|
| |
Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) |
 |
|
| Auteur |
Message |
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
    (21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)  Ven 24 Aoû - 16:29 |
|
|
J’écoute l’histoire, pour la partie concernant l’invasion de Niroy, je connaissais déjà quelques aspect de ce qui s’est passé au-delà de la censure, car j’ai mené ma petite enquête, et effectivement toute cette opération m’a beaucoup intrigué. En faites je comptais déjà y aller dès que j’aurai trouvé le moyen de passer discret, parce que demander à un prêtre d’y aller me fera remarquer de suite, et un incarnat est un bon endroit pour me faire taire au moins un instant. En plus je ne cherche pas pas à ne faire tomber qu'une tête, il y en a treize à la douzaine des politiques. Non ce que je veux affronter c'est le système.
Je suis tout de même très tenté par cette proposition, mais elle sent le "hic" quelques parts, et je ne me considérerais pas comme un bon enquêteur, j’ai toujours su où je devais chercher pour mes livres, et de plus pourquoi m’y envoyer moi ? Je veux dire, il ne me semble pas qu’il l’ait dit directement mais ils veuillent m’y envoyer, ce qui est étrange. Ils ont ici des agents d’élite et je parie qu’ils ont aussi de quoi se payer des mercenaires bien plus qualifiés que moi. Ils pourraient ensuite me rapporter les recherches pour que j’écrive. Il doit y avoir anguille sous roche.
Alors que je suis perdu dans mes pensées, résonne la demande de Lucy. Je pousse un léger soupir, hausse les épaules, et me dit que des fois réfléchir n’est pas bon pour son cerveau. Après tout, pourquoi pas, mais il me faut régler certaines formalités. Oh j’ai tous les dossiers, tous les papiers nécessaires. Tout a déjà été prévu pour ce genre de situation, alors autant que ce système qui m’a couté tant d’argent et de temps à mettre en place ne soit pas là pour rien.
« Très bien, j’accepte. Je vais vous servir de journaliste, même si c’est un domaine dans lequel je suis loin d’exceller. Vous devez bien le savoir que ma spécialité littéraire c’est la sentimalisation à outrance et les descriptions romanesques, avec une pointe de cryptographie. Préparez moi le brief complet, je vous prie, pendant ce temps-là je vais moi-même rédiger quelque chose … Ma lettre de suicide ! »
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Ven 24 Aoû - 17:38 |
|
|
Quand tu parles de lettre de suicide, Orme a un mouvement de recul.
"Euh... hum... pour l'instant, je pense que vous avez plus de valeur vivant que mort dans l'esprit du grand public."
Suite à cet avertissement Lucy enchaîne sur le brief. Un peu plus de photos :
"Nous ne savons pas pour l'instant où est Alexei, mais nous connaissons sont père : Nicolai Orlov, un ancien banquier. Il est malheureusement tombé de l'alcool depuis quelques années et ses relations avec Alexei n'étaient pas des meilleures.
En revanche son frère, Bénédict, est commissaire dans le Centre de Nephta. Il sera trop suspicieux si l'un de nos membres vient à sa rencontre, mais vous, en revanche, pouvez tout à fait justifier une interview avec lui...
Nous pourrons vous donner le matériel adequat pour garantir un rendez-vous discret et garantir votre sécurité le temps de l'opération."
C'est donc pour cela qu'ils ne pouvaient agir directement. Tu tends un Smart Data Connector, un petit tube translucide classique d'une capacité de stockage colossale comme tu en as vu beaucoup.
"Tout ce que vous devez savoir sur lui est dedans."
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Ven 24 Aoû - 18:19 |
|
|
Lorsque retentis la voix inquiète de l’ex prêtre, je ne peux réprimer un sourire, et il s’en faut de peu pour que je ne ris.
« Je parle par métaphore ! Ce que je vais liquider moi-même, c’est une partie de ma vie sociale et des sorties inutiles, histoire de faire de la place dans mon agenda, mine de rien il est particulièrement serré durant les périodes qui suivent la sortie d’un livre. »
Je reprends mon sérieux, m’empare du SDC et le glisse dans ma poche. Ainsi c’est pour ça qu’ils ont besoin de moi. Va falloir que j’étudie bien ce cube, car je ne suis pas trop allé fouiner sur ce commissaire. Bien évidemment je suppose que son dossier précise intègre, du moins l’officiel, mais je ferais mieux de voir les officieux. Si les données de ce cube ne sont pas suffisantes, je ferai bien de passer un coup de fil à Ikkeul. Je ne sais pas quoi penser de tout ça. En revanche ce n’est pas du tout dans mon planning l’examen des forces de polices. En ce moment je suis plus en train de travailler sur la justice, une affaire plus délicate, moins juteuse certes, mais au moins il en sort en divin nectar.
Je me repasse la main dans les cheveux, triturant un peu ma queue de cheval et me massant un peu la nuque je reprends la parole :
« Bien, et je suppose que le rendez-vous est déjà au moins à moitié planifié par vos soins, si il n’est pas déjà dans l’agenda de ce chère commissaire, alors je voudrais savoir la date et l’heure, ah et peut être un motif de venue précis, à moins que vous n’envisagiez de me faire faire un stage « commando » dans la groupe d’intervention de la police du centre de Nephta ? »
Je dis ça, le sourire aux lèvres, le visage éclairé comme celui d’un enfant de huit ans à qui on vient de remettre un bon pour un stage de saut en parachute, alors que ma voix adopte un ton franc et rieur !
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Ven 24 Aoû - 18:44 |
|
|
Avec une fossette amusée, Lucy te fait non de la tête :
"Votre rendez-vous, vos modalités. A partir de maintenant, nous sommes plus là que pour vous aider."
Puis après une inspiration de soulagement probablement :
"Je vous raccompagne quelque part ?"
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Ven 24 Aoû - 19:23 |
|
|
J’arbore une mine exagérément déçu, puis reprends ma posture provocatrice naturelle. Une aide, tss. Jusque-là l’aide elle se fait pas trop ressentir, j’ai plus l’impression de me faire envoyer au casse-pipe qu’autre chose. Je pense que je vais coopérer avec le plan de cet homme pour l’instant, mais je vais essayer de garder le plus possible de libre arbitre, et surtout, je ne comptes pas jouer dans son plan exactement comme il l’entends. Je ne comprends toujours pas pourquoi c’est moi qu’ils ont appelé. Ils existent des journalistes politiques encore plus engagé et haut en couleur que moi, alors pourquoi choisir un écrivain adepte du message caché ou du pamphlet avec plus de travail sur la forme que le fond. Non il y a un truc en plus, un truc qui ne m’a pas été dit. De même on m’a indiqué un homme à retrouver, mais comment être sûr qu’il sait quelque chose. De plus on m’en a très peu parlé de celui-là ! Bah, pas le temps de tergiverser.
Je sors ma montre à gousset, et m’aperçoit qu’il est loin d’etre trop tard pour ne pas être totalement en retard au diner, alors quand Lucy me demande où est-ce que je voudrai être raccompagner, je réponds après un petit instant d’hésitation et un sourire innocent.
« J’ai un diner ce soir au Thonil. Vous n’avez pas oublié j’espère, après tout, c’est pour vous que je suis en retard. »
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 25 Aoû - 11:35 |
|
|
- Spoiler:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Avec un claquement de langue suivi d'un soupir, Lucy s'arrête :
"Alors vous voulez toujours aller à ce rendez-vo..."
