est Gabriel. Ton ancien primus fout le bordel à Nephta. Tu entends ? Orlov est vivant ! Cela ne peut être qu'un signe, une étincelle pour faire éclater les vérités. Je pars avec les Alphas pour l'intercepter. Si tu veux nous rejoindre... Fais le vite. Rendez-vous là où tu m'as fait partir la première fois."

Je laisse ce message si elle ne répond pas. Nous l'attendrons quelques minutes avant de nous tourner vers un autre prêtre.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu tombes sur la messagerie de Kadare. Elle devait être en train d’écouter ton message en direct car elle décroche subitement et te répond immédiatement :

« Oh, alors soudainement, on ne crache plus sur Kaen et ses chantres ? Le Culte ne mérite donc ton respect qu’entre les moments où tu n’en as pas besoin ?...

Putain oui, je sais bien qu’Orlov est vivant et surtout qu’il s’amuse à faire la une des journaux. »

Elle soupire, extrêmement contrariée.

« Si je t’aide, c’est uniquement parce que ce connard n’a pas intérêt à se faire arrêter par le HCC. Rahh…

Si je t’envoie, c’est pour que tu me le ramènes, bâillonné et sans son sceptre ok ?! Sinon, je te garantie que je ferai en sorte de faire capoter ton petit deal entre Miguel et toi ! »

Coopérer avec toi l’emmerde passable mais il semble qu’elle soit au pied du mur.

Les sourcils foncés j'écoute ses conditions et sa menace,je réponds aussitôt :

"Arrête d'aboyer, je ne suis pas sourd. Je ne peux pas te l'amener dans le camp Kadare. Le HCC suivrait sa psyché jusqu'ici et cela mettrait en danger Miguel, ce que je ne veux pas.

Je sais ce que c'est d'être traqué par le HCC, il faut lui faire quitter Centile, et sans son sceptre jamais il ne pourra tracer un portail, déjà il risque d'être bien amoché de ce que j'ai vu. Viens avec nous, garde ton visage caché, et envoie nous dans un incarnat où le HCC ne pourra pas nous trouver le temps que toi et moi réglions nos affaires avec ce Orlov."

Pourquoi ne veut-elle pas que le HCC attrape Orlov ? Elle se sent en danger. C'est certain. Il sait quelque chose qu'elle ne veut pas qu'il révèle.

"Ou alors procure toi des pierres de miriate pour cacher nos psychés si l'on reste sur Centile. Donne nous un point de rendez vous. Car le HCC va aussi nous tracer si on leur vole leur jouet. Je me mets autant en danger que toi dans cette situation, ma nature sera sans doute révélée... Aussi, si on balance nos ordres et nos conditions chacun sur l'autre, nous n'y arriverons pas... Il va falloir lâcher du leste des deux côtés. Rassure toi, tu auras Orlov, Kadare. OK ? Alors, jouons fin pour ne pas tout faire foirer."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Elle grogne encore un peu.

"Je préférais quand tu étais débile et hérétique."

Sa façon à elle de te dire que tu as raison. Tu la sens en pleine réflexion, tournant et retournant ses idées aussi vite qu'elle le peut :

"Oui, oui, bon... je pourrai vous trouver du miriate. Mais il va me falloir un peu de temps en effet.

Il n'y a pas beaucoup d'incarnats où le HCC ne vous retrouvera pas tôt ou tard. Mh... mh... si, euh... peut-être qu'en allant sur 404 ou Sono, vous auriez une chance de les retarder. Voire sur un incarnat non-confédéré genre Dolérian..."

Elle devait être en train de faire les cent pas, elle court désormais d'après le son de sa voix.

"Je vais au point de rendez-vous... il va falloir que je vienne avec vous !"

Une vraie girouette cette nana, je retiens un "je t'emmerde" de bonne et due forme pour sa première phrase avant de partir vers le lieu de rendez-vous. Je transmets un dernier message à Firnh et Méta, si j'ai la chance de pouvoir enchaîner les deux missions, ce sera un sacré timing.

Citation :: "On se rejoint sur Dolérian, préparez le terrain tous les deux en attendant que j'arrive. Pas la peine de demander quand, j'en sais rien. Les payes sont virées."

Je fais en sorte d'arriver avec Marianne en quelques secondes au point de rendez-vous où les jumeaux doivent nous attendre avec du matériel et des véhicules.

