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 Sous le vol du corbeau

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Auteur Message
La Volonté de Kaen
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La Volonté de Kaen

Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009

Sous le vol du corbeau Vide
MessageSujet: Sous le vol du corbeau   Sous le vol du corbeau Icon_minitimeVen 19 Oct - 19:44

Arrivé à la salle de conférence de la base, où s’est regroupée l’unité victorieuse de mon seigneur de guerre, je tiens toujours le livre en main, où transparaît ce mystérieux nom. Il résonne à mes oreilles, comme si je l’avais déjà vu quelque part, mais je n’arrive pas à mettre la main dessus. Mais je me sors vite ça de la tête, alors que commence les accolades avec les autres membres de l’unité. Rien ne nous met plus en joie, que ce petit rituel post bataille où on se rend compte qu’on est toujours en vie et qu’on a remporté une victoire.

« Le corbeau ! Tu vas m’entendre ! Tu t’es encore fait dessus ! »

Aïe, voilà Thaevin, je pense que je vais avoir le droit à son propre rituel post mission. Il me saute dessus, me coince la tête sous un de ses bras massif, et se met à m’ébouriffer les cheveux à m’en faire extrêmement mal. C’est une marque d’affection en total désaccord avec ses réprimandes, mais tous ici savons que ce qui domine comme sentiment chez lui, c’est la joie de nous voir tous en bonne santé.

« Cessez de m’appeler comme ça mon seigneur de guerre, je vous en prie ! »

Et me revoilà reparti pour une séance d’ébouriffage alors qu’il venait juste de me relâcher, mais cette fois, elle est bien plus douce.

« J’adore te faire enrager mon petit corbeau. Tout petit, tout de noir de vêtu en permanence, collant à merveille avec ta tignasse noire, comment veux-tu qu’on t’appelle autrement, surtout quand tu fais de l’infiltration et que tu chies autant dans tes missions ? »

Moue désapprobatrice de ma part qui me vaut de me faire mettre à mal mon cuir chevelu à nouveau, et séances de rire générale de la part de mes camarades. Je m’y mets moi aussi au bout d’une ou deux secondes. Mon chef de guerre me libère alors et je vais rejoindre les quinze autres gars de l’unité.

« Allez viens Aaron, on a trouvé où ils ont planqué les réserves de bouffe et surtout d’alcool. La sorte de bière locale est d’un gout merveilleux tu verras. »

Et je me fais embarquer sans avoir le temps de protester que je devais parler au seigneur de guerre qui vient justement de recevoir un appel, sans doute des instructions. Telleo, le pilote de notre hélico de combat, nous dirige, car il est celui qui a découvert où se trouvait la réserve. Alors que nous le suivons dans les couloirs de ce lieux, mon esprit s’abandonne aux conversations du groupe, à l’euphorie post bataille et aux récits de mes compagnons, ne pensant plus du tout à ce livre et au nom qui y est inscrit.

Alors que nous arrivons enfin dans la salle tant désirée. Se trouvant au sous-sol, ses murs de pierres grisâtres sont couverts par des étagères bondées de nourriture. A son plafond de nombreux crochet tiennent suspendu des morceaux de viandes, mais ce qui attire notre regard ce sont bien évidemment les barriques qui se situent au fond de la salle. Telleo réclame l’honneur de la première coupe après avoir ouvert un tonneau, mais Sield, la « brute » de la bande, tout en muscle, lui oppose son point de vue. Il dit qu’en tant que premier à être entré, je devrais être aussi le premier à m’enivrer après la bataille. Un point de vue qu’après coup Telleo partage, et le groupe entier me pousse vers le tonneau, sous les vivats. Telleo me lance même le verre qu’il avait ramené de son paquetage. Je n’avais pas le mien vu que je n’ai pas eu l’occasion de retoucher à mes affaires après la mission. Je me penche au-dessus du tonneau. Le liquide est d’une couleur bleu tirant sur le violet. La mousse sur le dessus et les fines bulles qui la déchirent prouvent qu’il s’agit bien d’une boisson gazeuse. Je plonge le verre dedans, et m’aperçoit que cet alcool est plus consistent que notre bière, même si ça reste à peu près liquide. Je lève le verre, fait un tour sur moi-même en le portant à bout de bras pour le montrer à tout le monde, et sous les éclats de rire en prends la première gorgée. Le liquide a un bon goût, mais les larmes me montent aux yeux alors que je l’ingurgite. Non seulement cette boisson est bien plus forte que la bière, mais elle est aussi très épicée. Je me force quand même à la boire cul sec, et lorsque j’en ai finis, je rebaisse de façon exagéré mon bras, et lâche un rôt avant de m’exclamer.