"Laisse, Lucy, tu ne le feras pas changer d'avis," interromp Orme. "Mouchard," poursuit-il en s'adressant à l'un des membres.
On commence à t'équiper d'un micro extrêmement discret placé sous le col de ta chemise, alors que Orme te briefe un peu :
"Ils vont attendre leur moment, celui où vous aurez un peu bu."
[Flashforward] Cunnigham est avec sa femme, une brune d'une beauté supérieure à celle de son époux, en robe de soirée noir perlée de cristaux. Un bouchon de champagne saute dans les mains d'un serveur en costume blanc. Vous êtes dans la grande salle circulaire d'un petit palais, votre table impeccable est au centre de celle-ci.
"Il n'est pas impossible qu'ils tentent de vous droguer pendant la soirée."
Tu repères des hommes en costume ayant plusieurs regards vers votre table. L'un d'entre eux se lève pour aller aux toilettes et manque de bousculer le serveur qui vous apporte des homards termidor accompagnés de leur pot de sauce lumineuse.
"L'entrée de Kim Wu sera de toute évidence remarquable, afin de vous volez la vedette et de piquer votre orgueil au vif."
Il y a une large scène à laquelle on accède par quelques marches, un groupe de musique lounge y joue des accords feutrés qui ne nécessitent pas qu'on les regarde. Kim Wu sort des coulisses, et se fait faussement surprendre par la lumière des projecteurs. Il sert quelques poignées à diverses tables avant d'arriver à la sienne. Il est accompagnée d'une ravissante créature servant à merveille le cliché machiste de la trophee wife. Un serveur les asseoit tous les deux juste derrière toi.
"Rappelez-vous qu'il va tenter de vous déstabiliser. Votre but est de lui montrer que vous n'avez pas peur et que vous allez frapper le premier. Vous serez seul, donc si vous commencez à perdre la face..."
"Il ne le sera pas !" lance Lucy dans ton dos.
Elle s'est transformée en oeuvre d'art mouvante.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Elle te regarde, presque craintive de ton jugement.
"Vous pensez que ça ira ?"
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 25 Aoû - 12:02 |
|
|
J’écoute avec attention le brief, et suis satisfait que ce monsieur Fijon comprenne que si ce n’est deux ou trois musclés, rien ne m’empêchera d’aller à ce rendez-vous. Déjà d’une part parce que cela serait avouer que je sais que quelqu’un m’y attends, ensuite parce que cela voudrait dire que j’ai peur d’une confrontation, et montrer sa peur c’est déjà avoir un pied dans la tombe, et l’autre sur une peau de banane.
Je crois qu’en confrontation d’argument, je ne crains que peu de personnes, et puis au pire un débat difficile n’a jamais fait de mal en personne, quoi que, dans mon cas … Ne pas y penser, ne pas y penser… Arriverais-je un jour à arrêter de trop penser et de me mettre des difficultés supplémentaires moi-même, comme si, de base, je n’en avais pas assez pour m’en rajouter ? Tss, c’est qu’un membre du HCC, je ne vais pas faire dans mon pantalon. C’est moi qui depuis tout à l’heure insiste pour y aller et le confronter. Je pense que je vais fortement apprécier la soirée si jamais j’arrive à déstabiliser cet agent, surtout au milieu du gérant et de sa femme. Rien ne vaut un petit duel au milieu de spectateurs ignorant de ses tenants et aboutissants.
Bon je visualise bien la scène qui va se dérouler, normalement il y aura du monde, donc pas de problème tant que je ne quitte pas la salle principale, faudrait peut-être bien que j’aille aux toilettes avant d’entre dans le restaurant, on sait jamais. Après tout, je serais seul, et personne ne couvrira mes arrières. Ouais, peut-être serait-il bien d’avoir quelqu’un derrière moi qui dissuaderai un peu de passer trop vite à l’action, mais auquel je ne tiens pas trop, histoire qu’on ne s’en serve pas de moyen de pression. Hum, qu’est-ce que j’ai comme jolies blondes un peu connes, insipides et impertinentes dans mon répertoire ?
Mais Lucy, m’empêche d’y penser, en indiquant clairement qu’elle me suivra. Je me retourne, et prêt à lâcher un sifflement admiratif, je me retiens au dernier moment, pensant que cela serait peut être déplacé, et me contente d’une surprise muette et admirative quoiqu’un peu exagérée. Bon, elle n’est pas blonde, et d’après les quelques paroles que nous avons échangés, elle doit être aussi relativement intelligente, mais bon, ça fera l’affaire. Peut-être même qu’une compagnie qui a du répondant sera plus déstabilisante qu’une idiote qui interromps la conversations pour faire des remarques tranchées mais surtout atrocement stupides.
Je me retourne vers Lucy et lui prête mon bras en lui disant :
« Mademoiselle ? »
Cette invitation est aussi une question, et j’espère qu’elle comprendra à mon ton enjôleur, mais questionneur, et à mon formalisme, non nécessaire en ce lieu, que j’indique par-là ma volonté de savoir si je dois l’appeler par le nom qu’elle m’a donné, après tout je ne suis pas sûr que cela soit le vrai, ou un autre, d’emprunt ?
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 25 Aoû - 12:36 |
|
|
"Tant qu'on en reste à Lucy, cela devrait suffire."
Un nom commun après tout et si elle passe pour une escort ou une conquête d'un soir, pas besoin d'en dire plus.
"Nous allons avoir besoin d'un pont, Orme."
L'ancien prêtre hoche la tête et regarde rapidement un plan de la ville. Il trouve une impasse qui semble le satisfaire et demande s'il y a des caméras. Apparemment, non. Orme vous place vers le fond du container. Il pousse un bureau pour gagner de l'espace et te dit :
"Ne bougez pas d'un seul pouce et ne marchez surtout pas sur les lignes."
Il attrape deux tubes dans son dos qu'il fait tournoyer entre ses doigts avant de les connecter. Le bâton ainsi formé s'élargit soudainement pour constituer un sceptre complet. Il l'appuie au sol comme s'il s'agissait d'un énorme stylo dont l'encre sortirait en gerbe lumineuse. Il écrit un cercle de signes étranges autour de vous deux avant de dessiner autour cinq symboles cabalistiques équidistant. Puis un dernier cercle d'écriture vient englober le tout et compléter le Pont de Sceaux.
Juste avant de lever son sceptre, il vous lance :
"Bonne chance."
Alors, les écritures s'embrasent formant une fleur de feu semblable à un lotus tournoyant dont les pétales se referment sur vous. La seconde d'après les flammes ralentissent leur rotation pour s'ouvrir et mourir lentement. Vous êtes seuls dans une impasse étroite de la ville qui jouxte l'hôtel Thonil.
Il est 20h32. A toi de faire ton entrée.