"Dolérian sera parfait pour fuir. Une équipe nous récupéra là bas. Je te laisse faire Prêtresse."

Mon regard est bouillonnant d'excitation. Je revisite mon passé en allant attaquer le HCC de front. Orlov n'a pas la trempe de Gallu mais il reste une proie de choix.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Caché dans l'ombre du hangar désert, vous vous resserrez sur le béton du dépotoir tandis que Kadare effectue ses incantations. Son regard se force à se concentrer sur chaque symbole, mais tu te demandes si ce qui lui trotte dans la tête ne va pas lui faire commettre une erreur. Ca s'est déjà vu...

"Rappelez-vous, il manipule la télékinésie à un très bon niveau. Au moindre mouvement suspect, dégagez de son champ de vision."

La fleur de lotus s'élance dans son tango igné. Une éternité éphémère plus tard, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

La plateforme flashe le temps d'un battement de cil. Curieusement, votre persistance rétinienne est trop faible pour que vous soyez aveuglés.

Le lit d'Orlov est conduit vers un bloc de soins légers dont les double-battant se referment sur vous. La plus âgée des médecins, aux cheveux courts et décoloré, vous demande poliment d'attendre dehors.

Dans ce couloir vert, tu as l'occasion de voir la petite agitation qui règne dans cette partie de l'hôpital. Vous devez être dans l'aile des urgentistes mais tu ne comptes guère plus de dix personnes dans la salle d'attente à l'autre extrémité du corridor. Marianne feint la trépignation en se collant au hublot de la porte et en faisant des va et vient en croisant les bras. Suivant le pas, les Jumeaux s'asseoit l'un sur une banc rembourré en tapant du pied, l'autre en se tenant le poignet adossé au mur, un pied en appui sur celui-ci.
Kadare, quant à elle, conserve l'attitude hautaine propre au prêtre, posant sur toute chose un regard méfiant.

Au milieu de toute cette mascarade, tu captes quelques regards de Marianne qui sort de son rôle pour redevenir sérieuse et froide. Ne sachant pas si vous pouvez être écoutés, elle préfère te parler en sous-texte :

"Il faudrait contacter grand-père rapidement."

Dominique ne semble pas comprendre le message et se tourne vers toi pour une explication. Marianne poursuit :

"Qu'est-ce que tu comptes faire quand il ira mieux ?"

Orlov en moins, la pression semble redescendre lentement. Les Alphas jouent leur rôle à la perfection comme d'habitude. Adossé au mur, et bras croisés, j'entends bien les demandes de Marianne. Il va falloir trouver un endroit désert pour contacter Meta et Firhn. Je murmure,

"Les Jumeaux, restez ici et surveillez le."

Je me tourne ensuite vers Kadare.

"Il est temps de prévenir le reste de la famille. Les Jumeaux garderont un œil sur lui. Viens."

Je cherche les toilettes les plus proches, de préférence pour les handicapés puisqu'elles sont assez grandes pour accueillir plusieurs personnes et donc pour ouvrir un portail de communication sans se faire surprendre par un autre usager. Avant de tous entrer, je vérifie s'il n'y a pas de caméras dans les recoins grâce à ma vue surdeveloppée. J'attends ensuite que personne ne nous regarde pour y faire entrer Kadare, m'adressant à Marianne que je laisse devant la porte,

"Quand il ira mieux, il traduira mon livre. Ainsi je saurais ce que je dois faire. Et qui je suis pour Jialle. Reste ici, et détourne l'attention des gens. Deux personnes sont admissibles, trois... Ça devient étrange."

Un léger sourire m'échappe à cette phrase puis je verrouille la porte pour me tourner vers la prêtresse.

"Il faut contacter Firnh et Meta pour qu'ils nous rejoignent. Tu peux faire ça ? Les soins d'Orlov ne devraient pas être trop longs dans cet incarnat. Ils auront une planque pour nous et d'autres informations."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu distingues uniquement des caméras près du parking, mais pas dans les couloirs ni dans les toilettes. Il vous faut un certain temps avant de trouver des commodités qui ne soient pas communes. Lorsque vous y entrez, Marianne accepte son rôle de cerbère et tes explications.

Kadare n'apprécie pas particulièrement l'intimité que confère le lieu. Néanmoins, elle dispose d'assez d'espace pour tracer son portail et n'est pas si mécontente de suivre le plan de base. Le simili de papier de verre au mur se prête bien à l'écriture et ne tarde pas à se creuser pour te dévoiler le torse-nu de Firnh.