« Elle picote la piquette locale, mais elle est bonne ! A la vôtre, les gars ! »

Et je replonge mon verre dans le tonneau, bientôt imité par les autres. Après tout, nous sommes des gens simples, nous sommes en vies, nous avons de l’alcool, alors nous sommes heureux, il ne nous manquerait plus que des femmes, enfin bon, on va pas bouder son plaisir. Les premières chansons, des chansons de marches, commencent à fuser au cinquième verre. Au septième, l’hymne de notre section retentit à faire trembler les murs. Au dixième, comme il n’y a aucune oreille féminine à choquer dans la salle, commencent les chansons paillardes, avec la traditionnelle « A la rivière, Margot ».

On s’amuse, on festoie, puis l’on va se coucher, en en portant certains sur nos épaules, notamment Telleo qui a vraiment forcé et ronfle déjà, rejoignant les appartements qui nous ont été assignés dans les baraquements de cette base. L’alcool et les chants à tue-tête ont remplis leurs offices, et à peine ais-je posé la tête sur mon lit que je tombe d’un profond sommeil, laissant au lendemain les questions d’aujourd’hui.


« Debout là-dedans ! On doit dégager ! Ordres du QG ! Allez, allez, bougez vos miches, les gars ! »

« Ngnngh »

Est la seule chose audible que je réponds à la voix absurdement élevé de si bon matin de mon seigneur de guerre. Je peine à ouvrir les yeux, et quand, une fois cela fait, je les porte vers la fenêtre, je vois que l’aube est à peine terminée, quelques traces de rouges subsistent encore dans le ciel. Je me retourne et vois la tête de six pieds de long de mes autres camarades, dans le même état que moi. Mais comment fait le chef de guerre pour être aussi matinale ? Pourtant il a fait la fête avec nous hier. Je m’en souviens, il nous a rejoint a peu moins d’une demi-heure après que l’on ait finit le premier tonneau. Arrgh, on ne peut pas lutter avec ce surhomme, enfin comme il le dit toujours avant de nous en coller une derrière les oreilles, c’est pour ça que c’est lui le chef de guerre.

Je me lève difficilement de mon lit, repoussant mes couvertures avec mes bras endolori d’un mouvement sec. Une fois posé les pieds à terre, le plus dur du travail est fait, j’arrive à me relever, et je vais vite prendre dans mon paquetage mes affaires. Un caleçon, des chaussettes, ma tenue d’infiltration noire.


« Il en a pas parlé de ça, hier, le seigneur de guerre ! »

S’exclame Telleo avec un grognement, et maintenant que j’y pense, c’est bizarre. Ça fait un mois complet qu’on est sur le coup, et le boulot est loin d’être fini. Certes on a repris le principal pied à terre des rebelles, mais ça m’étonnerait que cela en ait sonné le glas, surtout si l’on continue à leur livrer des armes. D’ailleurs qu’en ont-ils faits. On les a tous apporté, ces technologies étranges, dans la salle de conférence hier, mais on en a pas parlé des masses.

Une fois tout le monde habillé, rassemblé, et mis au repos devant lui, le seigneur de guerre nous annonces que les officiels ont décidé de nous rapatrier. On ne lui a donné aucun renseignement sur la suite des opérations. Apparemment on est juste renvoyé chez nous, et c’est la paye plein pot et du repos qui nous y attendent. Alors que l’on devrait exploser de joie, on est en réalité tous sceptiques, très sceptiques. Les officiels sont d’habitudes plutôt du genre radin, nous demandant plus que ce que convenu au début pour la même somme, et ça leur ressemble pas du tout de faire cesser les activités d’une unité avant qu’elle ait fini sa mission. Et vu la tête de notre seigneur de guerre, il a l’air de tout nous avoir dit, mais de savoir autant que nous que cela sent mauvais.