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 25 Aoû - 13:27 |
|
|
A peine arrivé dans la ruelle, je change mes habits métamorphes, et opte pour quelque chose qui soit, plus de circonstances, dira-t-on ! Mon manteau de cuir jaune se transforme donc en une veste noire, uni, simple, avec un mouchoir dans la poche situé sur ma poitrine, surmontant une veste blanche agrémenté d’une cravate rouge, simple, uni. Mon pantalon change de couloir pour devenir noir lui aussi. Une tenue classique, sobre et élégante. Je détache mes cheveux, et refait ma queue de cheval, plus basse, et la fait surtout de façon plus propre et plus correcte. Je me retourne vers Lucy, écarte les bras et d’un grand sourire franchement forcé, lui demande :
« Comment me trouvez-vous? »
Sans attendre la réponse, je me retourne, ajuste le nœud de ma cravate et part dans la rue en direction du restaurant. Malheureusement, je dois sentir encore un peu le poisson et la sueur, car je n’ai pas eu l’occasion de trouver des douches, mais le gérant à l’habitude, et sait que sentir la rose est loin d’être ma priorité numéro 1, quelque soient les circonstances.
Arrivé devant l’entrée, j’en pousse les portes. Le serveur à l’entrée, me reconnaissant immédiatement, m’affuble d’un « monsieur » et Lucy d’un « madame » puis de son bras, nous indique la table où le gérant est déjà installé. Je le remercie d’un hochement de tête et me dirige vers cette table.
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 25 Aoû - 14:22 |
|
|
"Beau comme un agneau déguisé en loup", te répond-elle avec malice.
Ensuite, tout s'enchaîne. Cunningham était en train de terminer l'aperitif et t'accueille à bras ouverts, un peu soulagé.
Champagne. Hommes en costume. Vin. Homards termidor et sauce suspicieuse. Kim Wu. Il te reconnaît en dernier et vient te serrer la main, se tenant debout avec le ton juste assez fort pour être entendu par les tables voisines :
"Ah voilà l'homme le plus subversif de Centile ! Permettez-moi de vous présenter ma femme, Lauren," dit-il alors qu'elle te tend son bras ganté de noir pour un baise-main.
"Ca va ? Pas trop difficile de supporter le système avec un millésime dans un verre en cristal et un homard importé d'on ne sait quel incarnat dans l'assiette ?"
Ting ting ting. Premier round. Dans le coin droit Kim Wu, 75 kg.
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 25 Aoû - 15:45 |
|
|
Je viens « saluer avec force » le gérant, comme à notre habitude, puis la bise à sa femme, considérant qu’il vaut mieux me montrer familier. Dans le même temps je leur présente Lucy. Puis m’est présenté l’inspecteur Kim Wu. Il me désigne comme l’homme le plus subversif de centile, puis me présente sa femme. Je fais une révérence et dépose un court baiser sur le dos de la paume de sa main et me relève.
« Honoré. Ravi que ma réputation me précède, mais je n’ai pas l’honneur de vous connaitre. »
Je m’assois et prends un verre de vin rouge et je le porte à mes lèvres. Le breuvage est délicieusement fruité, un grand cru des plus vénérables, mais je ne fais pas plus qu’y tremper la langue.
"Ca va ? Pas trop difficile de supporter le système avec un millésime dans un verre en cristal et un homard importé d'on ne sait quel incarnat dans l'assiette ?"
Je souris derrière mon verre, et le repose. Voilà, ça a commencé. Je glisse dans mon siège, comme un pacha qui n’en aurait rien à faire de ses alentours, détourne mon verre de mes lèvres, et me met à jouer avec en faisant tourner le liquide dans son récipient.
« Je vous suis gré de votre inquiétude. Oui c’est dur de supporter le système ainsi, ce homard n’est pas de la meilleure qualité »
Je m’approche de son oreille, et chuchote de manière exagéré en mettant ma main à côté de ma bouche de façon très peu discrète.
« Mais ne le dites pas au gérant, c’est lui qui invite, je ne voudrais pas paraitre irrespectueux ! »
Puis je retourne sur mon siège et dit à voix plus haute, comme si c’était une excuse pour contrer mes propos officieux qui serait les réels :
« Mais ce n’est pas le système qui me paye si bien. Je dois dire qu’il est vrai que si il venait à disparaitre il me mettrait à la retraite d’office, mais la retraite d’écrivain, ça paye, croyez moi. Quant aux incarnats, je suis sûr que vous avez bien étudié mes opinions politiques, et je ne vois rien à redire à l’importation de homard, tant qu’on en vérifie la qualité, il serait bête d’empoisonner nos citoyens. Puis on ne va pas dire que l’activité du homard soit d’une grande importance dans les activités socioéconomique des citoyens de centile, au contraire des secteurs tertiaires et secondaires, surtout à partir de la quatrième couronne. Mais je divague. Et vous quel est votre avis sur ce homard, monsieur … ? »
Je marque mon questionnement en me penchant en avant d’un air intéressant en tenant mon verre entre mes deux mains en coupes.
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 25 Aoû - 16:36 |
|
|
Il s'assoit en face de toi, faisant un signe à un serveur pour que l'on colle vos deux tables ensemble. De plus en plus, vous devenez l'endroit où se portent tous les regards de l'assistance.
"Eh bien je pense que vous êtes en train de manger allègrement l'équivalent d'un an de salaire ouvrier rien que dans la Quatrième Couronne. J'aurais cru, d'après vos ouvrages, que c'était quelque chose qui chagrinait plus votre éthique.
Je ne sais plus qui a écrit que le succès était comme une éponge sur l'ardoise de nos valeurs morales, nous permettant de les réécrire à notre guise."
Puis, avec un sourire des plus faux :
"Et je vous prête beaucoup de succès Monsieur Eckhart."
Ta nonchalance ne semble pas remporter les suffrages auprès de l'échantillon non-représentatif de ce restaurant. Les regards te fuient sitôt que tu les croises.
Kim Wu installe une serviette sur ses genoux d'un mouvement souple et ouvre déjà le menu.
"Puis-je m'en remettre à vos goûts de luxe dignes d'un empereur pour commander ?"
Une autre attaque à peine déguisée, il veut montrer ce soir que tu es en vérité un impérialiste convaincu et non un républicain.
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 25 Aoû - 20:03 |
|
|
Une attaque sur l’argent, facile, prévisible, mais jamais totalement contrable par des arguments. Le fait est que l’on peut défendre les pauvres, sans pour autant renoncer à son propre petit confort, mais ça, personne ne semble le comprendre.
« Monsieur, je vous demanderais alors de relire mes livres avant de critiquer mes idéaux. Ô grand jamais je n’ai attaqué le « riche » ! L’argent n’est en soi ni une mauvaise ni une bonne chose, vous avez du mal saisir, je critiquais le gaspillage, et quand vous aurez gouté à ce homard, vous saurez que votre argent n’est pas gaspillé. J’ai critiqué le fourbe, le malhonnête, le tricheur qui dépouille les autres, je saurais assurer que mes ouvrages sont à un prix fort raisonnable, sans compter mes lettres publiques retransmîtes gratuitement, et je doute avoir ruiné quelqu’un, si ce n’est peut-être un confrère auprès duquel je m’excuse dans ce cas. Qui ne voudrait pas avoir de l’argent ? Proposez donc à un de ces ouvriers de la 4e couronne le choix entre rendre le monde entier pauvre, et le monde entier riche, je suis, moi, certain que son choix se portera vers la deuxième solution. L’argent n’est pas un mal en soi, je le répète, fou et arrogant serait celui qui dirait ça. Il est, avant tout, un moyen de subsistance et l’homme a besoin d’une valeur à échanger pour faire du commerce, et ce quel que soit la nature du commerce et de la valeur d’échange.