Le bougre aux poils blanchis et aux tétins plutôt gras se fend d'un sourire barbu à votre vue. D'après l'eau qui ruisselle encore de ses épaules, il doit sortir de la douche. Derrière lui, de larges fenêtres dévoilent une ligne d'horizon nocturne allumé des lucioles des gratte-ciels. Les éclairages aériens publicitaires vous confirment bien qu'il est sur Dolérian, dans un appartement plutôt luxueux à plusieurs dizaines d'étages au-dessus du sol.

"Ahh, Kaen soit louée, vous voilà ! Je vous en prie, dites-moi que vous êtes sur Dolérian."

A son ton, tu devines qu'il est surtout soulagé que son employeur soit encore vivant.

Le fait de les savoir sur Dolérian me ferait presque sourire de plaisir. Bon timing. J’acquiesce d'un léger signe de tête avant de répondre d'un ton mesuré pour qu'on n'entende pas la conversation de l'extérieur :

"Oui, nous sommes sur Dolérian. A l'hôpital. Ma cible a été légèrement amoché."

~~Je lui transmets les coordonnées par l'intermédiaire de Kadare.~~ Les pensées se mélangent avant que je ne reprenne,

"Je vais pas te cacher la situation. On est recherché par le HCC. J'ai Marianne et les Jumeaux avec moi niveau Alphas. Kadare est la prêtresse qui nous accompagne en plus de ma cible qui est un prêtre recherché. Meta a dû t'informer je pense. Sinon je le ferais quand on se retrouvera, on manque de temps et le lieu n'est pas très adéquat pour discuter détails.

Tu peux nous fournir des papiers dolérians à chacun ? Le mieux serait de récupérer aussi du myriate pour disparaître de leur vue mais je suis pas sûr qu'il y en ait ici. Enfin, quelle est votre situation pour le moment ? Vous avez l'air de bien vous en sortir de ce que je vois."

La satisfaction se sent dans mes paroles, un problème de moins à gérer.

[Edit MJ : tu n'as aucune idée de l'endroit où tu te trouves, pas plus que Kadare]

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Sans passer d'atour supplémentaire que sa main dans sa barbe, il postillonne un nouveau sourire velu :

"Nous avons des papiers pour tous oui. Par contre, on n'a pas vraiment eu le temps pour récupérer du miriate. Faudra faire sans, mais je doute que le HCC vienne jusqu'ici nous chicaner. C'contre le réglement et sont plutôt tatillons sur le protocole chez eux."

Il recule un peu pour dévoiler davantage de son bide rondelet et ce qui a tout l'air d'un scotch dans sa main gauche. Il trinque à votre santé avant sa prochaine phrase.

"Sinon, oui, on s'est trouvé un point de chute. On est à l'hôtel euh... comment déjà ?" demande-t-il hors champ.

"Star Three" lance Meta de loin.

"Ah ouais c'est ça. Star Three. Chambre 3401. C'est la suite Royal de toute façon, tu pourras pas la louper. Ah et dans la ville de Leyn. Il fait nuit ou jour chez vous ?"

Chez eux, il fait nuit noir, ce qui signifie que vous êtes au moins sur des fuseaux horaires pas trop éloignés.

"Il fait nuit ici. Je ne connais pas la ville dont tu me parles ni les moyens de transports de cet incarnat. Le mieux serait que tu viennes nous chercher ici quand il sera transportable. Ne bouge pas. "

Je me détourne pour déverrouiller la porte et l’entrebâiller pour chuchoter à Marianne,

"Il nous faut le nom de l'hôpital et la ville dans laquelle on est. Sinon Firhn ne peut rien pour nous. Tu peux trouver ça? Passe faire un tour par les Jumeaux pour savoir combien de temps Orlov est out aussi."

Je la laisse partir avant de refermer la porte et d'attendre les infos qu'elle a pu trouver pour les transmettre à Firhn et ainsi fixer un rdv pour se retrouver. Je jette un coup d’œil à Kadare, une autre idée me venant alors et demande :

"Hm... Tu maîtrises les ponts de sceaux ?"

Ce serait beaucoup plus rapide pour nous si c'était le cas.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Lorsque tu la regardes, tu te rends compte que Kadare se retenait de t'interrompre depuis tout à l'heure. Elle lance avec une moue mutine et pleine de fierté :

"Est-ce que tu sais tirer avec une arme à feu ?..."