Celui qui fait la tête la plus étrange c’est Eorl. Il a l’air de « psychoter » un peu. Comme s’il était très anxieux de la suite, alors que ce n’est pas le genre de ce jeune garçon qui se donne tout le temps des airs de nonchalance. Mais je n’ai pas le temps de demander ce qui ne va pas qu’un prêtre arrive. Celui chargé de nous rapatrier chez nous.

Chose intéressante, ce n’est pas ce cher vieux Plineas. Pourtant c’est un peu notre prêtre officieux en quelques sortes. C’est toujours lui qui nous transporte, nous ramène, et nous fait la communication avec Centile. Tiens d’ailleurs, comment cela se fait que hier, le capitaine ai reçu des ordres du QG via son com’unix, maintenant que j’y pense. Mais celui qui réagit le premier c’est Eorl, sans un mot, sans un bruit, il sort son pistolet et le pointe en direction du prêtre qui s’interrompt immédiatement. Les réactions sont vives de notre côté.


« Tain, qu’est-ce que tu fous Eorl ? »

« C’est quoi ton problème ? »

« Caporal Eorl, je vous somme de poser votre arme de suite ! »


Au-delà de la marée de voix, celle de notre seigneur de guerre domine. Le groupe qui s’était rapproché instinctivement d’Eorl, s’écarte brusquement, à l’exception du seigneur de guerre qui ne fait pas un pas. C’est alors que je peux voir la tête d’Eorl. C’est la tête de quelqu’un de très fatigué, et surtout de très paniqué, mais il a en plus dans son regard une étincelle que je ne saurais déterminer qui lui donne un regard de fou.

« Vous ne savez pas ! Je n’ai pas eu l’occasion de vous parler hier mon seigneur de guerre mais … »

Pas de bruit, il n’y a pas eu de détonation, pas d’indication quelconque à propos d’un tir, n’importe où, mais Eorl se met instantanément à basculer en arrière, son vêtement se rougissant de son sang. Son nom est criée par toutes les gorges de notre unité, sans exception autre que la sienne, et alors que quelques-uns se pjettent sur lui, d’autres sortent leurs armes et observent tout autour. Tous, sauf le seigneur de guerre. Il a les larmes aux yeux, mais ne crie pas, ne s’agite pas, il sort simplement son arme et tire trois coups vers le lointain plus vite que ce que l’on pourrait croire un humain capable, avant de retourner son arme vers la tête du prêtre, sans un mot. Trois bruits de chute presque simultanés nous indiquent que sont tombés les corps des tireurs que le seigneur de guerre a vus.

La scène se fige un moment avant que le seigneur de guerre ne dise, calmement :

« Qui ? »

Il s’adresse au prêtre qui s’est figé. Il sue désormais à grosse goutte, et sa voix se perd dans un murmure lorsqu’il tente de répondre une première fois.

« QUI ? »

Cette fois c’est dans un cri que la question est posée à nouveau.

« C’est le ch…. »

Et c’est à ce moment que tout bascule. Autour de nous l’air se met à vibrer, à se diluer comme de l’eau, ou à subir toutes autres déformations visuelles. La balle part de l’arme du seigneur de guerre, mais parcourt l’espace à une vitesse ridicule, avant de disparaitre purement et simplement avant d’atteindre la tête du prêtre, qui n’en est pas pour autant rassuré. Il se met d’ailleurs à porter les mains à sa gorge alors qu’il s’élève dans les airs avant que sa tête ne se mette à faire un angle bizarre avec son tronc et qu’il ne retombe, mort.

C’est Telleo, qui comprend en premier :


« Ils avaient un autre prêtre les fumiers ! »

Tous s’agitent, tous pleurent Eorl, sauf notre seigneur de guerre qui nous intime de rester en place d’un « Vos gueules ! » bien ferme avant de dire dans un soupir :

« Tout ce qu’on a besoin de savoir pour le moment, les gars, c’est qu’on rentre pas chez nous ! Alors si vous voulez à nouveau voir les filles de Centile, c’est va être le moment de montrer que vous avez des couilles en surmontant tout ce qui nous attends de l’autre côté ! »
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