Oh, certes, vous pouvez bien rétorquer que l’argent que je dépense ici pourrait être plus profitable à quelqu’un d’autres, mais il faut savoir se faire plaisir en tant qu’homme et qu’à mon grand regret je suis un homme. Est-ce qu’un pauvre ouvrier refusera de déguster ce homard si je lui propose ? Non ! A moins qu’il n’ait pas de goût pour les crustacés, en ce cas je lui cèderai de la viande. Les loisirs pour tous sont aussi une chose pour laquelle je me bats, et je ne suis pas idiot, je sais bien que certains seront toujours plus cher que d’autres, et l’on ne peut rien y faire si le homard est un met de luxe, car sa pêche revient cher, et en baisser injustement le prix, comme cesser d’en consommer, mettrait aussi très à mal ceux qui en vivent en en pratiquant le commerce, et je parle ici autant du restaurant, que des pécheurs, que des éleveurs que des intermédiaires.
Quand à mes idéaux, ils sont très bien où ils sont, c’est-à-dire dans mes livres, dans mes actions, dans mes pensées, dans ma vie. Oh, je sais que je ne peux faire que très peu de choses, principalement débattre et crier en place publique en remuant les bras comme un dément, et que mon action seule ne révolutionnera ni la justice, ni les conditions sociales des centiliens, mais j’espère que grâce à moi, un pas sera fait en avant, ne serait-ce qu’un orteil à la fois. Je n’aurai de cesse qu’à ma mort où lorsque les choses auront évolué dans le sens du bien commun, mais c’est encore un long chemin bardés de périlleuses étapes dans lesquels mes pieds se sont déjà ensanglantés. Quant à l’argent, revenons-y, vous connaissez sans doute les nombreuses fondations qui ont reçu mes dons. J’aurai voulu rester anonyme, mais je sais que cela apporte plus de succès de ne pas l'être, et donc, oui, plus d’argent à donner à ces même fondations. »
Je continue sur le ton de la plaisanterie, mais à voix plus basse, de façons à ce que seul lui l’entende.
« Et sans parler des fonds secret de soutien aux révolutions, c’est marrant que vous ayez parlé de quatrième couronne. »
Bien évidemment, cela n’est qu’un énorme mensonge, mais j’ai tant envie de voir sa tête en réaction à ses paroles, et je continue mon discours.
« Oui je dois avouer que ma bourse est pleine de Nyaas, et je vis dans un confort plus qu’enviable, mais cela je l’ai eu par mon travail, car je vis de mes livres et du soutiens de mes lecteurs, qui je suppose, pense que je mérite bien un peu de leurs sous pour me permettre de continuer à leur fournir des lignes. Je ne suis jamais allé à l’encontre de ce proverbe : « tout travail mérite salaire ». Et c’est ce que demande justement un ouvrier de la quatrième couronne monsieur, que son salaire lui permette d’acheter du homard une fois par an sans devoir trop sacrifier, c’est-à-dire pouvoir payer son chez-lui, sa nourriture, ses vêtements et quelques loisirs, ainsi que ceux de sa famille. Et vous monsieur, vivriez-vous dans la pauvreté, mourrez-vous de faim, pour donner quelques Nyaas supplémentaire à ceux dans le besoin, en sachant que procédant de la sorte, vous ne pourrez jamais par la suite leur en redonner et ne leur offrirai donc qu’une satisfaction immédiate et bien trop éphémère ? Vendez-vous de l’espoir, de la distraction et un peu de plaisir à un modeste prix, monsieur, comme j’espère le faire ? Vous battez vous pour que tout un chacun ait voix au chapitre dans les décisions le concernant ? Pour que, pour les décisions concernant tout un peuple, on fasse en sorte d'obtenir leur accord avant de les mettre sous les coups d'une loi, savoir si il la trouve juste, et décide de s'y conformer car la loi est là pour établir les règles permettant à tous d'être aussi libre que l'autre et de ne pas subir l'injustice ? »
Mon ton se hausse un peu, et devient un peu plus réprobateur. Puis laissant un petit silence, je me penche un peu plus vers lui, regarde sa carte, et sur le ton de la conversation triviale reprends :
« Ah, et vous feriez mieux de gouter à leur viande en sauce, quand a la boisson … »
Je pose mon doigt sur le menu pour lui indiquer.
« Ce vin est délicieux, vraiment digne d’un empereur comme vous le dites, dommage que je ne puisse remercier le vignoble en personne ce soir, mais je féliciterais le chef pour la viande si j’étais vous. Quant à moi, aujourd’hui c’est pas moi qui invite, donc j’évite de faire le difficile. »
Je fais une moue enfantine vers le gérant, qui habitué à cela, laisse échapper un petit rire, et je réintègre le dossier de ma chaise, puis prends une bouchée de homard en attendant la réponse de cet homme qui tente de me défier.
[Edit MJ : Ce genre de PNJ, c'est moi qui gère]
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 25 Aoû - 20:30 |
|
|
Tu sens que Lucy se détend un peu alors que tu viens de remporter cette seconde passe d'arme malgré un début mal engagé. Vous voilà à égalité, peut-être as-tu même pris l'avantage.
Kim Wu commande au milieu de ta tirade, pour te déstabiliser, mais la manoeuvre ne fonctionne pas. Se servant un verre de vin qu'il fait tourner devant toi.
"Vous devriez écrire les discours du Président-Empereur, vous avez ce style ampoulé des grands orateurs que les masses entendent mais, hélas, ne comprennent pas toujours. "
Cela pourrait passer pour un compliment, mais le contexte indique bien évidemment le contraire.
"Mais que dire du sang versé Monsieur Eckhart ? A parler d'idées révolutionnaires, on récolte la révolte. Etes-vous allé dans la 4eme Couronne consoler une paysanne dont le fils est mort sous la mitraille en portant votre étendard ? Votre argent si honnêtement gagné et si gracieusement donné à vos fondations arrive-t-il à consoler les pertes humaines de ces familles ? A tout le moins, pourra-t-il garantir à manger aux orphelins de cette guerre fratricide ? Oh, je ne parle que de pain et d'eau cette fois-ci, rassurez-vous."
Puis, en attaquant sa première bouché de chateaubriand dans sa sauce aux champignons.
"Mais je comprends qu'il doit être difficile d'écrire sous le bruit des canons."
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 25 Aoû - 21:17 |
|
|
Et maintenant, attaque sur la guerre et ma manière de parler, bon, tout se passe bien, rien ne sert de paniquer, cet inspecteur n’est finalement pas un si gros morceau. Je me resserre un petit verre de vin pour faire passer le homard, et, verre toujours à la main, je reprends ma passe d’armes.
« La rhétorique, on a grandement théorisé la dessus. Oui mon vocabulaire est élevé, sans doute loin de certaines, « masses », comme vous dite. Quand l’on parle à l’âme des gens, que l’on leur sert un discours alors que ceux-ci souffrent, alors qu’ils ont faim, qu’ils ont froid, qu’ils ont peur, ne daigneriez vous-même pas faire l’effort de travailler ce que vous allez leur dire ? Monsieur, refuseriez-vous à ces gens même le droit d’entendre des mots précis, et certes compliqués, qu’ils ne comprennent pas toujours, mais qui parlent directement à leur cœur. Ce qui compte dans un discours, c’est d’élever les gens à qui vous parlez, que leurs esprits entiers saisissent l’idée du discours et l’associe avec leurs problèmes et comprennent que vous êtes avec eux, que vous voulez les résoudre, que vous donneriez beaucoup plus que des mots si vous en étiez capable. Je n’ai, malheureusement, que deux bras, et deux jambes, faibles qui plus est, et aucun ne mesure plus d’un mètre, mais ma voix elle peut porter, elle, peut faire comprendre. Et si mes discours ne devaient pas motiver, j’espère qu’au moins, ils serviront à apprendre à certaines personnes d’autres mots pour s’exprimer. »
Je repose le verre sur la table, et me retourne vers l’homme qui m’assiège, l’air beaucoup plus sérieux, presque sévère.