Elle garde la pose et son sourire après sa boutade.

Je me contente d'échanger un regard silencieux avec elle à sa moquerie et de croiser les bras sur mon torse :

"Vas-y, dis ce que tu as dire ô Grande Prêtresse Kadare. Nous t'écoutons."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Elle hausse les épaules en se tournant vers le portail de communication.

"Il n'y a guère plus à dire. J'ai assez d'information pour nous mener à bon port. Mais il faut attendre qu'Alexei soit rétabli.

Firnh, fais-moi rattraper le retard, qu'est-ce qui s'est passé depuis notre séparation ?

- Ben, j'ai gardé le poisson rouge et t'as pris la commode. Par contre j'ai gardé tes lettres d'amour."

De nouveau, des intentions de meurtre dans le regarde de Dominique.

"Bah, c'est bon, fais pas la gueule votre majesté. On a pris nos repères, récupéré le matos. Il est stocké ici à l'hôtel pour moitié. On a pris possession de trois planques, lancer la procédure pour les comptes en banque, les appartements, l'enregistrement des identités... bref, toute la branlouille chiantesque administrative.

Donc, ouais, là, on décompresse.

De toute façon, tout est plus facile quand on est pété de thunes ici. Demain je m'y file pour évaluer le niveau de sécurité informatique, par contre va falloir bosser sur le culturel les enfants. On a beauuuucoup de travail devant nous, alors traînez pas trop pour votre 42-3.

- Ca ira, il devrait être sur pied rapidement," répond Dominique en faisant passer son sceptre de main en main.

"N'empêche, bougez-vous. Chaque jour qui passe rend cette mission un peu moins rentable.

Au fait, Gabriel, il s'est passé quoi sur Centile pendant ce temps ?"

Je les laisse s'encanailler tout en gardant une oreille attentive à ce qu'ils échangent. Firhn a profité d'une ouverture mais à les entendre on dirait vraiment un vieux couple. Je ne me souviens pas avoir été comme ça avec Allys. Néanmoins la dernière phrase de Kadare m'interpelle et je calme la conversation d'un geste :

"On se calme. Kadare. Tu viens de me rappeler quelque chose. Orlov porte un tatouage au mollet gauche. Et l'infirmier a repéré une hyperactivité métabolique étrange en-dessous de l'encre. Qu'est-ce que c'est ? Il l'avait quand il était ton Primus ? Ou c'est un traceur qu'il a hérité en taule ? Manquerait plus que ça putain."

Je me tourne vers Firhn,

"Ça te parle un tatouage de ce genre ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Firnh incurve ses lèvres vers le bas et un sourcil vers le haut dans un rictus grotesque. Pas la moindre idée chez l'ingénieur, au contraire de la Prêtresse dont les yeux fuitent vers ses pieds :

"Je crois que je l'avais vu avant qu'il ne parte en prison... cela ressemblait à du Kaenien, j'imaginais que c'était les coordonnées cryptées de son incarnat-lié. Une lubie pas si rare chez les Prêtres...

Mais quelque chose me dit que c'est sur Niroy qu'il a dû avoir ce tatouage. Je n'en ai aucune idée en fait.

Mais, non, ce n'est pas un traceur. Il faudrait que je puisse y jeter un coup d'oeil."

Sa tête se lève vers toi.

"Peut-être est-ce le bon moment pour nous d'aller rendre visite à notre malade tant qu'il est endormi."

Son regard se veut plein de connivence.

J’acquiesce, malgré tout peu convaincu par les paroles de la prêtresse, je marmonne simplement,

"Il va falloir me mettre au courant à propos de Niroy. De ce que tu y as fait et lui aussi. Les secrets. Il n'y a rien de pire pour compromettre une mission."

Mon regard est sans appel à ce sujet,

"Firnh, on se rejoint bientôt. Je te fais confiance pour la suite. Ta gestion est parfaite pour le moment, alors continue."

J'enclenche le système de nettoyage des toilettes et attend que le portail se ferme pour ouvrir la porte afin de laisser passer Kadare. Je la suis quelques secondes avant de me mettre à côté d'elle. Une fois revenus aux urgences, je fais signe à Marianne de laisser tomber pour les précédentes infos demandées en désignant Kadare d'un coup d’œil pour expliquer qu'elle est la solution au problème.