« Que dire du sang versé ? Là est votre question ? Oui chaque mort est regrettable, derrière elle sont laissé des orphelins et des veuves. Certains esprits sont perdus même si leurs corps restent. Certains y perdent des capacités, des membres et d’autres plus que leur vie. Ah, que le monde serait beau si tout pouvait se régler par la discussion, si celui qui se croit fort cédait à la masse de ceux qu’il croit faibles, qui veulent simplement de quoi exister. Mais ceci est une utopie. Oh je souhaiterais qu’elle soit là, que tout le monde s’aime, et que puisse disparaitre tous les sentiments négatifs. Un doux rêve, mais uniquement un rêve, je le crains bien fort, et même mon idéalisme doit parfois céder au pragmatisme. Vous avez raison sur un point, rien ne peut remplacer une vie, mais ce qui me trouble avec votre énoncé, c’est que vous parlez de toutes ces morts comme si elles étaient inutiles. Allez leur dire à ces familles qu’ils sont morts en vain. Si ils versent leur sang, c’est qu’ils l’ont choisis, c’est qu’ils croient qu’une vie meilleure attends leurs femmes et leurs enfants quand, par la vie qu’ils ont volontairement sacrifiée, leurs idéaux seront devenu réalité. Respectez un peu ces hommes monsieur, ils sont peu nombreux à être capable de tout sacrifier, jusqu’au bonheur de leurs familles, pour que puissent exister ce en quoi ils croient. J’ai la plus grande admiration pour eux. Peut être ensuite me parlerez-vous de ceux qui n’ont rien demandé, qui ont été pris entre les feux ? Ceux que l’on appelle si tristement des « dommages collatéraux » ! Oui leur sort est le pire, et le plus triste. Cela je ne peux l’excuser, personne ne le pourrait, et pourtant ils existent. Peut-on y faire quelque chose ? Oui ! Si l’homme était pleinement satisfait de son existence, les révoltes n’auraient pas lieu. Si l’homme se rebelle, c’est parce qu’il est brimé, et ceux qui les briment, ce sont d’autres hommes. Tant que l’égalité n’aura pas été instaurée, alors l’homme versera du sang pour l’atteindre, car il la désire plus que tout. Nous même avons les mains tâchés de sang. Je suppose que vous avez lu l’histoire de Centile ? Ses pages sont pleines de sang coagulé et à moitié oublié. Ce à quoi nous avons droit aujourd’hui, nous y avons droit parce que d’autres, avant nous, ont tués et sont morts pour l’obtenir. Oui cela provoquera la tristesse de beaucoup, mais cela provoquera aussi la joie d’un plus grand nombre. Si ces martyrs pouvaient nous parler depuis l’au-delà, ils nous diraient de pleurer un bon coup, puis ensuite de profiter de ce qu’ils ont acquis pour nous en le payant de leur vie.
Vous me demandez pourquoi je ne suis pas moi-même sur le front, à leurs côtés ? C’est parce qu’ainsi je leur rendrais un bien piètre service ! Mon adresse au tir est comment dire, légendaire par sa nullité ! A part peut être servir de bouclier humain, et encore, je ne suis pas bien large, je n’arrêterai donc pas grand-chose, je ne vois pas comment je pourrai les aider sous un canon. Mais ce que je fais, moi, c’est les servir en en parlant, en ne laissant pas leur mémoire se ternir, en cristallisant leurs revendications dans l’encre, en nourrissant leur flamme du rêve de ce qu’ils souhaitent atteindre. Ce n’est que bien peu je le sais, et je suis sans doute trop cher payé pour cela, mais je crois que ces hommes me remercient plus de les faire rêver que de me faire tuer. »
J’arrête là, reprends mon verre, et avant d’en boire une gorgée dit :
« Ah, et ce n’est pas tant le bruit qui me gêne, mais plus les impacts dans le papier quand j’essuierais des tirs. Je serais désolé de frustrer les survivants en les empêchant de lire mes écrits à cause des trous dedans. »
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Dim 26 Aoû - 11:09 |
|
|
A ta tirade, Kim Wu a l'oeil qui pétille et un sourire franc à plusieurs reprises. Il lève soudain la tête en disant :
"Ah... mes derniers invités sont arrivés."
Tu entends le brouhaha dans l'assemblée avant de voir sa cause. Quatre personnes. Une femme vêtue d'une simple robe à bretelles toute marron et tâchée de partout. Elle porte dans ses bras un bébé coiffé d'un capuchon de dentelles. A ses côtés une autre femme, d'une maigreur saisissante tient par la main un petit garçon de cinq ans tenant un gavroche au bout de sa main libre, à l'air ahuri et manifestement malade.
"Puisque votre amour de l'écrit vous empêche de vous rendre jusqu'à eux, ce sont vos lecteurs qui viennent à vous."
Lucy t'étreint le bras pour attirer ton attention sur des photographes cherchant de moins en moins à être discrets et qui se trouvaient ici, comme par hasard. Tu sens que le piège se referme pour te mettre en scène dans ton rôle le moins étincellant.
"Pardonnez leur retard, Dénéo 6 est bien loin d'ici. Mais je vous en prie, reservez leur votre beau discours. Parlez-leur des sacrifices, de votre habileté au tir et de dommages collatéraux..."
Bien évidemment, t'exprimer avec le ton verbeux que tu emploies depuis le début te ferait passer pour les derniers des snobinards. Surtout quand la petite femme qui tient son bébé te dit avec des larmes déjà prêtes à sortir :
"Mon époux a été fusillé par le comte De Bourny. Nous n'avons plus de maison... Que... Pourquoi on nous a tous pris ? Pourquoi sont-ils tous devenus fous après avoir lu vos livres ?!"
Si vous n'étiez pas encore le centre d'attention de tous les clients. C'est maintenant chose faite.
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Dim 26 Aoû - 11:50 |
|
|
Alors que les deux femmes et leurs enfants arrivent, je me lève et repousse ma chaise. Je leur adresse un regard plein de tristesse, que je détourne un instant vers l’inspecteur et la colère m’envahit. Un tel affront ne saurait rester impuni. Comment ose-t-il ? N’a-t-il donc aucunes limites ? Se délecte-t-il de la souffrance des gens ? Tss ! Je reporte mes yeux vers ces deux femmes, dont je devine que les mari ont été tués pendant sa rebellion. Alors que l'une d'elle, s’addresse à moi, les yeux embué de larmes, je m’approche d’elle à pas lent pour lui répondre :
« Pourquoi sont-ils devenus fou après avoir lu mes livres, madame ? Est-ce vraiment la question que vous me posez ? Vous connaissez déjà la réponse. Vous la savez déjà au plus profond de votre cœur, et c’est aussi pour cette réponse que votre époux fut injustement abattu. Mes livres ne parlent que d’idéaux, de justices, d’égalité, et non de meurtre et de folie. Mes livres parlent aux cœurs des hommes qui en comprennent le sens, et si votre mari en a compris le sens, c’est qu’il avait un poids sur le cœur. Ce poids c’est celui de l’injustice, de l’inégalité. Ce poids c’est celui de l’oppression qu’il ressentait. Il n’y a dans cette affaire, qu’un seul coupable, et ce n’est ni vous, ni votre mari, ni votre enfant ni moi, mais bien celui qui est responsable de son malheur, du vôtre et de celui de votre enfant. Ici nous ne sommes que des victimes qui avons pris les armes pour se battre au nom de ce en quoi nous croyons, par les moyens que nous avons. »
Je retourne vers la table, saisis un des couteau d’argent de ma table, long, assez tranchant, enfin pour de l’argenterie de restaurant, et vient me replacer, à genoux devant elle, tête baissée. Dans mes paumes tendues vers elle, je tiens le couteau à plat.
« Si vous trouvez que j’ai fait une faute, alors prenez ce couteau et mettez fin à ma vie, car cela voudrais dire que je me suis trompé dans mon combat, mais avant écoutez-moi, je vous en prie ! Je n’essaierai pas plus de me justifier, il est vrai mes ouvrages ont embrasé une révolte, c’est ce que l’on dit, mais une flamme ne s’allume pas avec juste de la chaleur. Il lui faut pour exister, trois choses : de la chaleur, ici il s’agit de mes livres. Il faut aussi un combustible, la matériau qui va bruler, dans la nature, c’est souvent le bois, ici il s’agit de vos terres. Il faut enfin un comburant : ce qui va faire bruler le combustible, dans la nature il s’agit de l’oxygène, ici, il s’agit du malheur que vous subissez. Si jamais votre mari avait pensé que sa vie était honorable et qu’il ne subissait pas de pression de la part du comte, alors jamais celui-ci n’aurait payé de sa vie l’espoir de voir un jour la situation s’améliorer. Pleurez un bon coup, madame, faites votre deuil, puis honorez la mémoire de votre défunt époux en vivant dans un monde dans lequel son sacrifice n’aura pas été vain, dans lequel vous serez débarrassé de celui qui l’oppressait. »
Je relève un genou, un seul, et me met à la regarder droit dans les yeux.
« Madame, ne me voyez pas comme le responsable de la mort de votre époux, mais comme un de ses frères d’armes, engagé, certes, sur un autre champ de bataille, mais tout de même engagé à ses côtés dans une lutte pour la liberté et la fraternité. »
Je reporte mes yeux derrière moi, observant la foule un court instant avant de replonger mon regard désormais déterminé, dans le sien.
« Pour ce qui est de vos possessions, je ne vous ferai pas l’affront de vous en proposez d’autres si vous ne me les demandez pas. Ce qui est à vous, ne l’est qu’à vous seul, et il a une certaine signification. Non, je vous ferai réaménager dans votre chez-vous, c’est une promesse que je vous fais madame. Le bien qui vous a été confisqué vous sera rendu, j’y veillerai. Et maintenant, si vous me le permettez, je vais aller déposer une plainte envers le comte de Bourny pour le meurtre de votre époux, et l’emmènerai devant la justice afin qu’il soit jugé pour ses crimes, par une cour équitable et qui sera en connaissance des faits. J’ai juste besoin de connaitre le nom de votre époux ! »
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Dim 26 Aoû - 12:19 |
|
|
Lors de ton discours, tu vois à la lumière sombre de ses yeux qu'elle ne capte qu'un mot sur dix.
L'idée même de porter une plainte contre un Comte lui semble d'une incongruité confondante. D'ailleurs, cette proposition fait souffler un rire cynique à Kim Wu.
C'est l'autre femme qui réagit en lâchant la main de son fils et en fonçant sur toi pour attraper le couteau avec la ferme intention de te le planter dans l'oeil en hurlant :
"Y est mort 'cause d'vous !!"
Lucy intervient immédiatement pour la désarmer grâce à une parade suivie d'une clé. Elle envoie le couteau se ficher dans un pied de table à l'autre bout de la pièce et essaie de contenir la veuve qui continue de t'invectiver.
"C'mment z'allez me le rendre mon Edouard, hein ? Z'allez m'l'écrire peut-être !?"
Les appareils photos crépitent. Le scandale est consommé et un service d'ordre commence à poindre le bout de son nez. Lucy confie la dame à un vigile et se rapproche de toi.
"Nous devrions y aller !" te dit-elle à mi-voix.
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Dim 26 Aoû - 13:07 |
|
|
Je ne bouge pas de toute la scène, vois la femme se jeter sur moi, et Lucy l’en empêcher, je la remercierai plus tard, mais là n’est pas le moment. Ici, c’est la presse qui se régale, et il ne faut pas manquer le prochain repas, alors je me relève lentement, en me massant le poignet gauche qui fut violenté quand elle a tenté de me prendre le couteau. Je me retourne vers l’inspecteur et lui adresse un regard assassin, avant d’énoncer, tout en le fixant.
« Aujourd’hui est un jour que je retiendrai. Mes livres ont embrasé une révolte, une révolte que je ne connais que peu, qu’on ne m’a pas rapporté, et qui apporte surement son lot de souffrance. Mais souvenez vous que si les intermédiaires sont dur, le résultat doit être grandiose, mais ce n’est pas ça que je retiendrai. Ce que je retiendrai, c’est le rire de ce monsieur, qui m’accuse depuis tout à l’heure. Ce que je retiendrai c’est son dédain quand j’ai dit que j’allais déposer une plainte contre le comte ! Pourquoi avez ri monsieur quand j’ai dit que j’allais déposer une plainte contre un comte ? Oh, je le sais, vous le pensez en dehors de la loi ? Oui, il l’est sans doute, et pourtant rien ne l’indique clairement. Le code pénal ne fait pas une distinction quant au meurtre pour le rang social des gens qui les ont commis. C’est ça que je combats, et combattrais. Personne ne devrait être à l'abri de la loi. Personne ne devrait accomplir de méfaits et s'en tirer simplement parce qu'il est riche ou noble ! Sur ce, messieurs, mesdames. Je vous souhaite une très bonne soirée, je ne supporterais pas plus longtemps les injures de ce monsieur à ma table, puisse-t-il être heureux de son opinion, ce n’est pas la mienne. Puissions-nous nous revoir le jour où la justice aura éclaté dans ce pays ! »
Et je m’excuse d’un geste de la main, puis sors du restaurant. En ce moment il faudrait que j’ai un truc à broyer sous la main. La carrière de ce fumier serait parfait, mais je doute que mon réseau puisse l’atteindre, il est sans doute encore plus protégé que moi pour avoir tenté le coup. Mais ce comte n’est sans doute pas autant protégé, je m’y attèlerais demain. Oh je connais plus d’un ou deux riches idéalistes et surtout discret qui pourrais engager des mercenaires pouvant discrètement affaiblir le comte pour que, rapidement, la situation se retourne en faveur des révolutionnaires. Ou alors je peux envisager des pressions économique, toujours par le biais d'une ou deux personnes qui sont en faveur de mes précepte. Lui, ce comte, par contre, il payera, cela ne jouera peut être pas en ma faveur dans les médias, surtout si les révolutionnaires font de mauvais choix après, mais ça, de même, je pense pouvoir l’orienter, cette fois directement par mes écrits. Demain, dès l’aube, mon ordinateur souffrira jusqu’à la dernière de ses touches de voir s’inscrire mes lignes accusatrices, réprobatrices, mais surtout instructrices, sur son écran. Oui, ça je vais le faire.