Je me glisse ensuite à côté d'elle et des Jumeaux, et murmure :

"Tout le monde est prévenu. Ils nous attendent. Mais on a un autre problème. Le tatouage, il faut trouver ce que c'est."

Je rejoins à nouveau Kadare pour la suivre dans la chambre dans laquelle le prêtre est sous sédatif. Qu'a t-elle en tête ?

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Lorsque tu reviens dans le couloir des urgences, tu ne trouves qu'un seul des Jumeaux. A ta mine interloqué, celui-ci répond :

"Vaut mieux qu'on commence à habituer la population à ne voir qu'un seul exemplaire à la fois."

Etre deux pour une identité. Voilà leur carte maîtresse en tant qu'assassin.

Alexei étant encore en pleine chirurgie, vous devez attendre une petite heure avant de pouvoir rentrer dans le bloc. La doctoresse qui range les outils bourrés d'I.A. vous fait un topo sur son état :

"Il va bien. Mais... son activité cérébrale est inquiétante. On enregistre des pics d'ondes alpha et gamma complètement au-dessus de la normale. Je ne pense pas que ce soit vraiment dangereux pour lui, mais je pense qu'il faudrait le maintenir sous surveillance ici quelques temps.

C'est votre décision ensuite. Vous êtes de sa famille si j'ai bien compris."

Kadare se rapproche du Primus au visage tranquille et soulève le drap qui recouvre sa jambe. Le tatouage a en effet des airs de faux portail. Toutefois, il semble rogné à un endroit du premier cercle.

"Nous n'avons pas encore pu faire d'examen concernant ce tatouage. C'est peut-être une réaction à l'encre. Je préconiserai de faire des tests là aussi..."

Le regard de Dominique rebondit vers le médecin avant de revenir à la jambe d'Orlov. Elle y approche les mains en plissant les yeux et les retirer presque aussitôt, comme sous l'effet d'une brûlure. Elle coupe cours à la remarque imminente de la soignante.

"Laissez-nous seuls. S'il vous plaît."

Entre la goujaterie et l'autorité, la remarque fait sortir la doctoresse qui lance un regard peu amène à la prêtresse. Lorsque la porte claque, elle tourne ses yeux sombres vers toi :

"Un sort de scellement pour anihiler la magie. Localement."

Son regard fait des va et viens dans le vague, comme si elle cherchait encore le sens de cette découverte.

Soudain, le silence est interrompu par des bips frénétiques de l'électrocardiogramme. Ces sons inquiétants sont assez clairs, même pour le néophyte : il s'enfonce.

Je plisse les yeux à la remarque de Kadare à propos du tatouage. Pourquoi Orlov porterait-il un tel piège à magie, lui qui l'utilise ? Serait-ce pour sceller une partie de son pouvoir ? L'appareil qui se met à bipper à grande vitesse m'empêche d'émettre la moindre hypothèse. Je croyais qu'il n'était pas en danger ? Qu'est-ce que ces médecins lui ont donné ?

Je hais les hôpitaux. Il y arrive toujours des malheurs quand j'y mets les pieds.

Malgré tout, ce n'est pas la compassion qui m'étreint mais la colère. Je n'ai pas fait tout ça pour que ce connard crève tranquillement dans un lit. Non ! NON !

"NON ORLOV!!"

J'attrape brusquement le col du vêtement du prêtre pour le secouer avant de lui infliger une bonne baffe.

"JE T'INTERDIS DE MOURIR !! RÉVEILLE TOI !"

Nouvelle baffe. Mes yeux rouges sang fixés sur lui.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

La tête d'Alexei ballote sous tes baffes, sans plus de réaction.

Un infirmier rush dans la salle et te demande gentiment de t'écarter alors qu'il observe les constantes vitales. Interdit, il commence à sortir deux patchs métalliques qui applique près du coeur d'Alexei :

"Je ne comprends pas... qu'est-ce que vous avez fait ? Ses constantes étaient normales, il allait parfaitement bien... Qu..."

Son regard bloque sur l'électroencéphalogramme qui est devenu complètement fou. Les ondes jouent aux montagnes russes et affichent des nombres passant de +100 à 3 puis à 87 dans la même seconde.

Tu remarques que le tatouage sur son mollet semble se déliter un peu plus. Comme s'il l'encre de quelques signes fondaient sous sa peau.