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Dim 26 Aoû - 18:01 |
|
|
Kim Wu te regarde sortir, certains d'avoir remporté cette manche. La guerre est donc officiellement déclarée.
[Plan caméra, Locke avance vers la caméra jusqu'à obscurcir l'objectif, on aperçoit derrière lui Kim Wu, les deux femmes ainsi que la plupart des clients debout.] Crépitements de flash.
Vous êtes dans un taxi avec Lucy en route vers ton chez toi.
"Je vous avais pourtant prévenu que c'était un piège. Vous ne pouvez plus utiliser les mêmes méthodes qu'avant pour vous battre, vous avez bien vu comment eux courbent les règles du jeu !"
Serait-elle un brin fâchée ?
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Ven 21 Sep - 17:35 |
|
|
Je laisse tomber un léger soupir alors que les lumières nocturnes défilent devant la fenêtre du taxi qui m’emmènent je ne sais où. Pourquoi faut-il que la beauté des ténèbres soit tâchés de lumières indésirables ? Je secoue la tête, passe ma main dans mes cheveux et renoue ma queue de cheval. Il faudra bien que je la coupe un jour cette tignasse de cheveux, peut être moi-même, parce que j’ai toujours une subite crise de paresse quand il s’agit de descendre chez un coiffeur. Tss, mais pourquoi suis-je en train de penser à ça alors que je vais sans doute subir un nouveau scandale médiatique. Sans doute un réflexe pour ne pas y penser. Oh, et puis, ce n’est pas si grave, ma vie est faites de combats de toutes façons, c’est la voie que j’ai choisi, et maintenant que je suis sur le champ de bataille je n’ai plus l’occasion de déserter.
Retentit alors la phrase de Lucy. Ma tête roule sur mon épaule, et un petit sourire blasé nait sur mon visage, puis je laisse échapper un fragment de rire avant de tourner vers elle mes yeux dans mon étrange posture, affalé contre la porte et la vitre du taxi.
« Merci de ma rappeler à moi Lucy, j’ai failli sombrer, j’ai pensé un instant faire ce que vous dites, « courber les règles du jeu », c’est ainsi que vous l’avez énoncé. Non je ne le ferais pas ! Les règles me sont en parties inconnues, et si elles sont souples, je ne veux pas les enfreindre. Vaincre sans gloire n’amène pas d’honneur, et je ne vais pas m’abaisser tricher. Il sera bien plus « drôle » de remporter la partie malgré les évidentes manipulations de mon adversaire. Non ce n’est pas ainsi que doit progresser un gentleman, et un idéaliste. Ah, vous pouvez vous mettre en colère, vous pouvez bien tempêter, c’est en réalité ce que vous désirez. Vous avez besoin de Locke Eckhart et non de quelqu’un qui crache sur ses idéaux à la première contrariété. Certes vous savez aussi que je les ai sans doutes plus d’une fois tordu, je ne suis pas un saint imbéciles, mais jamais à l’excès, jamais en les trahissant, ils en sont toujours ressorti intacts, inaltérés, et non « courbé » de façon définitive. »
Je laisse ma phrase s’éteindre puis je détourne la tête et regarde de nouveau l’extérieur, m’efforçant d’oublier toutes ces lueurs parasites. La nuit serait si belle sans elles. Avec juste ce qu’il faut de lumière, donné par la lune et les étoiles, pour permettre de l’admirer par contraste, et non pas avec cette lueur blanche-orangée de l’éclairage urbain. Ahh, parfois je me dis que l’humain est bête. Et je me rends compte alors que je suis humain, plus humain que quiconque.
Je lâche mon corps tout entier qui glisse un peu contre la porte et ferme les yeux, visage toujours tourné vers l’extérieur, et je dis à Lucy :
« Allez-y, je suis maintenant disposé à faire ce que vous voulez. Conduisez-moi où vous le souhaitez, ma chère, la nuit vient tout juste de commencer, et les astres nocturnes sont encore bien loin de leur zénith. »
Je me love alors sur moi-même, les yeux toujours clos, et laisse mon esprit vagabonder bien loin de ce bas monde.
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 22 Sep - 0:32 |
|
|
Tu sens qu'elle aimerait dire quelque chose, mais rien ne vient. Une telle force de caractère, une telle probité, une détermination aussi saine est plus que rare dans cet incarnat. Nombreux sont ceux qui succombent aux charmes des voies détournées, et réussissent grâce à elles. Mais viser haut en restant droit, ça, c'est quelque chose qui relève du prodigieux.
Aussi, reste-t-elle interdite face à ton discours. Malgré tout ce que tu as enduré ce soir, tes convictions n'ont pas été ébranlées.
"J'essaie juste de te protéger," dit-elle pour se justifier avec une familiarité nouvelle. Elle te ramène jusqu'à chez toi, freinant un peu brusquement devant le portail de ta villa. Le regard sur le volant, elle passe une dent hésitant sur ses lèvres avant de tourner ses yeux de chat vers toi.
"Tu auras peut-être besoin de protection ce soir, non ?"
Tu as suffisamment connu de femmes pour savoir que l'atmosphère porte les germes de la séduction.
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 22 Sep - 9:28 |
|
|
L’arrêt de la voiture me réveille un peu de ma torpeur, mais ce qui me donne un coup de fouet, c’est la dernière petite phrase que lâche Lucy, en minaudant un peu. Profitant qu’elle ne peut voir ma tête de là où elle se tient, je m’efforce d’effacer vite fait ce sourire niais de mon visage, et feignant une légère indifférence, je m’adresse à elle :
« Bien sûr, oui, j’ai vu vos talents à la soirée. Je me sentirais sans doute plus en sécurité si je n’étais pas seul dans la villa cette nuit. »
J’ouvre la portière, sors de la voiture, et viens ouvrir sa porte, l’engageant à me suivre d’un geste de bras. J’imagine déjà la suite de mon petit discours.
« Je devrais sans doute vous faire visiter la maison d’abord. Que vous sachiez où aller, et que vous ne vous y perdiez pas, même si ce n’est pas si grand que cela. Il y a différent accès, mais je pense les avoir à peu près sécurisés, bien évidemment, ça ne tiendra sans doute pas très longtemps si l’on m’en veut vraiment. »
Je l’observe de pied en cap, comme si c’était pour la jauger, même si en réalité, je me délecte juste de ce que je vois. Enfin ! Et moi qui pensais que nos relations allaient rester strictement, comment dire, professionnelles. Moi, simple écrivain, et elle membre d’une association secrète rempli de 42-3. Ah que le destin fait bien les choses parfois.
Une pensée me traverse soudainement l’esprit, et me l’assombrit quelques instants avant que je ne me ressaisisse. On lui a sans doute demandé de faire ça. Elle est jolie, et l’ordre de Veritas veut peut être s’assurer ma loyauté par mon entrejambe. Oui, il y a de fortes chances que ce soit cela. Bah, et puis, hein, qu’est-ce que ça me coute à moi, si elle a accepté de faire cette basse besogne, je ne vais pas me priver du présent que me fait cette ordre. Si toutes les organisations secrètes étaient comme ça, j’aimerais les croiser plus souvent.
Je chasse toute cette réflexion de mon esprit, et reprends la parole :
« Par contre, les chambres d’amis de la demeure sont très loin de la mienne, par commodité, et si j’ai autant d’ennemis et qu’ils sont aussi influent que vous le dites, mieux vaudrait que vous ne soyez pas aussi éloignés. J’aurai besoin d’une protection … »
A ce mot je m’approche très près d’elle, au point de sentir son souffle chaud passer sur mon visage. Mon cœur se met à accélérer car je sais que je me montre très audacieux, et je continue ma phrase laissée en suspens.
« … très, très rapprochée dans ce cas. »
|
|
|
|
|
La Volonté de Kaen
Admin
Messages : 7168
Date d'inscription : 20/09/2009
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Sam 22 Sep - 23:39 |
|
|
Vous rentrez dans ton immense demeure dont la cuisine elle-même est aussi grande que certains appartements de la Couronne. Elle mimique un temps ton attitude, frôlant ton corps dans un mouvement qu’elle justifie immédiatement en tournant contre toi, glissant près de ta joue. Sa main traîne un peu sur ton bras alors qu’elle se détourne de tes promesses labiales. Elle prétexte un commentaire sur ta déco d’intérieur :
« J’imagine que je pourrai toujours rester dans le salon… rien que ce sofa a dû couter plus cher que tous les lits que j’ai pu m’offrir.
Tu n’as pas faim ? » te demande-t-elle en s’adossant au plan de travail de ta cuisine design. Elle se soulève en s’appuyant sur les paumes pour s’asseoir avec un soupir.
« Avec tout ce chambard qu’a fait Kim Wu, je n’ai pas vraiment eu le temps d’apprécier les plats… »
Sa nouvelle position remonte un peu plus sa robe de soirée pour dévoiler un peu plus de ses jambes galbées qui ballent dans le vide. Le râtelier où se trouvent tes bouteilles de vin est juste à côté d’elle mais, bien évidemment, tu gardes également d’autres crus plus prestigieux au cellier.
Avec sa moue mettant en valeur son décolleté généreux, tu te dis qu’elle est rentrée définitivement dans la danse. Ah, ce moment de la conquête où les lèvres se refusent là où le cœur a déjà cédé… L’absurdité des sentiments et le goût du jeu se mêlent pour te frustrer agréablement. A priori, elle n’est pas une vulgaire allumeuse mais qui peut se targuer de savoir ce qui se passe dans les circonvolutions obscures de l’esprit des femmes dans de pareils moments ? Les comportements paradoxaux ne te sont pas non plus étrangers.
Et c’est là que le jeu prend toute sa saveur.
|
|
|
|
|
Locke Eckhart
Messages : 248
Date d'inscription : 22/08/2012
Feuille de personnage :
Corporel:
(21/21)
Psychique:
(21/21)
Magique:
(18/21)
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) Dim 23 Sep - 9:45 |
|
|
Alors qu’elle se colle presque contre moi, et que sa peau frôle la mienne, je ressens un agréable picotement accompagné d’une légère vague de chaleur. Le contact des jolies femmes a toujours été divin. Elle fait un commentaire sur le salon, que je ne relève pas. En réalité je dépenserai à long terme moins en sofa qu’un citoyen normal. Le paradoxe du riche, pouvoir se payer des objets dix fois plus cher, mais qui dureront vingt fois plus longtemps et lui permettant donc, sur le long terme, de payer moins cher qu’un pauvre, sans compter les autres gains du produit de qualité supérieur. Mais ça, mieux vaut ne pas en parler.
Elle me parle ensuite de sa faim. Me vient une idée, mais je la repousse tant elle est cliché, le gars nu sous son tablier qui fait la cuisine, ce n’est sans doute plus d’actualité. Surtout vu mes compétences en cuisine. Faut dire aussi, je n’ai pas le temps d’apprendre, je suis toujours invité à droite, à gauche, donc je mange rarement seul, et dans ce cas-là, un bon steak suffit à ma faim, mais je doute qu’un morceau de viande cuisiné saignant à la poêle soit bien approprié pour séduire une fille, à moins de jouer la carte de la maladresse, et de m’en servir pour qu’elle s’approche pour m’aider. Non, risqué, surtout si elle-même ne sait pas cuisiner.
Sa nouvelle posture échauffe mon esprit, et je souris sans pouvoir m’en empêcher. C’est un sourire cupide, orgueilleux, mais très approprié à la situation. Mon regard ne cesse de se porter, discrètement j’espère, sur la ligne de ses jambes. Cette nuit sera sans doute une très bonne nuit finalement.
Je m’approche d’elle, lentement, et négligemment m’arrête devant elle, et tends le bras par-dessus elle pour saisir une des bouteilles sur le râtelier qui est posé à côté d’elle.
« Excuses-moi, je prends une bouteille. De la piquette du quotidien, j’en suis désolé, plus destiné à faire tenir qu’à émerveiller les papilles, mais il faut y avoir gouté pour apprécier pleinement la volupté d’un grand cru. »
Et alors que ma main et mon bras effleurent délicatement ses cheveux tant à l’allée qu’au retour quand je saisis la bouteille, je m’éloigne une fois celle-ci en main pour aller chercher deux verres que je pose sur le buffet, et sers deux grandes lampées de ce vin rouge du quotidien. Je saisis le mien et en vident une gorgée avant de le reposer délicatement, tout en fixant Lucy d'un regard passionné, puis le reprends et le vide d’un trait avec une légère grimace, presque comique, dû au fait d’avoir ingurgité tout ce liquide alcoolisé d’un gout.
« Patientez avec ce verre, je vous prie. Je vais chercher ce que j’ai de mieux en cave, après tout cette nuit à nouveau scandale médiatique se fête. »
Je la laisse alors quelques instants, et me hâte d’aller chercher quelque chose d’un meilleur cru. C’est à peine si je cours. Heureusement, la cuisine n’en est pas loin, et je reviens vite avec, entre les mains, un cru millésimé. Je le pose sur le buffet et annonce :
« Servez-vous autant que vous le désirez, vous êtes ici chez vous. »
Une formule de politesse basique, mais qui a toujours son effet. Puis, je me détourne après avoir ouvert la bouteille, mais sans y toucher moi-même, je lui laisse l’honneur d’entamer tout son soûl ce vin. Je m’en vais ouvrir le frigo, presque vide, à la recherche d’un repas facile à faire et qui pourrait impressionner. Malheureusement, à part quelques côtes de bœuf, il n’y a pas grand-chose de rassasiant dans mon réfrigérateur.
« Désolé de vous avoir arraché au homard du Thonil, pour vous faire finir avec ça, mais c’est tout ce que je possède de comestible dans cette demeure. D’habitude je me fais livrer des plats pré-faits ou inviter, donc mon frigo n’est jamais très rempli. »
Je sors une poêle et allume ma cuisinière puis me met à cuire ma viande, tout en gardant Lucy de l’œil.
|
|
|
|
|
Contenu sponsorisé
|
| Sujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) |
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) |
|
|
| Page 2 sur 3 |
Aller à la page : 1, 2, 3 |
|
|
| Permission de ce forum: |
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|
|
|
|
|
| |
Accueil 
Rechercher 
S'enregistrer 
Connexion 